Autre féminicide au Québec: il aurait tué sa conjointe sous prétexte qu’elle avait caché son alcool
Paulusie Aupaluktuk-Nutaraluk a été récemment inculpé du meurtre non prémédité de Luuku Luuku


Laurent Lavoie
Un citoyen du Nord-du-Québec a été accusé d’avoir assassiné sa conjointe, car il croyait qu’elle avait caché son alcool.
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Paulusie Aupaluktuk-Nutaraluk a été récemment inculpé du meurtre non prémédité de Luuku Luuku, à la suite du drame qui a secoué Puvirnituq, communauté inuite de 2000 âmes.
L’homme de 43 ans, à qui la cour avait déjà ordonné de ne plus s’approcher d'elle, aurait commis l’irréparable le soir du 28 février, à la résidence de la victime. Il était hautement intoxiqué après une soirée de beuverie avec un ami.
Sous le regard inquiet d’autres membres de la famille de la victime, dont un bébé du couple, Aupaluktuk-Nutaraluk aurait voulu continuer de consommer.

«Où est-ce que t’as caché mon alcool?» aurait-il demandé à répétition à sa conjointe de 38 ans, qui s’est aussitôt défendue.
La tension a rapidement monté d’un cran, si bien que la sœur de la victime a déguerpi chez un voisin pour alerter les autorités.
Mais à l’arrivée des policiers, il était trop tard. Lors d’une violente altercation, le suspect s’était acharné sur Luuku Luuku avec des armes blanches, d’après nos informations.
Paulusie Aupaluktuk-Nutaraluk aurait fui les lieux, avant de se livrer aux forces de l’ordre.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Pas censé être là
Cet événement tragique a été l’aboutissement d’une houleuse relation qui s’est échelonnée sur près de 20 ans, a-t-on appris.
L’accusé aurait longtemps été très contrôlant à l’endroit de sa conjointe, exigeant d’être présent ne serait-ce que pour faire de simples emplettes.
Au moment du crime, Aupaluktuk-Nutaraluk était d’ailleurs en attente de sa sentence pour des voies de fait commis sur deux proches de sa conjointe, dont une enfant.

Le tribunal l’avait remis en liberté l’automne dernier, même si la Couronne s’y opposait.
Le quadragénaire devait ainsi se soumettre à plusieurs conditions, dont de ne pas «harceler, déranger, suivre ou espionner» Luuku Luuku.
Afin de protéger les victimes, Aupaluktuk-Nutaraluk devait aussi résider dans une école pour adultes du village d'Inukjuak.

Or, Luuku Luuku se serait réconciliée avec l’accusé alors qu’elle était de passage dans la communauté. Aux alentours du 16 février, soit 12 jours avant le meurtre, Aupaluktuk-Nutaraluk l’aurait donc suivie jusqu’à Puvirnituq.
Deux drames en cinq mois
La mairesse de Puvirnituq a préféré ne pas commenter le dossier puisque la douleur est encore vive chez ses concitoyens.
«Vous devez comprendre que nous vivons dans une petite communauté, a indiqué Lucy Qalingo. On veut protéger la famille immédiate.»
Notons qu’il s’agit d’un deuxième drame en seulement cinq mois pour Puvirnituq, qui se trouve à plus de 1600 km au nord de Montréal.

Alex Amittuq, 18 ans, est soupçonné d’avoir battu à mort sa propre grand-mère, Minnie Ivilla, 63 ans, en octobre dernier. Une accusation d’homicide involontaire vient d’ailleurs d’être portée à son endroit.
Le Journal avait révélé qu’il se trouvait en liberté même s’il était accusé d’avoir commis au courant de l’été une agression sexuelle et d’avoir attaqué son frère à coups de hache.
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