Attaque antisémite à Sydney lors des célébrations de l'Hanoukka: «On retrouve notre humanité le jour même où on nous la refuse»
Agence QMI
La fusillade antisémite qui a endeuillé la plage de Bondi, à Sydney, faisant au moins 15 victimes, s’est produite dimanche, alors que s’amorçaient les célébrations de l’Hanoukka. Pour le président du Musée de l’Holocauste de Montréal, le caractère symbolique de cette date envoie un message inquiétant.
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De nombreuses personnes, dont des membres de la communauté juive de Sydney, s’étaient réunies dimanche sur la plage de Bondi pour lancer les célébrations de Hanoukka. C’est dans ce contexte qu’une fusillade est survenue, plusieurs dénonçant un crime à caractère «antisémite».

Le président du Musée de l’Holocauste à Montréal, Jacques Saada, regrette que ce drame se soit produit lors d’une fête d’une telle importance pour la communauté juive.
«Hanoukka était le jour de la fête des Lumières pour nous les juifs, a souligné M. Saada aux ondes de LCN, dimanche. C'est la commémoration heureuse d'une humanité retrouvée. On retrouve notre humanité le jour même où on nous la refuse. C'est comme si on disait tout le monde a le droit de vouloir être heureux, mais vous les juifs, non. C'est ça qu'il faut voir dans ce qui s'est passé aujourd'hui.»
M. Saada affirme que cette fusillade s’inscrit dans un contexte de recrudescence de l’antisémitisme à travers le monde.
«On constate une recrudescence absolument déplorable et inexplicable rationnellement d'un antisémitisme débordant d'agressivité, de virulence», a-t-il déclaré.
Tout en se disant préoccupé, M. Saada affirme garder espoir, rappelant que la majorité des Québécois sont sensibles à la montée de l’intolérance.
Il s’inquiète toutefois qu’une partie de la population ne perçoive pas l’antisémitisme comme un enjeu réel, estimant que plus d’éducation et de sensibilisation s’imposent.

«Le terrain est très propice. Nous avons en face de nous des gens qui veulent le bien, qui veulent que nous soyons bien, que nous nous sentions bien et nous devons leur donner les moyens en intervenant d'une façon extrêmement efficace en termes d'éducation», a-t-il expliqué.
La lutte contre l’antisémitisme passe par une meilleure connaissance du phénomène et par la compréhension de ses origines, fait valoir M. Saada.
«Savoir quels sont les premiers signes avant-coureurs de l'antisémitisme. Savoir quelles sont les conséquences de l'antisémitisme. Ce n'est pas un fléau exclusivement théorique. On parle de choses qui se vivent concrètement dans des salles de classe, qui se vivent dans la rue, dans les commerces, à proximité de nos institutions communautaires. Ce sont des choses qu'il faut savoir, qu'il faut comprendre», a-t-il lancé.

Bien qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, M. Saada se dit réconforté par la réaction des gens dans la province.
«En particulier chez nous au Québec, [des gens] qui m'ont témoigné leur chaleureuse amitié et leur soutien. Pour moi, c'est ça qu'il faut retenir. Nous ne sommes pas seuls dans cette aventure», a-t-il ajouté.
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