Armes à feu : «on est à des années-lumière du commencement d’une réforme»
TVA Nouvelles
L’accord des sénateurs américains pour un meilleur encadrement des armes à feu n’est qu’un coup d’épée dans l’eau, estime le membre de l’associé de la Chaire Raoul-Dandurand, Guillaume Lavoie.
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En entrevue à LCN, ce dernier a vivement critiqué cette entente, estimant qu’elle ne règle aucunement la problématique de la violence armée aux États-Unis.
«Pour avoir un accord, il a fallu trouver le plus bas dénominateur commun. Et pour trouver le plus bas dénominateur commun, on a creusé un troisième sous-sol. Il n’y a rien là-dedans sur le contrôle des munitions, rien sur le contrôle des super-chargeurs qui permettent un nombre incroyable de cartouches, rien sur les armes d’assaut non plus», clame M. Lavoie.
«Ceux qui s’attendent à une grande réforme, malheureusement il faut oublier ça. On est à la marge de la marge de la marge. (...) On est à des années-lumière du commencement d’une réforme», ajoute-t-il.
Ne souhaitant pas être perçu comme cynique, Guillaume Lavoie affirme être grandement déçu par cette faible avancée politique américaine.
«Si la sécurité des enfants veut dire qu’il faut que nos écoles deviennent essentiellement des châteaux imprenables, ce n’est peut-être pas le témoignage d’un réel contrôle des armes à feu», explique le membre associé de la Chaire Raoul-Dandurand.
«Rendre nos écoles primaires aussi sécures que des aéroports, ce n’est pas véritablement un gain pour la sécurité du pays. On a plutôt fermé l’école sur la communauté», déplore-t-il.
Pour M. Lavoie, cet accord entre les sénateurs républicains et démocrates est le symbole du manque de volonté politique d’agir véritablement pour enrayer le fléau des fusillades.
«Ça démontre à quel point l’idée même d’une conversation sur le contrôle des armes à feu est (...) quelque chose qui devient intouchable aux États-Unis», soutient Guillaume Lavoie.
Le vent tournera-t-il?
Ce dernier estime néanmoins qu’il existe une marge de manœuvre pour exercer un meilleur contrôle des armes à feu aux États-Unis. Selon lui, les élections de mi-mandat du 8 novembre prochain constitueront un test pour la classe politique face à cet enjeu.
«Le parti pris de plusieurs élus, c’est d’être réélus. S’ils sentent que le vent tourne, vous allez voir qu’il y a des élus qui vont à tout le moins sortir des maquis et lever la main sans peur en disant ‘’je serais prêt à voter pour un contrôle des armes à feu’’», indique le membre associé de la Chaire Raoul-Dandurand.
Guillaume Lavoie craint toutefois que la puissance de la NRA et des autres lobbys pro-armes à feu ne viennent encore une fois anéantir tout effort de réforme.
Pour voir l'entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.