Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Arme à feu à Montréal: un jeune immature incarcéré jusqu’à son procès

Photo Chantal Poirier et Courtoisie
Partager
Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2022-11-04T16:22:01Z
Partager

Un jeune Montréalais cumulant les infractions qui a été arrêté en possession d’un pistolet restera détenu en attendant son procès en raison du très grave problème d’armes à feu qui sévit actuellement dans la métropole. 

• À lire aussi: Arme à feu à Montréal: un jeune immature implore le juge de le libérer

• À lire aussi: Des stratégies d’ailleurs pour stopper la violence armée à Montréal

« Les circonstances sont troublantes dans le contexte d’une crise sociale à Montréal avec les armes à feu », a martelé le juge Thierry Nadon en rendant sa décision vendredi matin au palais de justice de Montréal. 

Abderrezak Boukharouba, 20 ans, devra demeurer derrière les barreaux jusqu’à son procès pour possession d’armes. Il risque jusqu’à 10 ans de prison. 

Il a été arrêté dans la nuit du 16 octobre lorsque des policiers ont découvert une arme à feu dans le véhicule duquel il était passager. 

Boukharouba était alors sous surveillance policière, car il devait respecter un couvre-feu en raison de précédentes accusations.

« Il n’y a aucune raison valable de posséder dans un véhicule moteur, à 1h00 du matin, une arme à feu avec des munitions accessibles autres que la violence extrême », a expliqué le juge Nadon. 

Publicité

Selon le magistrat, « le jugement de l’accusé est carrément dangereux et fait grandement défaut » puisqu’il a circulé devant son domicile, qui abrite une garderie en milieu familial, alors qu’il y avait une arme à feu dans le véhicule. 

Le problème des armes à feu est un tel fléau à Montréal que même le père de l’accusé a pensé à déménager hors de l’île, a souligné le juge Nadon. 

Longue feuille de route

Depuis 18 mois, Boukharouba multipliait les mauvais coups. Il a été impliqué dans six dossiers différents, notamment pour avoir tiré des balles de peinture sur une voiture de la Sûreté du Québec qui répondait à un appel d’urgence et pour avoir volé un véhicule. 

Mardi, il avait imploré le juge Thierry Nadon de lui donner une chance et de le laisser retourner chez ses parents en attendant la suite des procédures. 

«Je ne m’attendais pas à ce que la prison soit comme ça, a-t-il dit en pleurs. Je ne faisais que réfléchir, à ce que je faisais là, à si ça valait la peine. Au final, je me suis retrouvé seul entre quatre murs.»

« La décision ne doit pas être le fruit d’un élan de générosité, d’une confiance aveugle ou d’une pensée magique envers un accusé dont la feuille de route fait douter de sa sincérité et confirme plutôt sa dangerosité », a toutefois tranché le juge Nadon. 

L’accusé sera de retour en cour le 8 décembre. 

-Avec la collaboration de Michaël Nguyen

Publicité
Publicité