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Culture

Antoine Pilon a retrouvé l'amour

La pièce «Québec-Montréal» est actuellement en tournée au Québec. Infos et dates: gestev.com.

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Patrick Delisle-Crevier

2025-09-11T10:00:00Z
2025-09-12T10:00:00Z
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Cet été, celui qui roule sa bosse dans le métier depuis plus de 20 ans est monté sur scène pour la toute première fois, dans l’adaptation théâtrale du film Québec-Montréal, une œuvre particulièrement importante pour lui. L’acteur nous parle de ses projets, de ses angoisses, de son petit côté rebelle et de ses amours, qu’il confirme pour la toute première fois.

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Antoine, comment vas-tu?

Je vais très bien. J’ai eu un début d’été très relax, avec les répétitions de la pièce Québec-Montréal. J’ai ensuite participé au tournage de la deuxième saison de la série FEM. Ç’a été un bonbon de tourner dans cette série,.Marianne Farley est une super réalisatrice! Ensuite, j’ai eu une fin d’été et un automne super occupés, entre autres avec les représentations de Québec-Montréal.

Parle-moi d’abord de ton rôle dans FEM...

Je joue Georges, un DJ producteur de musique qui travaille pour le label qui a signé avec Zav, le personnage incarné par LenniKim. Les deux se retrouvent à faire de la musique ensemble et à bâtir une relation bien spéciale.

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Tu joues actuellement dans la pièce Québec-Montréal. Que représente ce projet pour toi?

C’est vraiment un projet qui fait capoter toute l’équipe, tout simplement parce qu’on a tous adulé et idolâtré cette gang-là quand on était adolescents. On voue une grande admiration aux comédiens qui jouaient dans le film, comme Patrice Robitaille, Stéphane Breton, Pierre-François Legendre, François Létourneau et les autres. Ce sont des acteurs marquants pour nous, et ils ont commencé leur carrière à travers ce film-là. Reprendre le flambeau en transposant cette œuvre sur scène, c’est incroyable! Adapter ce film en pièce de théâtre, c’est pour nous une belle façon de leur rendre hommage. Je joue le personnage de Rivard, qui était joué par Stéphane Breton dans le film. C’est un honneur de reprendre le flambeau de cette gang-là.

Il s’agit d’une première fois au théâtre pour toi. Est-ce que ça t’angoisse?

Étant un éternel angoissé, c’est certain que oui, mais en même temps, j’ai le goût de me lancer, de jouer au théâtre pour la première fois. Mais avec une telle pièce et avec mes amis qui sont avec moi sur scène, je ne pouvais pas espérer mieux et ça ne pouvait que bien aller.

Tu parles de cette belle équipe du film Québec-Montréal, mais en même temps, Catherine Brunet, Pier-Luc Funk, toi, et les autres, vous formez aussi un groupe tissé serré depuis l’aventure de la série Le chalet...

Je pense que ça s’explique par une expérience incroyable qui s’est étalée sur plusieurs années et qui a fait naître une grande amitié et de l’amour au bout de tout ça. Il s’est passé quelque chose sur le plan personnel sur ce plateau-là, et on savait que ça allait résonner pour la vie ensuite. Cette complicité qu’on a vue à l’écran, elle existait vraiment dans la vie et elle se poursuit encore aujourd’hui. Cette gang qu’on formait devant la caméra est devenue une famille derrière la caméra, et après, on a tous été chanceux dans nos carrières. On a tous continué de travailler, souvent ensemble sur les mêmes projets. Ce sentiment de communauté entre nous va demeurer pour la vie, c’est certain...

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Quel souvenir gardes-tu de ce gars au début de la vingtaine que tu étais à l’époque?

Le sentiment principal que j’avais à l’époque, c’était que ma vie était en train de changer et de devenir ce que je voulais qu’elle soit. Je débutais cette vie d’artiste entouré d’artistes. Je me rendais compte à quel point ma vie prenait la tournure dont j’avais toujours rêvé, qui était celle de vivre de mon art. Depuis l’enfance, j’ai toujours voulu faire ce métier. Mon père travaillait en publicité et c’est en l’accompagnant sur les plateaux de tournage que j’ai eu envie de faire ce métier. J’ai joué dans quelques publicités à l’époque, mais mon père ne pouvait pas me prendre dans toutes ses pubs, alors il m’a suggéré de prendre un agent et de passer des auditions. Assez rapidement, j’ai décroché des trucs. Mais mon envie de faire ce métier part avant tout de mon amour du cinéma et de mon désir de raconter des histoires, de mon besoin de m’évader et de vivre à 100 milles à l’heure. J’ai ce besoin constant de sentir que la vie est spéciale et magique, et qu’elle est fantastique.

La vie ne roule pas toujours à la vitesse grand V. As-tu du mal avec la banalité du quotidien?

