Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Après voir vécu des moments plus difficiles, découvrez le nouvel équilibre de Mario Tessier

«Le vrai du faux» sera diffusée dès le 9 avril à 19 h 30, à TVA et TVA+.

Partager

Michèle Lemieux

2025-04-03T10:00:00Z
Partager

Comme plusieurs d’entre nous, Mario Tessier a traversé un passage à vide au tournant de l’année 2020. Heureusement, plusieurs choses lui ont permis de renouer avec le bonheur, notamment la boxe, la consultation, les projets professionnels et la naissance de sa petite-fille, Ally, qu’il surnomme sa princesse et qu’il aime d’un amour incommensurable...

• À lire aussi: Mario Tessier nous parle de sa nouvelle émission, «Le vrai du faux»

• À lire aussi: Mario Tessier récite une scène culte du film «Le parrain»... et c’est parfait!

Mario, ceux qui veulent te voir sur scène seront ravis de savoir que tu te promènes à travers le Québec pour présenter ton troisième show, Champion.

Je suis très fier de ce show-là, qui est mon meilleur, je crois. J'ai aimé tous mes spectacles, mais c'est celui qui me ressemble le plus. Sans prétention, je pense que c'est le plus drôle. Je dois être rendu à plus de 1000 spectacles en solo, car je fais beaucoup de corpos, des événements privés, etc. Le show s'appelle Champion parce qu’il y a plein de champions en nous. Les bons comme les mauvais coups, on les souligne par des: «Bravo, champion!» Moi, je suis plutôt dans la deuxième catégorie... (rires) Je pense que ces deux champions cohabitent en chacun de nous. Certains numéros sont très nostalgiques.

Publicité

Quels thèmes y abordes-tu?

Je parle des étapes de la vie, des passages obligés. Il est question de ma première colonoscopie. Les gens pleurent de rire! Je parle aussi de mon amour pour la boxe. Ils font quoi, les gars de 54 ans, habituellement? Ils vont jouer au golf ou au pickleball. Moi, je fais 10 heures de boxe par semaine. Je parle de mes filles, de ma mère qui est décédée il y a deux ans, mais surtout de l'industrie de la mort. C'est une bonne chose que l'espérance de vie n'arrête pas d'augmenter, parce qu'on n'a pas les moyens de mourir... Je ris beaucoup de moi, mais les gens se reconnaissent aussi dans mes réflexions. Je suis tellement content parce que mon public est très large: il est composé de gens de 20 à 70 ans. Je suis comme le Tintin des humoristes!

Tu animeras aussi un nouveau show de télé. Que peux-tu nous en dire?

J’avais refusé quelques projets, mais quand on m’a proposé Le vrai du faux, j’ai trouvé ça tellement bon! C'est dans l'air du temps et, en plus, c'est un concept québécois. La plupart des gens s’informent sur les réseaux sociaux, ce qui est la pire idée du monde. Qu’est-ce qui est vrai? Qu’est-ce qui est faux? J’ai quatre artistes invités par émission. Je suis le maître de cérémonie et je propose des nouvelles: je demande si ce sont de vraies ou de fausses nouvelles. Mes invités font un plaidoyer et s'obstinent entre eux. Des invités spéciaux viennent aussi parfois nous présenter des nouvelles en VTR. J’ai accepté l’animation de cette émission parce que c’est pour toute la famille. Il y a 100 personnes du public en studio, car la télé, c'est pour le public qu'on la fait.

Publicité

Bruno Petrozza / TVA Publications
Bruno Petrozza / TVA Publications

Tu disais t’être mis à la boxe. Qu’est-ce que ça t’apporte?

La boxe m'a sauvé. Il y a des phases dans la vie où on va moins bien. L’entraînement, c'est comme une soupape, un exutoire. Comme tout le monde, pendant la covid, j'étais mêlé. Je venais de sortir un deuxième spectacle, Transparent, pour lequel on avait eu des critiques de feu. Mais quelques semaines après, on fermait tout. C’est arrivé à plein de gens; je ne fais pas pitié. Mais ça m’a vraiment démoralisé et atteint plus que je le pensais.

Jusqu’à te sentir déprimé?

