Après la gonorrhée à Montréal, cette autre ITSS se propage à Québec

Yannick Beaudoin
La montée en flèche des cas de syphilis dans la région de la Capitale-Nationale préoccupe les autorités. Depuis le début de l’année, 169 cas ont été détectés, principalement sur le territoire de la ville de Québec.
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En progression depuis 2021, la syphilis était pourtant en train de disparaître au cours des années 90.
En 1999, seulement trois cas avaient été répertoriés au Québec, a rappelé le président fondateur de la clinique médicale l’Actuel, le Dr Réjean Thomas, en entrevue à l’émission Le Québec Matin.
Selon ce dernier, le manque d’éducation sexuelle et de sensibilisation explique en partie ce retour en force de l’infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS).
«Quand le sida arrive avec des traitements et qu’on en parle moins, qu’il y a une baisse d’éducation sexuelle, une baisse des campagnes de prévention, alors on a une augmentation de toutes les ITSS, dont la syphilis», soutient le Dr Thomas.
Malgré toute la recherche et les progrès de la science, la syphilis demeure parfois difficile à diagnostiquer.
«Les gens, quand ils vont passer des tests, ils ne passent pas toujours le test de syphilis, ils passent juste pour la gonorrhée ou la chlamydia. Là, on a une augmentation de toutes les ITSS», explique le président de la clinique l’Actuel.
«La vulnérabilité, l’itinérance aussi, ce sont des contextes qui favorisent aussi parfois des échanges reliés à de l’argent. Alors, tous ces facteurs-là sont responsables de cette augmentation de cas de syphilis assez importante», ajoute-t-il.
Le port du condom est aussi de moins en moins répandu chez les jeunes, ce qui peut expliquer la remontée de la syphilis.
«On n’en parle pas, il n’y a pas de campagne. Le condom n’est plus utilisé ou très peu utilisé [parce que] les gens n’ont plus peur du sida. Les jeunes entendent peu parler du sida. Pour eux, c’est une maladie d’une autre époque et [pour laquelle] il y a des traitements», explique le Dr Réjean Thomas.
Ce dernier précise toutefois que le port du préservatif ne règle pas tout, puisque les maladies telles que la syphilis se transmettent également par contacts sexuels oraux.