«L’économie va être la question de l’urne», lance Dominique Anglade
Nicholas Lachance | Bureau parlementaire
La cheffe du Parti libéral attaque le premier ministre sur sa gestion économique du Québec et estime même qu’il s’agira de la question de l’urne. Dominique Anglade croit d’ailleurs que son parti est encore celui de l’économie.
• À lire aussi: La campagne des élections provinciales officiellement lancée
• À lire aussi: Francois Legault désigne Dominique Anglade comme «cette madame-là»
«L’économie sera la question de l’urne», a avancé la cheffe du PLQ lors de sa première mêlée de presse électorale.
Dominique Anglade veut prouver que sa formation n’a pas perdu son titre de «parti de l’économie du Québec» aux mains de la CAQ de François Legault.
«La croissance des revenus est peut-être bonne, mais pas la croissance dans les poches des Québécois», elle pestée devant l’Assemblée nationale dimanche, assurant que le PLQ est encore le grand parti de l’économie.
«J’ai une chose à dire à François Legault, personne ne peut s’appeler le parti de l’économie s’il n’est pas capable de reconnaître que le frein principal pour le développement économique, c’est la pénurie de main-d’œuvre.»
Baisses d’impôt
Elle mentionne que son équipe économique «est très garnie», nommant la fiscaliste Marwah Rizqy, l’économiste Ahmed Lamine Touré et le financier Frédéric Beauchemin. «Moi-même, j’ai occupé la fonction de ministre de l’Économie et j’ai travaillé 20 ans dans le secteur», a-t-elle indiqué, avant de prendre la route vers le comté de Lafontaine, à Montréal, pour un rassemblement militant en après-midi.
«Je pense au coût de la vie. On a plusieurs familles qui ne sont pas capables de joindre les deux bouts, qui doivent décider entre payer le loyer ou acheter de la nourriture. Ce n’est pas acceptable et ça nous prend des propositions concrètes», a relaté la cheffe, réitérant sa promesse de baisser les impôts.
«L’objectif est de répondre au besoin du coût de la vie (...) Les Québécois doivent ravoir de l’argent dans leurs poches. Il va avoir des propositions concrètes pour réduire le taux d’imposition pour réduire les taxes pour les Québécois de la classe moyenne», a-t-elle dit. La cheffe promet qu’elle ne réduira pas les dépenses de l’État afin de rétablir l’équilibre budgétaire, mais elle promet également que la baisse d’impôt ne se fera pas avec la carte de crédit des Québécois.
Pourtant, le président de sa campagne et ex-ministre des Finances, Carlos Leitão, a soutenu le 15 août dernier qu’un déficit était possible afin de réussir à abaisser les impôts. «Ce n’est pas quelque chose qui nous arrêterait», avait-il indiqué.
Défi important
Selon les récents sondages, Mme Anglade et sa formation ne font que baisser dans les sondages, surtout chez les francophones. Le PLQ obtient 17% des intentions de vote su Québec, mais seulement à 7% auprès de l’électorat francophone.
«Une campagne électorale, on repart les compteurs à zéro. On va aller à la rencontre des Québécois pour qu’ils découvrent les propositions que nous avons à faire», a-t-elle dit. Elle a 36 jours pour renverser la vapeur.
Elle dit miser principalement sur son projet «ÉCO» afin de les convaincre.
Écoutez l'édito économique de Michel Girard diffusé chaque jour en direct 7 h 35 à QUB radio :
Il s’agit d’un chantier économique et écologique de 100 milliards $ en partenariat avec le secteur privé qui inclut la nationalisation de l’hydrogène vert.
Dominique Anglade affirme qu’elle mise sur la victoire et qu’elle ne veut pas simplement sauver les meubles afin de rester l’opposition officielle.
Coups de feu à Montréal
L’annonce de 250$ du gouvernement de la CAQ à la veille de l’élection afin d’atténuer le problème de violence armée à Montréal est «improvisée» et «électoraliste», plaide Anglade.
La vague de violence par armes à feu qui perdure à Montréal a poussé Québec à investir 250 M$ sur 5 ans pour renforcer la présence policière dans la métropole.
«Ça fait des mois qu’on réclame des sommes additionnelles», a-t-elle mentionné. «On a attendu à la dernière minute pour annoncer quelque chose, alors que ça fait des mois qu’on sait qu’il y a des enjeux. C’est certainement électoraliste.»
Anglade a dû se défendre d’avoir permis ses militants des gens favorables au définancement de la police.
«On n’est pas en faveur du définancement de la police. On est en faveur de faire en sorte qu’on finance la police adéquatement», a-t-elle dit. «Il faut augmenter les effectifs pour assurer la sécurité dans Montréal et Laval (...) Il fait s’assurer d’un financement adéquat pour la ville. La prévention est essentielle.»