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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Adhésion à l'UE de l'Ukraine: les négociations franchissent une nouvelle étape

AFP
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2025-11-04T12:32:52Z
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La Commission européenne juge que l’Ukraine a suffisamment progressé sur la voie de l'adhésion à l'Union européenne pour que les négociations franchissent une nouvelle étape, au contraire de la Géorgie, qui s'est éloignée des 27. 

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« Le processus d'élargissement progresse désormais plus rapidement qu'au cours des 15 dernières années », s'est félicitée la Commission européenne dans un rapport d'étape paru mardi qui décrit l'état des pourparlers entre l'UE et dix pays qui cherchent à la rejoindre.

Le processus de l'élargissement a connu une nette accélération après l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

Plusieurs pays dont l'Ukraine et la Moldavie ont officiellement été reconnus l'année suivante en tant que candidats à l'adhésion et les négociations avec d'autres États, déjà sur les listes pour entrer dans l'Union européenne, comme la Bosnie, ont été relancées.

La Turquie, avec laquelle les négociations d'adhésion sont gelées depuis 2018, s'est vu offrir en 2023 un rapprochement dans le domaine économique.

Dans ce rapport annuel, la Commission européenne relève les progrès accomplis mais aussi les retards accumulés.

Concernant l’Ukraine et la Moldavie, celles-ci ont clairement montré leur engagement à rejoindre les 27, selon ce rapport. Les électeurs moldaves l'ont d'ailleurs confirmé aux dernières élections législatives fin septembre.

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Lutte anticorruption

Seul ombre au tableau, selon la Commission, la lutte contre la corruption en Ukraine. « Les tendances négatives récentes, notamment une pression croissante sur les agences spécialisées dans la lutte contre la corruption et sur la société civile, doivent être inversées de manière décisive », note ainsi l'exécutif européen.

Une loi avait supprimé cet été l'indépendance de deux organismes anticorruption clés, déclenchant aussitôt les premières manifestations d'importance en Ukraine depuis le début de l'invasion russe.

Cette décision avait provoqué la colère de Bruxelles, contraignant l'Ukraine, très dépendante de l'aide européenne, à battre en retraite.

Pas de quoi néanmoins compromettre la suite des négociations, que Kiev voudrait voir conclues d'ici à 2028.

« Il y a toutes les raisons de s'attendre à un résultat positif pour nous », a jugé lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Bruxelles soutient cet objectif « ambitieux » mais réclame une « accélération du rythme des réformes », en particulier en ce qui concerne le respect de l'État de droit. « Le message de la Commission est clair : l'Ukraine est prête à aller de l'avant », a affirmé lundi soir sa présidente Ursula von der Leyen.

Les négociations d'adhésion avec les pays candidats sont divisés en « chapitres », selon les thèmes retenus, et l'UE estime que tous peuvent être ouverts d'ici à la fin de l'année. Encore faut-il convaincre la Hongrie, fermement opposée à l'entrée de l'Ukraine. Or chaque ouverture de « chapitre » est décidée à l'unanimité.

Ce veto hongrois empêche également la Moldavie d'aller de l'avant, ce pays et l'Ukraine négociant ensemble avec Bruxelles leur adhésion.

Les négociations avec la Géorgie sont également au point mort mais pour une toute autre raison. Le parti au pouvoir à Tbilissi a décidé de tourner le dos à l'Union européenne, interrompant « de facto » les négociations.

À l'opposé, la Commission européenne se félicite des progrès accomplis par le Monténégro.

« C'est le pays le plus avancé dans le processus d'adhésion à l'UE », a affirmé mardi la commissaire européenne chargée de l'Elargissement Marta Kos devant le Parlement européen.

« Le Monténégro, l'Albanie, l'Ukraine et la Moldavie se distinguent. Ils ont le plus progressé dans les réformes au cours de l'année passée », s'est-elle félicitée.

Pour d'autres nations des Balkans, le résultat est plus mitigé. En Bosnie, la « crise politique » dans l'entité serbe a « compromis les progrès vers l'adhésion à l'UE », relève ce rapport.

Et en Serbie, « les réformes ont considérablement ralenti », déplore la Commission européenne, qui regrette également le recours à un « narratif anti-UE » de la part de plusieurs responsables politiques serbes.

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