Oui. On n’entendait que des mauvaises nouvelles. Comme je suis un hypersensible, ça m'a vraiment drainé. Je ne suis pas tombé en dépression, mais pas loin. Comme bien des gens, je ne me sentais pas bien. Ça m’est rentré dedans. Puis, la boxe est arrivée dans ma vie. J’ai compris qu’il fallait que je m'entraîne, sinon j’allais virer fou. Depuis, je boxe 10 heures par semaine et je regarde moins les informations. Je ne sais pas si c’est lié au fait que je suis hypersensible, mais je ne suis plus capable de gérer ça. C'est trop. J'angoisse. Je n'ai jamais fait d'anxiété de ma vie, mais c’est devenu la maladie du siècle. La campagne m’a aussi fait du bien. C’est ce qui a sauvé mon équilibre mental. Je n’étais pas en détresse, mais je n’allais pas bien. L’entraînement et la campagne m’ont beaucoup aidé. J’ai aussi consulté.

C'est intéressant que tu le dises, parce que les hommes ont besoin de modèles sur ce plan.

Oui, on en parle de plus en plus. Évidemment, ça prendrait plus de ressources. Actuellement, je sens beaucoup d'agressivité ambiante. Moi, plutôt que de me fâcher, je préfère frapper dans un sac.

Publicité

Tu t’entraînes donc sur une base régulière?

Je me suis toujours beaucoup entraîné. J’ai fait tous les sports dans ma vie. Je me débrouillais dans tout, mais je n’étais bon dans rien. La boxe, c'est le sport que j’aime le plus. Je regrette de l'avoir découvert si tard. Je n’ai plus de garage: je l'ai transformé en gym de boxe. Même chose au chalet. Au total, je dois avoir 11 punching bags de différentes sortes. Je suis assez intense! (rires) J’ai un entraîneur depuis des années. Je le paye pour qu’il me tape sur la gueule dans mon garage! (rires) À chacun ses passions. En fait, j'investis en moi.

C’est essentiel, à cette étape-ci de ta vie?

Oui. Je viens d’avoir 54 ans. Si je ne m'entraînais pas, je ne pourrais pas travailler aussi fort. J’ai beaucoup d’énergie, sûrement beaucoup plus que bien des gens de mon âge. Il faut s’entraîner, mais aussi dormir. Je suis rendu à l'âge où je me couche vers 21 h 30. Me coucher tard maintenant, c’est 22 h 30. Je suis un lève-tôt. J'aime profiter de ma journée. Cet équilibre-là m'a beaucoup servi. Il m'a aidé à passer au travers d’un horaire costaud. D’ailleurs, j’essaie de ne plus regarder l'ensemble de mon horaire, parce que ça peut me créer de l’anxiété. Je regarde ce que j’ai au programme chaque jour. Si tu regardes l'ensemble, tu risques de virer fou. Parfois, des amis me proposent un souper dans trois semaines... Je ne sais pas ce que je ferai dans trois semaines. Je ne peux parler que de ce que je ferai cette semaine. Je peux juste gérer ça. Je ne veux pas regarder trop loin, car je n’ai pas de plaisir à le faire. Comme les Anglais le disent si bien: «Work hard, play hard.» Moi, je peux travailler comme un fou si je m'amuse. Le dénominateur commun des contrats que j'accepte, c'est le plaisir.

Publicité

De toute manière, tu n’as plus rien à prouver.

Je suis un p’tit cul de ville La Salle. J'ai un cégep en sciences humaines pas fini...

Parmi les beaux cadeaux de la vie, il y a eu l’arrivée de ta petite-fille...

Je ne peux pas croire que je suis rendu à parler de moi en disant que je suis un grand-parent! Je préfère dire grand-papa que papy. Je trouve que j'ai l'air moins magané... (rires) C’est extraordinaire! C'est juste du bonheur. Avoir des enfants, c'est la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie. Mes trois filles sont les trois plus beaux cadeaux que j’ai reçus. Mais un petit-enfant, ça m’amène à revivre uniquement les bons côtés de la paternité. Qu’on le veuille ou non, quand on a des enfants, on doit faire un peu de discipline.

