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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Alexandra Larochelle aborde la question des relations toxiques, des ruptures et de l’emprise dans son nouveau roman

«L’univers ne peut naître qu’une seule fois»

Alexandra Larochelle fête, cette année, ses 20 ans de carrière... à 31 ans!
Alexandra Larochelle fête, cette année, ses 20 ans de carrière... à 31 ans! Photo STEVENS LEBLANC
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2024-08-10T07:30:00Z
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Après avoir décrit une relation toxique et ses effets pervers dans le roman pour ados Jusqu’à ce que ça fasse bang, Alexandra Larochelle offre la suite de ce roman coup-de-poing dans L’univers ne peut naître qu’une seule fois. Ses lecteurs découvriront à quel point les relations toxiques laissent des traces, même lorsqu’on se libère de l’emprise, et à quel point la reconstruction est longue et complexe. Un thème bien d’actualité, exploré par une écrivaine brillante qui fête à 31 ans ses 20 ans de carrière.

Alexandra Larochelle publie «L’univers ne peut naître qu’une seule fois» aux Éditions de la Bagnole.
Alexandra Larochelle publie «L’univers ne peut naître qu’une seule fois» aux Éditions de la Bagnole. Photo fournie par ÉDITIONS DE LA BAGNOLE

Maélia, comme bien des jeunes femmes, aimait son amoureux un peu, beaucoup, à la folie. C’était le premier et elle croyait bien que c’était l’homme de sa vie. Mais sous des allures de garçon romantique et sensible se cachait un narcissique. La pire espèce.

Maintenant libérée de son emprise mais le cœur en mille miettes, Maélia veut reconstruire sa vie. Mais elle réalise que, même après une rupture, la toile d’un manipulateur demeure parfois en place très, très longtemps.

Alexandra Larochelle aborde des sujets difficiles dans ce roman: l’emprise, la toxicité, le contrôle, les pervers narcissiques, que ce soit au masculin ou au féminin. «Ça n’a pas de sexe. Ça n’a pas d’orientation», commente Alexandra Larochelle en entrevue.

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Une violence insidieuse

«C’était important pour moi le parallèle entre la relation de Martin avec son chum, qui est une relation néfaste extrêmement évidente, versus ce que Maélia vit, qui est tout aussi dommageable mais beaucoup plus sournois. Beaucoup de gens ne s’en rendent pas compte, dont les membres de sa famille, qui sont obnubilés par son chum. C’était important pour moi de faire ce parallèle entre la violence plus concrète et la violence plus insidieuse.»

Dans le premier tome, Jusqu’à ce que ça fasse bang, Alexandra Larochelle a raconté l’histoire d’une relation toxique du point de vue d’une jeune femme de 17 ans, qui quitte le nid familial dans la région de Charlevoix pour aller étudier au cégep à Québec.

«Son chum, dont elle est follement amoureuse, travaille dans Charlevoix sur la ferme des parents de Maélia. Les deux entreprennent une relation à distance et ce pas de recul lui permet de réaliser que son chum n’est peut-être pas aussi gentil que ce qu’elle s’imaginait. Il ne veut pas autant son bien que ce que les gens croient.»

Une rupture, des ruptures

Le deuxième tome raconte des ruptures. «Il y a des ruptures amoureuses, mais d’autres ruptures sont aussi abordées: les ruptures amicales, c’est quelque chose que je voulais aborder depuis longtemps et je n’avais pas encore trouvé la bonne histoire pour le faire. Mais je pense avoir mis le doigt dessus avec ce livre-là.»

L’écrivaine montre que la violence ne s’arrête pas nécessairement parce qu’une relation se termine. «Olivier, le chum de Maélia, a une emprise sur elle. Il a une présence dans presque toutes les sphères de sa vie. Il est partout, tout le temps. Le fait qu’il travaille sur la ferme de ses parents et habite chez eux, dans la chambre que Maélia avait avant de quitter pour le cégep, rend la rupture extrêmement compliquée.»

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Martin et Maélia laissent leurs amoureux respectifs en même temps, mais Martin reste dans le cycle de la violence et Maélia veut y mettre un terme.

De la lumière

«C’est pas des sujets évidents mais bien qu’il soit dramatique, je ne pense pas que ce soit un livre à s’arracher le cœur non plus», précise l’écrivaine. «Il y a des moments de lumière à travers ça et des moments de rire, notamment dans la relation qu’a Maélia avec ses colocs, qui sont des personnages assez colorés.»

L’univers ne peut naître qu’une seule fois

Alexandra Larochelle

Éditions de la Bagnole

416 pages

En librairie le 8 août.

  • Alexandra Larochelle est née à Laval et elle vit à Québec.
  • À 14 ans, elle avait déjà vendu plus de 100 000 exemplaires de sa première série jeunesse.
  • Elle fête, cette année, ses 20 ans de carrière.
  • Elle compte maintenant plusieurs séries à son actif, dont Premier rendez-vous, Troisième étoile et Trucs de peur.
«Moi, je pense plutôt que notre petit monde est plus comme une minuscule ligne de code dans le gigantesque algorithme du multivers. Toutes les possibilités, toutes les combinaisons existent et se produisent simultanément dans tous les univers à la fois.
C’est vertigineux, tout ça, l’univers, le multivers, l’infini... presque aussi vertigineux que certaines coïncidences. Pas comme celles qui font sourire parce qu’elles sont cute et anodines; non, je parle de celles qui te rentrent dedans solide, qui te revirent de tout bord, tout côté et qui te font te demander: «Mais pourquoi moi?» Des coïncidences qui font bang.»
- Alexandra Larochelle, L’univers ne peut naître qu’une seule fois, Éditions de la Bagnole

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