Alouettes : un match étrange pour conclure une semaine bizarre
«C’était possiblement le match le plus difficile auquel j’ai pris part»


Benoît Rioux
Ce fut une semaine bizarre pour les Alouettes et le tout pouvait difficilement se conclure autrement, samedi soir au stade Percival-Molson, que par la première défaite de la saison du club montréalais.
«C’était possiblement le match le plus difficile auquel j’ai pris part, avec le délai de presque deux heures, a réagi le quart-arrière Cody Fajardo, après le revers de 17 à 3 subi face aux Blue Bombers de Winnipeg. À un certain moment, on ne savait même plus si on allait jouer ou non.»
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Des orages ont en effet retardé longuement la rencontre de samedi au stade Percival-Molson.
«On a voulu tenir les joueurs au courant à quelques reprises, en disant qu’on allait avoir une mise à jour dans 30 minutes, puis encore dans 20 minutes, mais à un certain moment, on a indiqué qu’on allait leur laisser savoir quand nous saurions nous-mêmes ce qui se passe, a raconté l’entraîneur-chef des Alouettes, Jason Mass. Et à un moment donné, on a su qu’il fallait y aller dans 10 minutes... Mais ça fait partie du sport professionnel, les gars doivent être prêts et je pense qu’ils ont fait du bon boulot pour l’être dans les circonstances.»

Une routine modifiée
Si les deux équipes se sont retrouvées dans la même situation inconfortable, force est de constater que Fajardo a eu davantage de mal à ne pas respecter la routine habituelle que son vis-à-vis Zach Collaros.
«Il y a eu beaucoup de facteurs extérieurs, a mentionné le quart-arrière des Alouettes. Nous devons en faire abstraction et jouer, mais ce n’est pas ce qui se passe normalement. Pendant le délai, j’essayais de rester concentré le plus possible, de manger quelque chose... Auparavant, tu manges en fonction de l’heure où tu dois jouer, mais tu recommences à avoir faim. Un athlète professionnel a souvent une routine lors d’une journée de match, mais quand ta routine est dérangée, tu te sens personnellement dérangé.»

C’est un total de 20 points qui ont été inscrits pendant la partie de samedi. Aucun autre match de la Ligue canadienne de football n’a été aussi peu productif, cette saison. Même le jeu blanc de 22 à 0 subi par les Elks d’Edmonton face aux Lions de la Colombie-Britannique, à la deuxième semaine, surpasse cette marque.
«Tout le monde était un peu à plat, dans les deux équipes, a avancé Fajardo. C’était difficile de marquer des points. Il y a aussi la pluie qui tombait constamment durant la deuxième demie.»
«Ce n’était pas notre soirée», a simplement conclu le quart-arrière.
Des meneurs blessés
S’il avait un point positif à retenir, Fajardo s’est dit heureux de s’en être sorti en santé, tout comme ses coéquipiers. On a d’ailleurs eu peur pour le receveur Kaion Julien-Grant, au troisième quart, quand ses crampons ont semblé piquer dans la surface pour mettre fin à un long jeu de 69 verges. La perte de Julien-Grant aurait fait mal aux Alouettes, qui comptent déjà plusieurs receveurs blessés, soit Greg Ellingson, Reggie White fils, Keshunn Abram et Tyson Philpot. À ceux-ci, il faut ajouter les noms de plusieurs autres éclopés.

«Le plus bizarre, c’est que les blessures sont arrivées tardivement dans la dernière semaine et certains remplaçants n’ont eu qu’un entraînement régulier, a fait remarquer Fajardo. Nous avons perdu de bons meneurs comme Avery [Williams] et Ciante [Evans] en défensive, de même que P-O [Lestage] sur la ligne offensive. Mais ce n’est pas une excuse, c’est comme ça parfois au football. Ça demeure une semaine qui a été bizarre pour nous. Je ne crois pas avoir déjà vu autant de blessures survenir au cours d’un seul et même entraînement.»
Il faudra maintenant voir qui sont ceux qui pourront revenir au jeu, dimanche prochain à Vancouver, alors que les Alouettes (2-1) rendront visite aux Lions. Ces derniers doivent d’abord affronter les Argonauts, lundi soir, à Toronto.