Ado de 16 ans poignardé à mort: Le jeune accusé plaide le «doute raisonnable»
L'accusé, qui ne peut être nommé étant donné qu'il est jugé en Chambre jeunesse, est accusé de meurtre au deuxième degré

Michael Nguyen
Un adolescent accusé d’avoir poignardé un autre jeune à la sortie des classes a plaidé ce mercredi le «doute raisonnable» afin d’éviter d’être déclaré coupable de meurtre au deuxième degré.
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«Il y avait trois personnes, c’est l’une d’elles qui a poignardé la victime [...]. Mais la preuve n’est pas claire [concernant l’auteur du coup de couteau]», a plaidé Me Tiago Murias de la défense, ce mercredi aux plaidoiries d’un jeune accusé d’avoir tué Jannai Dopwell-Bailey à Montréal.
Au cours de ses plaidoiries, l’avocat a ainsi tenté de jeter un doute dans la tête des jurés, dans l’espoir de faire acquitter son client pour le drame survenu le 18 octobre 2021. Ce jour-là, la victime de 16 ans sortait de ses cours dans le quartier Côte-des-Neiges lorsqu’elle a été prise à partie par des individus.

«Jannai a tenté de prendre la fuite, mais ils lui ont couru après, avait témoigné une éducatrice en retenant ses larmes. L’individu a poussé Jannai contre un mur, il l’a maintenu là et l’accusé est arrivé devant lui, il l’a poignardé... puis il s’est enfui.»
Selon l’éducatrice, Jannai est alors tombé au sol.
«Il souffrait, il criait de douleur», avait ajouté Andrea Elizabeth Williams.
Témoignages
L’ado avait réussi à se relever pour se réfugier dans l’école, mais il est décédé peu après.
L’accusé, qui aurait été expulsé quelques semaines plus tôt, a ensuite été accusé de meurtre au deuxième degré. Lors du procès, la Couronne avait déposé en preuve plusieurs images de surveillance, démontrant selon elle que l’accusé était bel et bien l’auteur du meurtre.
Or, Me Murias n’est pas de cet avis. Décortiquant chaque élément de preuve pouvant disculper l’accusé, il a demandé au jury de bien analyser la preuve, mais aussi de faire attention à ce qu’ont raconté les témoins lors du procès.
«Ces personnes ont été témoins d’un événement dramatique, a-t-il plaidé. Il faut être empathique avec eux, mais l’empathie ne peut pas remplacer l’évaluation [de la fiabilité] d’un témoignage.»
Vidéo Instagram
Et même si les jurés en arrivaient à la conclusion que l’accusé était bel et bien l’auteur du meurtre, cela ne veut pas forcément dire qu’il avait poignardé la victime dans le but de la tuer, a ajouté Me Murias.
Quant à une vidéo publiée sur Instagram montrant l’accusé célébrer le meurtre une heure plus tard, cela signifie seulement qu’il a appris, par la suite, que la victime était décédée. Mais cela ne signifie pas qu’il savait sur le moment qu’un meurtre allait être commis.
Le procès, présidé par la juge Annie Émond, reprendra la semaine prochaine, avec les instructions au jury.
«Après, ce sera le temps de commencer vos délibérations», a conclu la magistrate aux jurés.