Après trois opérations en deux ans, Ginette Reno va mieux
Sarah-Émilie Nault
À presque 80 ans, Ginette Reno n’a rien perdu de sa candeur et de son franc-parler légendaire. «Vieillir, ça m’écœure», admet la chanteuse, qui, après avoir subi trois opérations en deux ans, affirme toutefois aller mieux.
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«Je suis vieille, j’ai des petits problèmes d’arthrose et de cerveau, des oublis, mais on va régler cela. Et si je vis comme Janette [Bertrand] jusqu’à 100 ans, moi aussi je vais avoir besoin d’aide pour manger, car j’ai mal aux mains. Mais chaque jour, je me lève et je suis contente d’être debout. Je suis heureuse», confie Ginette Reno en entretien avec Le Journal de Montréal.
La chanteuse, qui avoue avoir fait tellement de choses dans sa vie qu’elle peine à se souvenir de toutes ses réalisations, affirme qu’elle aimerait vivre la plus vieille que possible. «Mais avec tout mon esprit», précise-t-elle.
Quant aux trophées qu’elle cumule depuis le début de sa carrière, ils sont toujours source de fierté pour l’artiste, qui ne «pensait pas pouvoir recevoir cela un jour».
La preuve: Ginette Reno les a placés fièrement là où elle peut les voir chaque jour, dans l’entrée de sa maison.
«Je les regarde et je vois que j’ai fait beaucoup de chemin. Parfois, quand je suis découragée, je regarde cela et je me dis: j’ai eu une pas pire vie finalement», dit-elle en riant.
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Plusieurs fois émue
Intronisée au Panthéon de la musique canadienne le 15 mai dernier à Calgary, Ginette Reno explique avoir été émue à plusieurs reprises lors de cet important événement. Lorsque Céline Dion lui a offert un vibrant hommage par vidéo tout d’abord.
«J’ai été très impressionnée de voir la vidéo de Céline Dion. J’en parle et j’en tremble encore. Elle est venue me chercher la petite maudite quand elle a dit que je lui ai donné envie de faire ce métier», dit l’artiste, qui fut la première protégée de René Angélil.
Elle raconte aussi qu’elle tremblait comme une feuille lorsque certains grands artistes anglophones sont venus la féliciter et la prendre dans leurs bras. «Je ne pensais pas que j’étais aussi connue que cela», souffle-t-elle.
Apprendre qu’une école de Calgary avait baptisé sa salle de musique «Ginette Reno» et passer un moment avec Roch Voisine, qui l’a présentée lors de la cérémonie, l’ont aussi beaucoup touchée. «Si seulement j’avais 20 ans de moins», blague-t-elle d’ailleurs en parlant du bel interprète de la chanson Hélène.
De quoi Ginette Reno est-elle le plus fière de ses 60 années de carrière?
«Mon intensité, ma persévérance, mon courage, les sacrifices que j’ai faits. Mon parcours, c’est ce qui m’a aidé à devenir une femme équilibrée, moins toxique et moins dépendante de mes amours. Je vis plus en paix», répond la chanteuse en ajoutant que chacune de ses apparitions sur scène la fait sentir comme si c’était la première fois.
La retraite un jour? Très peu pour Ginette Reno, qui ne «veut rien savoir de ça».
«Je n’ai pas chanté pour la gloire ni le succès ni l’argent. Je chantais parce que j’aimais cela. C’est ce que je voulais faire. Je reçois des honneurs, mais je me retrouve aussi chaque fois avec un sentiment d’appartenance. J’ai toujours voulu une famille. Je m’en suis créé une avec la musique», explique la grande dame, née le 28 avril 1946.
Des projets
Des projets, Ginette Reno affirme en avoir beaucoup et être en ce moment au point où elle doit choisir.
Il y a d’abord deux miniséries qu’elle a imaginées, dont La résidence de Claire et Filles, qui met en vedette des personnes âgées, qu’elle aimerait voir prendre vie à l’écran. Puis les histoires de Flocon (personnage de son conte pour enfants) qui se poursuivent et enfin le désir d’offrir une petite tournée quelque part durant le temps des Fêtes, à raison d’un concert par semaine qui serait présenté pendant la journée, histoire de ne pas trop se fatiguer.
Un album accompagné d’un livret abordant les thèmes de l’amour et de la mort est aussi en branle. Baptisé Entre ciel et terre, ce livret pourra servir lors des funérailles et des mariages: deux événements de vie importants pendant lesquels ses chansons sont souvent à l’honneur, notamment Ceux qui s’en vont et L’essentiel.
Comment oublier d’ailleurs son interprétation de la chanson Un peu plus haut, un peu plus loin aux funérailles nationales de Jean-Pierre Ferland le 1er juin 2024?
«Chanter est toute ma vie. Je me considère tellement privilégiée. Plus jeune, je chantais et j’étais bien. C’est encore le cas maintenant», assure Ginette Reno.
