Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Ado de 16 ans poignardé à mort devant son école: un mineur reconnu coupable de meurtre

Jannai Dopwell-Bailey a été tué à la sortie des classes en 2021 dans Côte-des-Neiges

Une vigile à la chandelle a été tenue pour honorer la mémoire de Jannai Dopwell-Bailey, peu après sa mort, en octobre 2021.
Une vigile à la chandelle a été tenue pour honorer la mémoire de Jannai Dopwell-Bailey, peu après sa mort, en octobre 2021. Photo Agence QMI, MARIO BEAUREGARD
Partager
Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2023-12-12T16:08:58Z
Partager

Les proches d’un adolescent de 16 ans qui a été poignardé à mort devant son école poussent un soupir de soulagement, maintenant qu’un jury a reconnu un mineur coupable du meurtre survenu dans le quartier Côte-des-Neiges.

• À lire aussi: Ado de 16 ans poignardé à mort: le jeune accusé plaide le «doute raisonnable»

• À lire aussi: Ado tué à la sortie des classes: «Il souffrait, il criait de douleur»

• À lire aussi: Meurtre d’un ado de 16 ans: l’accusé aurait célébré sur Instagram une heure après

«Je n’ai plus mon fils à mes côtés, mais j’ai obtenu justice pour lui. J’ai tellement prié pour cela. Je ne souhaite à aucune mère d’envoyer son enfant à l’école et qu’il ne revienne jamais en après-midi. C’est horrible», a confié Charla Dopwell.

Après moins de quatre jours de délibération, un jury a reconnu ce matin un adolescent coupable du meurtre au deuxième degré de son fils Jannai Dopwell-Bailey, 16 ans.

La victime Jannai Dopwell-Bailey, 16 ans
La victime Jannai Dopwell-Bailey, 16 ans Capture d'écran tirée de Youtube

Le procureur de la Couronne Me Simon Robin a annoncé son intention de demander l’assujettissement à une peine pour adultes. Le meurtrier, qui avait aussi 16 ans au moment des faits, ne peut être nommé pour l’instant en raison de son âge.

Publicité
Poignardé à la sortie des classes

Le 18 octobre 2021 devait être une journée bien ordinaire pour Jannai. Mais ce soir-là, l’étudiant n’est jamais rentré à la maison, auprès de ses parents.

En sortant de l’école à la fin des classes, il a d’abord été aspergé de poivre de Cayenne par un individu qui accompagnait l’accusé. Il a tenté de s’enfuir, mais a plutôt été poussé dans un mur de briques avant d’être poignardé au haut du corps à au moins six reprises.

Jannai Dopwell-Bailey a été poignardé à mort le 18 octobre 2021, dans Côte-des-Neiges, sur le terrain de son école à la fin des classes.
Jannai Dopwell-Bailey a été poignardé à mort le 18 octobre 2021, dans Côte-des-Neiges, sur le terrain de son école à la fin des classes. Photo AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE

«Jannai est tombé à terre, il souffrait, il criait de douleur», avait émotivement témoigné l’éducatrice Andrea Elizabeth Williams au procès.

«Mon bébé, a laissé tomber Charla Dopwell, au bout du fil. C’était déchirant et douloureux d’entendre tous ces détails que je ne connaissais même pas, comme le nombre de coups de couteau qui l’a tué.»

Dans les minutes avant le crime, le mineur accusé a été aperçu sur des caméras de surveillance en train de rôder autour de l’établissement scolaire, même s’il en avait été expulsé quelques semaines plus tôt.

L’agression armée s’est produite dans un angle mort, mais l’éducatrice a raconté au jury avoir vu l’accusé arriver devant Jannai, puis le poignarder avant de s’enfuir.

Et à peine une heure plus tard, il célébrait son crime, couteau à la main, dans une vidéo publiée sur Instagram et qui a d’ailleurs été présentée aux jurés. Le jeune aujourd’hui majeur avait été arrêté trois jours plus tard à Ottawa.

Publicité
Un message aux ados

La mère de la victime espère maintenant une sentence exemplaire: «On ne doit pas envoyer le message aux adolescents qu’ils peuvent tuer quelqu’un de façon aussi brutale et s’en sortir avec quelques années seulement. Ça ne doit pas être aussi facile. Et ça serait un très mauvais message à la société», a-t-elle insisté.

Les dernières années ont été de véritables montagnes russes d’émotions pour la famille, qui attendait «nerveusement» le procès, souligne Tabari Charles, le cousin de Jannai.

Des proches de Jannai Dopwell-Bailey, 16 ans, s’étaient réunis pour lui rendre un hommage émotif, quelques jours après son décès.
Des proches de Jannai Dopwell-Bailey, 16 ans, s’étaient réunis pour lui rendre un hommage émotif, quelques jours après son décès. Photo Agence QMI, Mario Beauregard

«C’est encore difficile. Chaque fois que l’on se crée de nouveaux souvenirs en famille, chaque fois qu’on est heureux ensemble, on se rappelle que Jannai aurait dû être là lui aussi. On vit des hauts et des bas», a-t-il confié au Journal.

Ce meurtre avait semé l’émoi dans la population, d’autant plus qu’il est survenu alors que l’on assistait à une flambée de violences auprès des jeunes dans le grand Montréal.

«Nous essayons simplement de faire en sorte que sa mort ne soit pas en vain. Nous veillons à ce qu’on se souvienne de lui», a conclu Tabari Charles.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

À voir aussi: 

Publicité
Publicité