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L'article provient de 24 heures

«Ambiance apocalyptique»: on a parlé à des Québécoises affectées par les incendies

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Jean-Michel Clermont-Goulet et Sarah-Florence Benjamin

2023-06-08T12:59:34Z
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Le Québec continue d'être ravagé par des feux de forêt d'une rare ampleur. Alors que des milliers de personnes ont été forcés de quitter leur domicile, on a jasé avec deux femmes qui subissent les incendies de près.

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Rosalie Riendeau, Val-d’Or 

«Ça se noircit et ça devient un peu comme une ambiance apocalyptique. J’ai de la cendre sur mon véhicule qui s’accumule.»

Même si Val-d’Or est jusqu’ici épargnée par les destructeurs feux de forêt qui sévissent dans le nord du Québec, la ville en ressent les contrecoups, raconte une résidente, Rosalie Riendeau.

«On est surtout affecté par la lourde fumée secondaire poussée par les vents, surtout dans les derniers jours», explique la jeune enseignante.

L’un de ses frères est pompier pour la Ville de Val-d’Or. Depuis que les feux de forêt ont éclaté, il prête main-forte aux équipes de la SOPFE, qui manquent de personnel.

«Dès qu’il est capable, il y va. Il ne chôme pas», mentionne-t-elle. Mais malgré la situation, son frère doit toutefois continuer de combattre les incendies dans sa municipalité, comme mardi soir, lorsqu’un immeuble a pris feu.  

Pendant que son frère combat les flammes, c’est dans sa classe de présecondaire que Rosalie Riendeau fait la différence.  

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«Mes élèves sont stressés», dit-elle. Certains craignent de devoir éventuellement quitter leur maison.

Des résidents de Lebel-sur-Quévillon, dans le Nord-du-Québec, qui ont été évacués à cause des incendies sont justement hébergés à Val-d’Or, notamment à la Polyvalente Le Carrefour. 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Maude Blanchet, Lebel-sur-Quévillon

«On devait partir une semaine pour le tournoi de hockey de mon fils, on n’avait aucune idée qu’on n’allait pas revenir chez nous.»

Lorsque l’ordre d’évacuation a été annoncé à Lebel-sur-Quévillon, Maude Blanchet, son conjoint et son fils se trouvaient à des centaines de kilomètres, à Saint-Hyacinthe.

Photo Maude Blanchet
Photo Maude Blanchet

Ses deux plus jeunes filles, âgées de 4 et 7 ans, étaient restées à la maison avec leur grand-mère.

«J’ai reçu l’appel pendant un match de mon garçon. Ma plus jeune pleurait au téléphone parce qu’elle devait abandonner ses jouets. Je me suis sentie déchirée de ne pas être là», raconte Maude Blanchet.

Sa belle-mère a évacué les deux fillettes, en prenant avec elle les ordinateurs contenant les photos de la famille. De Lebel-sur-Quévillon, elle s’est rendue jusqu’à Val-d’Or chez des connaissances, puis à Prévost dans les Laurentides le lendemain, où la famille a pu être réunie.

Même si Maude Blanchet n’a pas été confrontée à la situation «apocalyptique» à Lebel-sur-Quévillon, le fait d’avoir vécu l’évacuation à distance vient avec son lot de désagréments.

«On avait juste le contenu de nos valises, pas de pantalons chauds ou d’imperméable. On a dû tout s’acheter. Il y a beaucoup de choses que j’aurais aimé pouvoir faire avant de partir si j’avais été à la maison.»

La famille loge désormais à Morin-Heights, au chalet de sa sœur.

«On est extrêmement privilégiés, quand on pense aux gens qui doivent dormir dans un aréna ou aux personnes âgées qui ont dû être évacuées de Chibougamau pour la deuxième fois. Ma belle-mère a même pu amener ses chiens», reconnait la technicienne en éducation spécialisée.

Malgré le confort, l’incertitude demeure.

«On ne sait pas quand on pourra revenir. On attend la pluie, mais ça pourrait aller jusqu’à mardi prochain. On ne sait pas ce qu’il advient de notre salaire, parce qu’on ne peut pas travailler.»

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