Aucune controverse, cette fois-ci, autour de Carey Price


Benoît Rioux
Carey Price saura, dans moins d’un mois, s’il sera intronisé au Temple de la renommée du hockey, à Toronto, dès sa première année d’admissibilité. En attendant, l’ancien gardien du Canadien était à Montréal, dimanche soir, pour être honoré durant l’événement annuel Sports Celebrity.
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«Si ça arrive, c’est fantastique, mais ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir été le gardien du Canadien de Montréal pendant 15 ans», a commenté Price à propos de sa possible présence parmi les membres du Panthéon.
Pendant que le comité de sélection se réunira le 24 juin prochain pour annoncer la cuvée de 2025, l’ancien joueur et directeur général du Canadien Bob Gainey, présent dimanche, estime que Price aura sa place au Temple de la renommée plus tôt que tard.
«Ça va être intéressant de voir s’il passe le test dès sa première année, a soulevé M. Gainey au cours de la soirée organisée par la Fondation du Centre juif Cummings, sous forme de collecte de fonds pour soutenir la santé mentale et le bien-être des personnes âgées. Ses statistiques parlent d’elles-mêmes et représentent l’évidence pourquoi il doit être considéré pour le Temple de la renommée.»
Une grande fierté pour Bob Gainey
Lui-même intronisé en tant que joueur en 1992, Gainey est justement celui qui avait opté pour Price, avec le cinquième choix au total, lors du repêchage de 2005. Le fait de choisir un gardien n’était pas sans soulever une certaine controverse chez les partisans. Or, le temps a donné raison au Canadien d’avoir repêché Price, devant les attaquants Gilbert Brule et Jack Skille, qui avaient suivi dans l’ordre.
«J’ai vu Ken Dryden, j’ai vu Patrick Roy et je savais à quel point c’était important pour une équipe d’avoir un bon gardien, a rappelé M. Gainey, tout en donnant le crédit aux dépisteurs du Tricolore. Je suis fier, évidemment, d’avoir fait partie du groupe l’ayant repêché.»

Au moment de la sélection de Price, le Québécois José Théodore était alors le gardien numéro un du Canadien. Ils étaient ainsi nombreux à dire que les besoins du Tricolore étaient ailleurs que devant le filet. Évidemment, les plus zélés rappelleront que les Kings de Los Angeles avaient repêché Anze Kopitar avec la 11e sélection au total. Kopitar aurait en effet, au minimum, réglé le fameux problème au centre chez les deux premiers trios du Canadien jusqu’à aujourd’hui. Or, personne ne le voyait, à l’époque, parmi les cinq à sept premiers choix de l’encan.
«Les gardiens sont les éléments les plus importants sur la patinoire, après les arbitres», a lui-même noté Price, en faisant preuve d’humour, questionné à ce sujet lors de la soirée.
«Carey a peut-être été le joueur le plus important pour le Canadien pendant plus 10 ans», a pour sa part ajouté M. Gainey, vantant sa longévité et son niveau de jeu très élevé.
Chandail retiré: pas tout de suite!
Si l’intronisation de Price au Temple de la renommée ne semble faire aucun doute, le propriétaire du Canadien, Geoff Molson, a mis un frein à ceux qui croient que le club montréalais devrait également retirer le numéro 31.
«En ce moment, on ne parle pas de ça, indiquait M. Molson, la semaine dernière, à propos de la possibilité de hisser de nouveaux chandails au plafond du Centre Bell. On se concentre sur l’équipe actuelle. Peut-être que ça viendra un jour, mais pour le moment, non.»
«Selon moi, il y a d’abord certains joueurs qui doivent être considérés, dont mes anciens coéquipiers Steve Shutt et Jacques Lemaire, a pour sa part plaidé M. Gainey. Il y en aura d’autres par la suite et pourquoi pas Carey Price?»
Encore une fois, le principal intéressé a rappelé sa fierté d’avoir été le gardien du Canadien pendant 15 saisons; un éventuel retrait de son numéro ne serait que du bonbon.
Un retour au jeu à oublier!
Le dossier le plus concret concernant Carey Price chez le Canadien demeure présentement son contrat d’une valeur de 10,5 millions $ par saison, qui en sera en 2025-2026 à sa dernière année. Le directeur général Kent Hughes pourrait d’ailleurs être tenté de vouloir l’échanger au cours de l’été, mais ça risque d’être très difficile.
«Parfois, je regarde la télévision et je me dis que je pourrais encore garder les buts, a confié Price, dimanche soir, en faisant allusion à ses vieux genoux lors d'un entretien sur scène avec le réputé journaliste Michael Farber. Ensuite, je participe à un tournoi de balle-molle caritatif et dès le lendemain, je reviens à la réalité.»
Malgré sa présence sur la liste des blessés à long terme, Price, 37 ans, est toujours officiellement un joueur rémunéré par le CH et sa popularité ne se dément pas à Montréal. Fort apprécié par les amateurs présents, l’événement de dimanche soir a encore permis cette année de recueillir plus de 400 000$ pour les personnes âgées qui utilisent les services et les programmes du Centre Cummings.