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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Air Canada rejette les allégations de complot dans l’affaire Aveos

En difficulté financière, Aveos a cessé ses activités en mars 2012, reprochant à Air Canada – qui comptait pour 90 % de ses revenus – d’avoir rapidement réduit son volume d’affaires pour confier l’entretien de ses appareils à des sociétés étrangères. Du coup, 2600 emplois sont perdus, dont 1800 au Québec.
En difficulté financière, Aveos a cessé ses activités en mars 2012, reprochant à Air Canada – qui comptait pour 90 % de ses revenus – d’avoir rapidement réduit son volume d’affaires pour confier l’entretien de ses appareils à des sociétés étrangères. Du coup, 2600 emplois sont perdus, dont 1800 au Québec. Photo Agence QMI
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Photo portrait de Martin Jolicoeur

Martin Jolicoeur

2021-10-28T04:00:00Z
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Les avocats d’Air Canada ont rejeté en bloc hier toute suggestion de la poursuite selon laquelle le transporteur ait pu mettre sur pied un stratagème visant à se débarrasser d’Aveos et de ses employés.

• À lire aussi: Recours des ex d’Aveos : La poursuite réplique aux arguments d’Air Canada

• À lire aussi: Une déconfiture planifiée a fait épargner 600 M$ à Air Canada

Selon la défense, cette « théorie du complot » devant mener à la faillite d’Aveos en 2012 constitue une proposition « extraordinaire », qui aurait mérité une preuve tout aussi extraordinaire.

« Or [...] non seulement vous n’avez pas de preuves extraordinaires, vous n’avez aucune preuve de ce soi-disant complot », a plaidé hier, au nom d’Air Canada, l’avocat Patrick Girard. 

Ce dernier dirige une équipe engagée dans la défense du transporteur aérien. Depuis quatre semaines, Air Canada est mise en cause dans un procès en action collective que lui mènent les ex-travailleurs d’Aveos. Ce procès se déroule à Montréal devant la juge Marie-Christine Hivon, de la Cour supérieure du Québec.

Manigances inexistantes

Pendant des heures, les représentants d’Air Canada ont cherché à déconstruire chaque élément présenté par la poursuite au cours des dernières semaines pour convaincre le tribunal de la nécessité de dédommager les ex-employés d’Aveos, une entreprise qui se spécialisait dans l’entretien et la révision d’avions de ligne. 

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La fermeture de cette dernière en mars 2012, acculée à la faillite, a entraîné la perte d’emplois pour 2600 travailleurs au pays, dont 1800 du Québec. Ils accusent aujourd’hui Air Canada d’avoir manigancé pour délocaliser ses services d’entretien à l’étranger, ce que – de leur avis – lui interdisait sa loi constitutive de 1988.

Cette fermeture aurait permis à Air Canada d’économiser 600 M$ en frais de révision d’appareils au cours des quatre années qui ont suivi, ont rappelé mardi les procureurs des ex-employés d’Aveos.

« Bien sûr qu’Air Canada a pu faire des économies de 150 M$ par année, a reconnu le représentant du transporteur. Mais ça ne veut pas dire qu’Air Canada ait manigancé pour obtenir sa fermeture. »

Réclamations injustifiées

Me Girard, à la défense du transporteur, a également qualifié de « mythe », la thèse voulant que le transporteur – qui comptait pour 90 % des revenus d’Aveos – ait provoqué volontairement sa faillite en réduisant son volume d’affaires. 

En fin d’après-midi, son confrère Guillaume Boudreau-Simard est venu plaider en quoi, selon la défense, les réclamations pour dommage pécuniaires, moraux et punitifs de la poursuite devraient être rejetées. 

Essentiellement, ce dernier a prétendu qu’elles étaient soit « non justifiées », « sans fondements ou raisons d’être », et méritaient en conséquence leur rejet. 

Pour mémoire, Air Canada fait face à des réclamations des ex-employés qui pourraient excéder les 150 millions de dollars dédommagement. 

Ce procès doit se poursuivre et prendre fin ce jeudi. 

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