Âmes sensibles s’abstenir

Richard Martineau
Le cancer woke continue de gangréner les universités québécoises.
Dernière histoire : l’UQAM devra verser 4000 $ à une correctrice noire qui s’est plainte d’avoir été victime de racisme en corrigeant les copies d’examens d’un cours portant sur... les stéréotypes racistes.
UNE LECTURE « TRAUMATISANTE »
Selon La Presse, qui a sorti cette histoire, la dame s’est fait reprocher par certains de ses étudiants d’être trop sévère et d’appliquer une grille de correction trop « française » (par rapport à une grille de correction « québécoise » qui laisse passer les fautes ?).
Elle a aussi été « bouleversée » par les réponses de certains étudiants.
Par exemple, l’un des étudiants a écrit qu’aux États-Unis, les nounous noires étaient considérées comme des chiens par leurs « propriétaires ».
Ce qui est tout à fait vrai.
Mais, de citer La Presse, « la correctrice s’est dite bouleversée par cette lecture et a ajouté avoir beaucoup pleuré ».
Heureusement que la dame n’a pas été embauchée par un éditeur pour corriger un ouvrage portant sur l’esclavage ou les stéréotypes antisémites propagés par le régime nazi !
Vous imaginez tout ce qu’elle aurait pu lire ?
Que les Noirs étaient considérés comme des meubles, et que les Juifs étaient comparés à des rats qu’il fallait exterminer !
Elle aurait eu besoin d’aide psychologique pour remplir son contrat !
À quoi cette dame s’attendait-elle ? Elle corrigeait des travaux portant sur les stéréotypes raciaux associés aux femmes noires dans l’histoire !
C’est sûr qu’elle tomberait sur des passages difficiles, voyons !
Ce n’était pas un examen portant sur La petite maison dans la prairie !
Quant aux critiques faites par certains élèves sur ses méthodes de correction : s’il fallait indemniser tous les profs et tous les correcteurs qui se font critiquer par leurs étudiants (surtout à l’UQAM, où cet exercice est presque obligatoire !), ce sont des millions de dollars qu’il faudrait verser en compensation !
- Écoutez la rencontre de Martineau-Dutrizac avec Richard Martineau sur QUB radio :
LES « SANS PEAU »
En 1994, le réalisateur italien Alessandro D’Alatri a tourné un très beau film s’intitulant Senza pelle (Sans la peau).
L’histoire d’un jeune homme hyper sensible qui souffre d’une maladie l’empêchant de contrôler ses émotions.
« Ce pauvre individu est né sans peau, dit-on de lui. Rien ne le protège, chaque petite émotion lui rentre directement dans la chair et le brûle à vif... Dès qu’il ressent la moindre émotion, celle-ci prend le dessus sur son être et le submerge... »
Eh bien, on a l’impression, en regardant autour de nous, que cette maladie est en train de devenir le mal du siècle.
Surtout dans les universités.
Après les « sans dents » de François Hollande (c’est comme ça que l’ex-président socialiste parlait des pauvres), voici les « sans peau ».
TROP FRAGILES POUR L’UNIVERSITÉ ?
Dans une récente chronique, Joseph Facal écrivait qu’on a peut-être exagéré dans notre volonté de « démocratiser » l’enseignement supérieur.
« Tout le monde n’est pas fait pour aller à l’université », disait-il. Ce n’est pas vrai que tout le monde a les capacités intellectuelles nécessaires à l’obtention d’une maîtrise ou d’un doctorat.
Même chose pour les capacités émotives.
Si tu pleures chaque fois que tu tombes sur une description un tant soit peu difficile, ta place n’est peut-être pas à l’université.
Ni comme étudiant. Ni comme prof. Ni comme correcteur.