Fusillade à Sydney: Nétanyahou accuse l’Australie d’avoir «jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme»
AFP
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a accusé le gouvernement australien d’avoir «jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme» avant la fusillade de dimanche à Sydney.
• À lire aussi: «Acte terroriste»: 11 morts dans une fusillade sur la plage de Bondi, en Australie; la communauté juive ciblée
• À lire aussi: EN VIDÉO | Un homme joue les héros en désarmant l’un des tireurs de la fusillade en Australie
Deux individus ont ouvert le feu dimanche sur une foule qui célébrait la fête juive de Hanouka sur la célèbre plage de Bondi, à Sydney, en Australie, faisant 16 morts et 40 blessés, selon les autorités australiennes. La police parle d’un «acte terroriste».

«Il y a trois mois, j’ai écrit au premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme», a déclaré M. Nétanyahou, en référence à une lettre envoyée à Anthony Albanese en août, après l’annonce par Canberra de sa décision de reconnaître l’État palestinien.
«L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n’agissent pas», a fustigé M. Nétanyahou lors d’un discours télévisé prononcé à l’occasion d’un événement dans le sud d’Israël.

Le président israélien, Isaac Herzog, avait été le premier dimanche à annoncer le caractère antisémite de l’attaque en déclarant depuis Jérusalem: «Nos frères et sœurs de Sydney, en Australie, ont été attaqués par d’ignobles terroristes dans une attaque très cruelle contre des juifs.»
«Nous répétons sans cesse nos avertissements au gouvernement australien afin qu’il prenne des mesures et lutte contre la vague massive d’antisémitisme qui sévit dans la société australienne», a ajouté le président dans un discours prononcé à Jérusalem.

Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, s’est dit «consterné» sur le réseau social X, estimant que «ce sont les conséquences de la vague d’antisémitisme qui a déferlé dans les rues d’Australie ces deux dernières années».
«Le gouvernement australien, qui a reçu d’innombrables signaux d’alerte, doit se ressaisir!» a-t-il insisté.
Un peu plus tard, M. Saar a indiqué avoir eu un entretien téléphonique avec son homologue australienne, Penny Wong, durant lequel il a exprimé son «chagrin» et appelé le gouvernement australien à «agir fermement» contre l’antisémitisme.

MM. Herzog et Saar ont tous deux déclaré avoir parlé avec David Ossip, président du Conseil représentatif des Juifs de l’État australien de Nouvelle-Galles-du-Sud. Ce dernier «prenait la parole lors d’un événement lorsque la fusillade a commencé», a précisé M. Herzog.
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, s’est dit «horrifié par l’attaque terroriste antisémite» à Sydney.
«Boulder. Manchester. Washington. Et maintenant, Sydney. Les noms de plus en plus de villes à travers le monde deviennent synonymes d’attaques meurtrières contre les juifs. Pour mettre fin à ces horreurs, une intervention immédiate et décisive est nécessaire à tous les niveaux», a-t-il ajouté sur X.

Pour le ministre d’extrême droite chargé de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, «le sang des victimes est sur les mains du gouvernement australien, qui a annoncé la reconnaissance d’un État “palestinien” et a légitimé le terrorisme contre les juifs».
Le chef de l’association juive d’Australie avait auparavant estimé que Anthony Albanese «n’a[vait] pas pris les mesures adéquates pour protéger la communauté juive».