Oui, j’ai de la misère avec la routine et le monotone; j’ai rapidement l’impression que je m’emmerde et j’ai peur de l’inertie. J’ai besoin que ça bouge, et que ça bouge de manière fantastique! La vie est trop courte pour être ennuyante et unidirectionnelle. J’ai envie que la mienne soit excitante et pas banale. Je tente de consommer de l’art et de rester le plus possible en contact avec l’enfant intérieur qui rêve et qui se rend compte de sa capacité à garder les choses enivrantes. J’ai ce besoin que ma vie soit une aventure. C’est ce qui me motive. Je dois constamment vivre quelque chose de spécial. Mon cerveau me ramène parfois à une certaine réalité, mais mon remède principal, c’est l’aventure.

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Un métier de 9 à 5 serait donc impossible à concevoir pour toi...

Non, je virerais complètement fou, je ne suis pas capable. C’est certain que j’ai besoin d'un cadre, mais ce cadre doit tout de même rester inhabituel. Je ne pense pas que l’humain en général est fait pour vivre dans un carcan de 9 à 5.

As-tu un petit côté rebelle?

Oui, ma vie, c’est la rébellion. Je ne suis pas capable de vivre autrement. J’ai ce besoin de toujours vivre au bord du gouffre, d’aller toucher à la ligne et d’appuyer sur le bouton rouge.

Bruno Petrozza / TVA Publications
Bruno Petrozza / TVA Publications

Donne-moi un exemple...

Au théâtre, dernièrement, au quatrième jour des répétitions, on nous a dit d’arriver à la prochaine répétition en sachant complètement notre texte. Moi, c’est plus fort que moi de me dire que je vais y aller à mon rythme, que je sais ce que je fais et que je n’ai besoin de personne pour me dire comment faire les choses. Alors qu’en réalité, c’est vrai que j’ai besoin d'arriver préparé, mais quand on me force, ça passe moins bien. J’arrive tout de même préparé et en sachant mes textes, mais j’ai du mal à accepter les règles.

Ça doit parfois être épuisant d’être toi...

Oui, et je me suis souvent retrouvé dans des situations où je me faisais réprimander. Je me suis même fait mettre dehors de mon école secondaire! Ça nourrit beaucoup mon anxiété. Je suis un grand anxieux et j’ai reçu un diagnostic d'anxiété généralisée quand j’étais enfant. Autant j’ai besoin de me sentir sur la limite, autant ça nourrit énormément mon anxiété, ce qui est très contradictoire pour moi. Mais j’ose espérer qu’avec l’âge, je vais arriver à trouver un juste milieu.

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Est-ce la même chose dans tes relations amoureuses et amicales?

J’ai besoin de m’entourer de gens atypiques, je suis très enivré par la différence et la singularité. En ce moment, je n’ai pas un grand appel vers la stabilité. Je ne me vois pas en couple, avec une maison en banlieue, une famille et un chien. Je pense que, dans ses années charnières, un artiste se doit de trouver un certain confort dans l’instabilité et le chaos. Pour moi, un artiste qui s’installe trop perd des occasions de vivre, et des opportunités de sentimentalité et d’émotivité dans sa vie. Alors j’évite de trop m’installer, par réflexe de protection. Mais peut-être aussi que ça cache une certaine insécurité et un manque de maturité.

As-tu peur de l’engagement?

Je n’ai pas peur de l’engagement, même que j’ai été huit ans en couple avec Catherine Brunet. Je suis un romantique fini, j’aime la fidélité et être en amour. J’aime aussi le sentiment de communauté et d’appartenance, autant en amour qu’en amitié. J’aime l’esprit de collaboration sociale et je pense qu’il y a une façon de vivre cette affaire-là adéquatement, sans devoir s’enraciner quelque part. Pour moi, s’enraciner, c’est trop synonyme de perte de liberté et d’opportunités. J’ai grandi dans une banlieue et mes amis d’enfance habitent encore à cet endroit, où ils se sont acheté des maisons. Je suis content pour eux, mais jamais je ne pourrais habiter où j’ai grandi. Ça ne me rentre pas dans la tête.

Catherine Brunet et toi êtes restés bons amis après votre rupture. Était-ce important pour vous deux?

Ma relation avec Catherine a été magnifique. Nous avons été ensemble aussi longtemps parce que, tout comme moi, elle fuyait la routine et la banalité. Catherine sera toujours importante pour moi. Elle et moi, au départ, nous étions des meilleurs amis avant que l’amour s’installe. Après notre séparation, l’amitié est revenue en deux semaines. Catherine occupe une place importante, on continue de travailler ensemble et elle est en couple avec Émile Ouellette, un gars que j’aime beaucoup. Catherine et moi, nous partageons deux équipes de hockey et de balle molle, et nous avons la même bande d’amis. Elle fait encore partie de ma vie et j’aime ça comme ça. Je pense qu’elle restera toujours ma meilleure amie. Elle est aussi l’une de mes actrices préférées. C’est une fille incroyable!

