Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Agressions armées, menaces et séquestration: ce pasteur devra célébrer Noël en prison

Le pasteur Mario Monette et sa conjointe, Carole Van Houtte Monette, ont plaidé coupables à des accusations de voies de fait, séquestration et menaces sur leurs enfants.
Le pasteur Mario Monette et sa conjointe, Carole Van Houtte Monette, ont plaidé coupables à des accusations de voies de fait, séquestration et menaces sur leurs enfants. Photo d'archives, Chantal Poirier
Partager

Nicolas Saillant | Journal de Montréal

2022-12-20T21:13:04Z
2022-12-21T10:24:40Z
Partager

Incapable d’introspection, un pasteur qui a fait subir des sévices physiques à ses enfants pendant plusieurs années devra passer la fête de Noël au pénitencier afin de réfléchir un peu plus sur ses crimes.

• À lire aussi: Il corrigeait ses enfants à coup de bâton: un pasteur violent veut obtenir sa libération conditionnelle

• À lire aussi: Deux enfants maltraités poursuivent leurs parents

Âgé de 68 ans, le pasteur Mario Monette représente un risque de récidive bien faible pour ses victimes, ses enfants ayant maintenant de 31 à 48 ans. Entre 1980 et 2004, le pasteur baptiste avait toutefois été un vrai bourreau pour eux, utilisant une verge de bois pour corriger sa progéniture en leur assénant parfois jusqu’à 100 coups de bâton.

Condamné à une peine de cinq ans pour 15 accusations d’agressions armées, menaces et séquestration, Monette a demandé à la Commission des libérations conditionnelles (CLCC) d’obtenir une semi-liberté à temps pour Noël afin «de passer les Fêtes avec les [s]iens». L’homme est incarcéré à la prison Archambault depuis 20 mois, tandis que sa conjointe, condamnée à quatre ans de prison, est maintenant en libération conditionnelle. 

Homme rigide

Sauf que la détention n’a pas encore fait réfléchir l’homme d’Église, selon la CLCC. Il n’y a pas eu «de changements observables et mesurables pendant votre incarcération», écrivent les commissaires. «Les distorsions cognitives sont toujours bien présentes ; vous minimisez, banalisez et justifiez les gestes reprochés», ajoute-t-on. 

Publicité

Ses rencontres avec son agente de libération conditionnelle au cours des derniers mois se sont transformées en «joutes verbales» où le pasteur tentait de «contrôler» l’intervenante. «Vous pouvez vous braquer et vous réfugier derrière des passages de la Bible pour expliquer vos actes», fait-on valoir. 

Même ses demandes d’admission dans deux centres résidentiels pour purger une semi-liberté lui ont été refusées en raison de son manque d’engagement et sa rigidité. «Vous cherchez à protéger votre image au lieu de travailler à comprendre pourquoi vous étiez si violent pendant une si longue période de temps», est-il écrit dans le rapport de la CLCC, à la suite de l’audition de la mi-décembre. 

Liberté refusée

La Commission a donc soupesé le risque de récidive faible et son manque d’introspection et a conclu qu’il était trop tôt pour une libération. «Vous n’êtes pas en mesure d’accepter l’entière responsabilité de votre violence et vous continuez de justifier votre criminalité par votre croyance», s’inquiètent les commissaires.

D’autant plus que le pasteur de l’Église biblique baptiste des Cantons-de-l’Est a l’intention de retourner prêcher auprès de ses fidèles, une clientèle vulnérable, avait plaidé son équipe de gestion de cas. 

Mario Monette restera donc incarcéré sans possibilité de sortie pendant plusieurs mois avant qu’il puisse refaire une nouvelle demande. 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité