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L'article provient de TVA Sports
Sports

Alouettes: Marc-Antoine Dequoy revient sur son entrevue enflammée

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Dave Lévesque et Jessica Lapinski

2023-11-20T16:37:30Z
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Une vidéo de Marc-Antoine Dequoy est devenue virale après la victoire des Alouettes grâce à un vibrant plaidoyer du joueur sur l’usage de la langue française à la Coupe. Il a maintenu ses propos lundi matin. 

L’équipe est arrivée à Mirabel en provenance de Hamilton à peine une douzaine d’heures après avoir remporté sa première Coupe Grey depuis 2010 et Dequoy était plus posé.

Lors d’une entrevue avec RDS peu après la victoire, le demi défensif a décrié l’absence de français lors de la semaine de la Coupe Grey. Il n’a pas reculé sur ses propos, précisant seulement sa pensée.

C'est à voir (ou à revoir) ci-bas:

«Après une victoire comme ça, il faut comprendre d’où je viens. J’ai regardé les Alouettes en grandissant, c’était un rêve d’enfance. L’émotion qui s’empare de toi est tellement énorme.»

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Bilingue, mais...

«La réalité est que la LCF est une ligue bilingue, le Canada est un pays bilingue, mais je trouve qu’il y a eu un peu un manque de respect envers la langue française durant la semaine.»

«Juste lors du match qu’on a joué à Toronto [en demi-finale], l’hymne national était seulement en anglais. Pour moi, ce message-là était juste pour leur dire qu’ils pouvaient garder le langage [de communication] en anglais. Ce n’était rien contre la communauté anglophone. Je parle en anglais tous les jours de ma vie, le football est un sport anglophone. Je me fais tout le temps corriger parce que je fais beaucoup d’anglicismes.»

Marc-Antoine Dequoy à son retour à Montréal, lundi matin.
Marc-Antoine Dequoy à son retour à Montréal, lundi matin. Photo Agence QMI, Joël Lemay

Dequoy a insisté pour dire que ce n’était pas une attaque à l’endroit des anglophones du pays.

«N’importe qui qui me connaît sait qu’il n’y avait aucune malice, c’est l’émotion qui s’est emparée de moi. On peut vraiment voir un jeune homme plein d’émotions qui est juste heureux de fêter et qui se fait dire après, tu aurais dû te calmer», a-t-il avoué en riant.

Message

Le moment était peut-être drôlement choisi, mais comme Dequoy l’a mentionné, il s’est laissé porter par ses émotions et son envolée ne doit pas camoufler le message qu’il voulait véhiculer.

«C’était un peu maladroit, mais ce n’est pas si grave que ça. Le message était vraiment que je trouvais qu’il y avait un manque de respect envers la langue française et vous savez c’est quoi les difficultés de garder cette langue.»

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Son élan a généralement été bien accueilli et c’est bon signe à ses yeux.

«J’ai vu que bien du monde s’est attaché à ça et ça montre que la fierté du peuple québécois est intense des fois.»

On lui a fait remarquer que le propriétaire de l’équipe, Pierre Karl Péladeau, a déjà été chef du Parti Québécois, mais les deux hommes n’ont pas eu de discussion sur les déclarations de Dequoy.

«La vidéo est devenue virale après qu’on a été partis. Je crois qu’il m’a demandé de devenir ministre de la Langue française», a-t-il dit à la blague.

Culture

On a beaucoup parlé de l’espace accordé au français chez les Moineaux cette saison et l’entraîneur adjoint, Luc Brodeur-Jourdain, a expliqué que c’est plus qu’une culture d’entreprise.

«Ça dépasse le fait d’avoir des joueurs québécois, ce qui est encouragé c’est de parler français, de connaître la culture québécoise, d’explorer et découvrir Montréal, d’aller sur la Rive-Sud ou la Rive-Nord.»

«On passe un moment de vie ensemble qui dure huit ou neuf mois, on veut leur faire découvrir le Québec, de voir sa dynamique et non seulement de jouer des matchs de foot et de retourner à la maison.»

Luc Brodeur-Jourdain
Luc Brodeur-Jourdain Photo Agence QMI, Joël Lemay

Les joueurs ont adhéré à l’idée et ont même été stimulés de diverses façons.

«On avait des examens sur Duolingo, les joueurs devaient savoir leur numéro en français, devaient être capables de se présenter et connaître quelques mots de politesse et c’est l’fun de voir à quel point c’était encouragé par Jason [Maas, l’entraîneur-chef]», explique Broudeur-Jourdain.

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À voir dans la vidéo ci-dessus.

Une déclaration saluée par le chef du PQ

L’envolée de Marc-Antoine Dequoy sur le français, au micro de RDS, a réjoui le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

Il l’a d’abord qualifiée «d’épique», dimanche, avant d’ajouter, dans un long message aussi publié sur la plateforme X, lundi, qu’elle était rassembleuse et qu’il avait «agi en gagnant». 

«Je tiens donc à le dire haut et fort: Marc-Antoine Dequoy n’a pas à être désolé. Sa réaction ne traduit pas une malchance passagère de la LCF, mais plutôt un mépris généralisé pour le fait français dans cette ligue comme trop souvent dans l’ensemble du Canada, tant dans les sports que dans les fédérations sportives», a aussi écrit le chef du PQ. 


Ce dernier a également fait remarquer qu’en milieu d’après-midi, hier, la Ligue canadienne de football n’avait toujours pas salué en français la victoire des Alouettes par l’entremise de son compte X. 

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Un plaidoyer pour le français sur les ondes de TSN

Peu après avoir laissé aller ses émotions sur les ondes de RDS, le maraudeur y est allé d’un plaidoyer pour le Québec et les francophones sur les ondes de TSN, dimanche. 

«Je pense que la boucle est bouclée, a dit celui que les Carabins de l’Université de Montréal ont surnommé le «docteur en entrevue d’après-match» et le «futur premier ministre» sur sa page d’ancien joueur

«L’entraîneur Maas avait mis l’accent sur les Canadiens français, sur la langue française, sur notre culture. Regardez-nous maintenant. [...] Nous avons un propriétaire qui vient du Québec, un directeur général qui vient du Québec, une équipe pleine de Québécois. Et nous nous sommes rendus jusqu’au bout.»

«Oui», et non «we», «are the champions»

La question du français a été omniprésente lors de la demi-finale de la Coupe Grey, puis lors des jours qui ont mené au match ultime. 

Hymne national unilingue anglais à Toronto, affichage presque uniquement anglophone à Hamilton: disons que la langue de Molière n’a pas reçu beaucoup d’amour, malgré la présence des Alouettes dans ces deux matchs. 

Mais le quotidien Toronto Star a fait un petit clin d’oeil aux francophones lundi matin en titrant «Oui [plutôt que ‘we”] are the champions» sur sa page frontispice.

Capture d'écran tirée du «Toronto Star»
Capture d'écran tirée du «Toronto Star»

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