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Peut-on confirmer cette rumeur que tu es en couple avec la comédienne Kelly Depeault?

Oui, je suis en couple avec Kelly depuis un an. J’ai tenté de garder ça caché, tout simplement parce que j’ai été un peu traumatisé par la médiatisation de ma relation avec Catherine. Quand on s’est séparés, j’ai eu peur que ça vienne me hanter, que ce soit partout, que tout le monde m’en parle et que ça fasse encore plus mal, alors j’ai choisi de garder cette nouvelle relation plutôt discrète. Alors oui, je suis en couple, je suis en amour avec elle. Mais je souhaite vivre cette relation davantage dans l’ombre que la précédente. Voilà, c’est dit! J’aime cette fille, qui est elle aussi bien spéciale et qui sort du moule.

Il y a quelques années, tu me confiais que tu angoissais parce que tu te retrouvais devant rien, que tu n’avais aucun rôle. Finalement, le vent a tourné...

Oui, tout à fait. Je me souviens que nous sortions de la pandémie et que j’avais l’impression que je ne pourrais plus jamais faire mon métier comme avant. Aujourd’hui, je suis peut-être un peu moins angoissé que je l’étais. Mais je suis conscient que je pratique un drôle de métier. C’est le plus beau au monde, mais il se passe dans un marché qui est très ingrat. Je me considère comme chanceux et je suis reconnaissant des opportunités qu’on me donne. Mais je n’ai pas le choix de garder en tête une éventuelle finalité, même si je ne veux pas vivre dans l’angoisse constante, dans cette peur que tout s’arrête.

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Que ferais-tu si tout s’arrêtait?

Honnêtement, je ne le sais pas du tout. Ma vie, c’est le cinéma et la musique, et si je ne pouvais plus faire ce métier-là, je tenterais tout de même de rester dans la création. Je dis la musique, parce que j’apprends présentement la guitare comme passe-temps. Mon père est guitariste et, pour moi, c’est juste normal que j’apprenne la guitare à mon tour. La musique est importante pour moi depuis que je suis enfant, et je pense que c’est important d’avoir un art complémentaire à mon art principal. Je me verrais produire ou représenter d’autres artistes ou un truc du genre si le comédien en moi ne travaillait plus.

Tu as près de 20 ans de carrière. Quel bilan dresses-tu de tout ça?

J’ai eu de belles opportunités et on m’a fait confiance avec des partitions importantes et uniques. J’ai eu la chance de jouer des rôles différents et qui sortent de l’ordinaire. Je suis particulièrement fier de l’opportunité qu’on me donne de jouer de si beaux rôles et de pouvoir m’exprimer à travers des œuvres inhabituelles. J’ai toujours voulu me démarquer le plus possible et, dans un monde idéal, c’est ce que je vise. Tenir un rôle comme celui de Jean-Guy Tremblay dans Désobéir: Le choix de Chantale Daigle, ça m’a permis d’avoir encore plus confiance en mes capacités, de faire davantage confiance à mes idées. C’est venu déposer en moi la solidité dont j’avais besoin dans la construction de personnages forts comme celui-là.

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Tu as 32 ans, comment vois-tu le reste de ta trentaine?

Je vois des artistes d’ici rayonner à l’international et ça me parle. Ça me donne le goût d’avoir accès à des productions encore plus grandes. Dernièrement, j’ai tourné un premier film en anglais, qui sortira bientôt et qui a pour titre Out Standing. Je joue le personnage de Langford, un soldat pas très gentil. Le film, qui est réalisé par Mélanie Charbonneau, raconte l’histoire de Sandra Perron, qui a été la première femme officière à atteindre le statut de capitaine dans l’infanterie. Out Standing met aussi en vedette Nicolas Fontaine, Vincent Leclerc, Noah Parker et Anthony Therrien. C’était ma première expérience en anglais et j’ai adoré ça. Je voulais faire ça depuis longtemps. Maintenant, je souhaite pousser ça plus loin. J’ai pris un agent à Vancouver et j’aimerais percer les marchés américain et français. Mais je me verrais plus déménager à Paris qu’à Los Angeles... La vie hollywoodienne m’intéresse moins. On verra!

En terminant, quels sont tes autres projets?

Je suis dans la série Société distincte, qui a obtenu un vif succès sur illico+ et qui arrive à TVA en septembre. Je veux tellement que les gens l'écoutent, c’est tellement bon! C’est une série de genre qui se démarque et qui est excellente. Je suis aussi de la deuxième saison de la série FEM, et mon personnage du pompeux Jean-Michel Marsolais, le chef d’orchestre fou et irrévérencieux de la série Le retour d’Anna Brodeur, reviendra dans la deuxième saison. Sinon, je serai dans une toute nouvelle série que je dois garder secrète pour le moment. C’est donc à suivre...

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