Sans compter les inquiétudes qui viennent avec la parentalité.

Je ressens quand même de l'inquiétude pour la petite. Je pensais que ça s’arrêterait, mais non. Ça doit être mon côté anxieux... Quand elle a un rhume, je deviens fou! C’était comme ça avec mes enfants, et c’est pareil avec ma petite-fille. Cette enfant-là me rend tellement heureux! Je l’aime! Chaque étape est formidable, mais je la laminerais à cet âge-là. Je ne voudrais pas qu'elle grandisse. Elle est rendue à quatre ans et demi. Elle va rentrer à la maternelle bientôt. Ce sont les plus belles années, et je suis content d'avoir le privilège de revivre ça avec ma petite-fille. Moi, je suis un ancien militaire. J'ai été un bon papa, mais je pense que mes filles te diraient que j'ai été un père sévère...

Publicité

Aujourd’hui, te remercient-elles de l’avoir été?

Avec le recul, oui, mais pas sur le coup. Ma plus vieille, Naomie, se fait souvent dire par sa conjointe, Frédérique, qu’elle est pareille comme son père.

Julien Faugere / TVA Publications
Julien Faugere / TVA Publications

Mario, tu disais précédemment avoir perdu ta maman. J’ai le sentiment que tu as de la difficulté à traverser les deuils. Est-ce que je me trompe?

Tu ne te trompes pas... Avec mon père, ç’a été très difficile. Et c'est la même chose avec ma mère. On croit que nos parents sont éternels, mais ils ne le sont pas. Alors non, je ne suis pas bon pour faire des deuils...

Deux ans plus tard, comment composes-tu avec le départ de ta maman?

(Mario s’arrête, ému.) Ça dépend des jours... Évidemment, la poussière est retombée, et ça va mieux. Moi, dans la vie, je n’ai pas une grande mémoire, sauf pour me rappeler des niaiseries, mais j'ai encore le numéro de téléphone de ma mère en tête. Et celui de mon père. Parfois, j’ai le réflexe de vouloir les appeler. J’ai consulté pour apprendre à mieux vivre le deuil. Ça s’est un peu amélioré, mais ce n’est pas encore réglé. C'est tough... J’ai aussi perdu mon chien à la même période. Une autre tape sur la gueule. Je ne suis pas spécial: tout le monde vit ça. En fait, on tient tellement les choses pour acquises.

Comme tu es un hypersensible, tes émotions sont amplifiées, je suppose?

Oui. Quand j'aime, j'aime. Et quand ça fait mal, ça fait beaucoup mal.

Publicité

T’arrive-t-il de voir tes parents dans tes enfants?

Parfois, je me dis que mes trois filles sont un beau mélange de leur mère et de moi, et je vois aussi l'influence de mes parents en elles. Quand je regarde Jade, qui a 23 ans, je me vois et je vois mon père. La plus jeune, Maeva, a mon caractère... ce qui n'est pas nécessairement une bonne chose! (rires) Je n’ai pas de patience dans la vie. Elle me ressemble beaucoup. Avec ma grande fille, c’est pareil. Je me console en me disant qu'elles ont des qualités que je n’ai pas. Heureusement! Elles ont pris le meilleur de moi et de leur mère. C'est beau de voir cette continuité. En fait, les enfants, c'est le meilleur de tout ce qu’on a à proposer, et ça continue avec les petits-enfants.

En résumé, tu te sens dans une belle période de ta vie?

Je suis chanceux. J'aime encore travailler, mais ce n’est plus une quête maintenant. Avant, j’essayais d’endormir des trucs en m’étourdissant. En vieillissant, j’essaie de me laisser plus de temps pour vivre. C'est paradoxal par rapport à l'horaire que j'ai en ce moment, mais je me dirige vers cet équilibre. Je compte ralentir au cours des prochaines années. Je vais toujours travailler, mais de manière différente. Je ne veux pas pelleter par en avant en disant: «À un moment donné, je vais faire ceci ou cela.» Je me donne comme objectif d'être plus que jamais dans le moment présent. Après tout, la seule chose sur laquelle j’ai du contrôle, c'est maintenant...

À voir aussi:

Publicité
Publicité