Agression d’une enseignante à Laval ; l’ado aurait dû être prise en charge avant, déplore le syndicat
Les dénonciations de situations violentes ont explosé depuis dix ans


Frédérique Giguère
La direction de l’école secondaire de Laval où une enseignante a été sauvagement attaquée par une adolescente de 13 ans lundi a failli à sa tâche de protéger le personnel et les élèves en n’offrant aucune ressource à l’agresseuse, connue pour des problèmes importants, croit le président du syndicat.
• À lire aussi: Une enseignante agressée par une élève de 13 ans
« Il n’y avait aucun filet de sécurité autour de cette jeune fille-là, lance André Arsenault, président du Syndicat de l’enseignement de la région de Laval. On sait que c’est une élève qui n’allait pas bien, probablement de la santé mentale, et elle aurait eu besoin d’aide et elle n’en avait pas. »

Banalisation de la violence
Les dénonciations concernant des événements de violence ont explosé depuis 10 ans, explique-t-il. Son syndicat assiste à une véritable banalisation de la violence par les directions d’école et les centres de services. Pour preuve, il indique qu'on a déposé l’année dernière un plan pour contrer la violence dans les établissements scolaires. M. Arsenault prétend que le Centre de services scolaire de Laval l’a refusé sans trop d’explications.
- Écoutez le segment faits divers avec Maxime Deland via QUB radio :
L’événement est survenu lundi après-midi, à l'école secondaire l'Odyssée-des-Jeunes, alors que l’adolescente de 13 ans était dans sa classe d’art plastique. Après un incident dont la nature demeure inconnue, l’enseignante de 65 ans a expulsé la jeune fille.
« Elle a demandé à l'élève de sortir de la classe et l'élève l'a prise par les cheveux, jetée par terre et l'a frappée au visage et sur le corps », a expliqué une consœur sous le couvert de l’anonymat afin de protéger son emploi.
Selon M. Arsenault, elle aurait également lancé une chaise en sa direction.
Des élèves qui se trouvaient dans la classe se sont empressés d’aller chercher de l’aide, et des techniciennes en éducation spécialisée (TES) sont intervenues rapidement afin de calmer le jeu.
Trois heures avant d’appeler la police
Pour une raison obscure, le centre scolaire a attendu trois heures avant de contacter la police.
« Bien entendu, il était prévu de communiquer avec les policiers, mais au moment des événements, la priorité demeurait d’offrir du soutien à l’enseignante concernée, aux élèves et aux équipes et d’assurer une fin de journée sécuritaire et dans le calme », a indiqué Annie Goyette, Directrice adjointe du bureau des communications du Centre de services scolaire de Laval.
Malgré la violence de l'attaque, aucune ambulance n’a été demandée et c'est un membre du personnel qui a lui-même conduit la victime à l'hôpital dans son véhicule personnel.
« L’enseignante a une commotion cérébrale et des ecchymoses », confirme sa collègue.
Quant à l’élève de 13 ans, elle a été arrêtée par la police de Laval pour agression armée et retirée pour le moment de l’école.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.