Alain Rayes claque la porte du Parti conservateur du Canada
Déçu par l’élection de Pierre Poilievre, l’ancien lieutenant du Québec pour le Parti conservateur et joueur clé de la campagne de Jean Charest, Alain Rayes, a annoncé mardi qu’il quitte son parti et qu’il siégera dorénavant comme indépendant.
Ci-dessus, voyez l'entrevue d'Alain Rayes à l'émission «Le bilan», à LCN.
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«Je n’essaie pas de créer un mouvement qui quitte le parti. Je ne m’y retrouve tout simplement plus», a fait savoir en entrevue le principal intéressé, qui se classe parmi les progressistes-conservateurs.
Dans une vidéo accompagnant son annonce, M. Rayes a déploré la dégradation du «discours» qui est «malheureusement devenu toxique», «irrespectueux à bien des égards», «hargneux», «haineux, et même menaçant à certains moments».
Le député de Richmond-Arthabaska nie que ces mots lourds de sens ont été employés pour faire mal au mouvement ayant porté M. Poilievre à la tête du PCC.
«J’ai écrit à tous mes confrères pour leur dire que je n’avais aucune colère face au Parti conservateur», a-il-dit. «Je reconnais que la victoire de M. Poilievre, elle est gigantesque. Je ne la remets pas en question, il a toute la légitimité de diriger ce parti.»
Déçu
M. Rayes en a donc contre le style de politique mené par l’équipe de M. Poilievre. Il s’est notamment dit déçu que son attaché de presse ait relayé samedi soir les résultats dans la circonscription de M. Rayes, qui a été balayée par M. Poilievre contre M. Charest.
Il s’agit d’une tentative d’«humiliation» qui ne l’affecte pas plus que cela, assure M. Rayes.
«Ça fait exactement partie du genre de choses auxquelles je ne veux plus m’associer. Je n’ai aucun respect pour ce genre de politique», a-t-il expliqué.
«Alain disait qu’il gagnerait 80 % des points au Québec. Non seulement ce n’est pas arrivé, mais il a perdu son pari dans sa propre circonscription. Il est clairement embarrassé, et c’est compréhensible», a indiqué l’attaché Anthony Koch au Journal de Montréal, peu après que M. Rayes eut claqué la porte.
M. Poilievre n’a pas semblé ébranlé par le départ de l’ancien lieutenant du Québec pour le PCC, poste désormais comblé par le député de la région de Québec, Pierre Paul-Hus.
«Il a décidé de ne pas combattre l’inflation de Justin Trudeau. Nous travaillons pour combattre les déficits et les taxes inflationnistes qu’impose Justin Trudeau. Les citoyens du comté d’Alain Rayes sont d’accord. Ils ont voté pour moi dans la course à la chefferie, et je pense que tous les conservateurs qui restent sont du même avis», a déclaré le nouveau chef, lors d’un point de presse sur l’inflation.
Alain Rayes brillait par son absence, lundi, au premier caucus conservateur depuis l’arrivée de M. Poilievre à la tête du parti. Il maintient qu’il a toujours le goût pour la politique et se dit ouvert à se représenter dans le futur, au fédéral comme au provincial.
Écoutez l'entrevue avec Alain Rayes à l’émission de Yasmine Abdelfadel sur les ondes de QUB radio: