Attention à cette nouvelle ITSS résistante aux antibiotiques


Léa Martin
Après la gonorrhée, la chlamydia et la syphilis, une nouvelle infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS) — qui résiste à certains antibiotiques — vient jouer les trouble-fête: le mycoplasma genitalium.
Le mycoplasma genitalium est une bactérie qui cause une ITSS. Elle se propage au Canada depuis environ 5 ans, explique le rédacteur scientifique et médicale de La source canadienne de renseignements sur le VIH et l'hépatite C (CATIE), Sean Hosein.
Quels sont les symptômes?
Le mycoplasma genitalium peut provoquer des urétrites non-gonococciques (une inflammation de l'urètre), des cervicites (une inflammation du col de l'utérus) et des atteintes inflammatoires pelviennes (une inflammation qui peut remonter jusqu'à l'utérus et les trompes de Fallope), nous explique l’INSPQ.
Voici les principaux symptômes à surveiller:
- gêne, douleur ou sensation de brûlure en urinant
- besoin fréquent ou soudain d’uriner
- douleur pendant une relation sexuelle
- éjaculation douloureuse chez l’homme
- écoulements au niveau du pénis ou du vagin
Ces symptômes s’apparentent à ceux d’autres ITSS comme la gonorrhée et la chlamydia. Il faut donc consulter un professionnel de la santé pour déterminer leur cause.
Attention: une personne qui a été infectée par le mycoplasma genitalium peut n’avoir aucun symptôme.
On connaît peu de choses sur les possibles conséquences à long terme du mycoplasma genitalium.
Une résistance aux antibiotiques
Une infection au mycoplasma genitalium peut être traitée avec un antibiotique.
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La bactérie présente toutefois une résistance assez forte aux deux antibiotiques généralement utilisés pour combattre une ITSS (azithromycine et moxifloxacine), selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Par contre, il n’y a pas lieu de paniquer selon Sean Hosein: d’autres molécules sont en mesure de venir à bout de cette bactérie.
Un manque de données
On n’en sait peu sur la progression de la bactérie au Québec.
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L’infection à Mycoplasma genitalium n’est en effet pas une maladie à déclaration obligatoire. Ça veut dire que le médecin ou le laboratoire qui diagnostique une ITSS causée par le mycoplasma genitalium n’est pas obligé de la rapporter aux autorités de santé publique.
De plus, on ne teste pas systématiquement les patients pour cette ITSS.
Le mycoplasma genitalium peut aussi être confondu avec la gonorrhée et la chlamydia, en raison des symptômes similaires.