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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Restaurants hors de prix: des Québécois optent plutôt pour le prêt-à-manger des épiceries

Marie-Claude et Gérald Tremblay devaient choisir entre le resto et le voyage. Ils ont choisi le voyage, et leur consommation de produits prêts-à-manger a grimpé à l'épicerie, car ils ne vont plus au resto.
Marie-Claude et Gérald Tremblay devaient choisir entre le resto et le voyage. Ils ont choisi le voyage, et leur consommation de produits prêts-à-manger a grimpé à l'épicerie, car ils ne vont plus au resto. photo julien mcevoy
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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2023-08-15T04:05:00Z
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Avec le prix des repas au resto qui grimpe, de nombreux Québécois se tournent vers les comptoirs de prêt-à-manger des épiceries. 

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«On s’en sert plus, car on va moins au restaurant, beaucoup moins», lance Marie-Claude Tremblay, une travailleuse de la santé dans la soixantaine. 

Avec son mari, Gérald, ils adorent voyager. «Il fallait faire des choix. Avant on faisait les deux: les restos et les voyages. Maintenant, on ne peut plus, nos salaires n’augmentent pas aussi vite que les prix», ajoute-t-elle. 

Ils ont choisi le voyage. «J’allais tout le temps manger une poitrine ou une cuisse de poulet à la rôtisserie, avant, le mardi, pendant le lunch au travail. Maintenant qu’elle coûte 15$ en spécial, je vais chez IGA et elle me coûte 8$», dit Gérald.

Chaque personne a sa raison d’aller se chercher quelque chose de déjà prêt à l’épicerie. Pour Michelle Bernier, qui travaille dans une RPA dans la région de Québec, c’est une question de temps. 

Michelle Bernier n'a pas le temps ni la force de se faire à manger tous les jours.
Michelle Bernier n'a pas le temps ni la force de se faire à manger tous les jours. photo valérie lesage

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«Je travaille beaucoup. Je me lève à 4h du matin, je rentre à 15h et j’ai besoin d’un petit répit. Je n’ai pas envie de cuisiner tout le temps et tout acheter pour faire les recettes», dit la dame, rencontrée au comptoir du prêt-à-manger du Metro au Carrefour Charlesbourg.

Elle achète du prêt-à-manger environ quatre fois par semaine. Avec l’inflation, elle aussi va moins souvent au restaurant. 

Le prêt-à-manger est aussi populaire auprès des plus jeunes. 

«Je vais plus souvent acheter des plats préparés en épicerie plutôt que de luncher au café à l’université. C’est plus abordable et plus goûteux», révèle River Guay, une étudiante rencontrée au magasin Avril du quartier Sainte-Foy, à Québec

Tendance forte

Sans révéler de chiffres, les épiciers confirment qu’il s’agit d’un secteur en croissance et que la demande est forte. Ils accordent aussi plus d’espace à ce type de produits dans leurs magasins. 

«C’est particulièrement marqué dans certains Provigo comme Kirkland, L'Île-des-Sœurs et Saint-Bruno. Des rénovations majeures ont permis d'ajouter de nombreux pieds linéaires pour cette catégorie», décrit Johanne Héroux, de Loblaw (Provigo). 

Un des comptoirs de prêt-à-manger du Metro situé au Carrefour Charlesbourg, à Québec.
Un des comptoirs de prêt-à-manger du Metro situé au Carrefour Charlesbourg, à Québec. photo valérie lesage

Chez Metro, on a décidé d’amplifier l’offre en s’associant avec le chef Martin Juneau, en mai dernier.

«On voit encore du potentiel de croissance dans ce secteur, il a toujours été important pour nous», explique Marie-Claude Bacon, vice-présidente chez l’épicier québécois.

La tendance s’est même installée dans la chaîne à rabais Loblaw, Maxi. C’est dire à quel point la demande est forte. 

«De plus en en plus de magasins Maxi comportent une offre de produits prêts à manger ou à cuisiner. Elle y est plus limitée, mais le fait qu'on la retrouve maintenant dans une bannière à escompte témoigne de l'importance de cette tendance», indique Mme Héroux. 

- Avec la collaboration de Valérie Lesage

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