Allégations d’inconduite sexuelle: le Cardinal Ouellet visé par une deuxième plainte
TVA Nouvelles
Le cardinal Marc Ouellet a été visé par une deuxième plainte d’allégations d’inconduite sexuelle.
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C’est ce que révèle la revue française Golias. La plainte a été déposée par une femme que l’on surnomme Marie, à l’automne 2020, soit quelques mois avant celle déposée par Paméla Groleau.
« L’allégation d’inconduite visant le cardinal Ouellet rapportée dans l’hebdo Golias [...] a effectivement été signalée à l’archevêque de Québec. Dès que le cardinal Gérald C. Lacroix a reçu cette plainte, elle a été immédiatement acheminée au supérieur immédiat du cardinal Ouellet, le pape François », a confirmé par écrit l’Église catholique de Québec.
Les faits reprochés, dont la nature n’est pas précisée, se seraient produits en 2008 et 2009. Après la tenue d’une enquête préliminaire, une lettre signée par le cardinal Gérald Cyprien Lacroix a été envoyée à la plaignante pour l’informer du rejet de sa plainte, en juin 2021.
« Le pape François m’a communiqué sa décision de ne pas retenir l’accusation portée contre le cardinal, ne trouvant ‘aucune raison de prendre ultérieurement en considération l’incrimination aux dépens du cardinal Ouellet », peut-on lire dans cette lettre.
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Le processus remis en question
Comme dans le dossier de Paméla Groleau, ce serait le père Jacques Servais, qui connaissait le cardinal Marc Ouellet, qui aurait mené l’enquête préliminaire dans cette affaire.
« C’est une enquête préliminaire pour savoir: est-ce que les faits sont justifiés? Et dans ce cas là, on a nommé encore une fois le père Servais, qui est un jésuite. Et semble-t-il que dans le premier dossier il n’a même pas discuté, il n’a même pas rencontré la victime présumée et il a fait son rapport au pape », a mentionné le spécialiste des affaires religieuses, Alain Pronkin.
Le théologien Jean-Guy Nadeau croit que le Vatican aurait dû faire appel à un intervenant externe pour mener l’enquête préliminaire.
« Il faut que l’enquête soit vraiment claire et que l’enquêteur soit un homme d’expérience et qu’il n’y ait pas apparence de conflit d’amitié ou de conflit d’intérêts. Je trouve que là-dessus il y a une faille. Il me semble. Le pape demande que dans chaque diocèse il y ait une banque d’experts, mais je pense que dans ce cas-là on aurait dû aller chercher la crème des experts. »
De plus, la plaignante aurait attendu neuf mois avant de connaître la décision rendue dans son dossier plutôt que les 90 jours prévus dans les règles internes du Vatican.
« Il faut vraiment que les procédures d'enquête soient claires et qu’elles soient transparentes et que les délais qui sont dans les règles ecclésiales actuelles, que ces délais-là soient respectés aussi », a affirmé M. Nadeau.
En ce qui concerne l'action collective intentée contre le Diocèse de Québec pour des agressions sexuelles qui auraient été commises par des membres du clergé, une conférence de règlement à l'amiable doit avoir lieu au début de la semaine prochaine.
-Avec les informations de Zoé Couture, TVA Nouvelles
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