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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Activistes qui ont bloqué le pont Jacques-Cartier: il sort de prison, mais fini les manifestations

Jacob Pirro a accepté de ne plus prendre part à des rassemblements et de ne pas parler publiquement de ses accusations

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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2024-10-29T15:08:23Z
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Un autre des manifestants écologistes accusés d’avoir complètement paralysé la circulation sur le pont Jacques-Cartier la semaine dernière afin de dénoncer les énergies fossiles a pu être libéré ce matin, à condition d’arrêter l’escalade et surtout de ne plus participer à des rassemblements.

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«C’est une violation de ses droits, mais il a dû accepter pour sortir d’un centre de détention horrible. Son coaccusé a refusé et a commencé une grève de la faim, c’est maintenant un prisonnier politique», a commenté Me Barbara Bedont de la défense, ce mardi, au palais de justice de Montréal.

Photo Michaël Nguyen
Photo Michaël Nguyen

Après une semaine en détention préventive, Jacob Pirro, 24 ans, était de retour en cour en lien avec son accusation de méfait pour avoir escaladé le pont Jacques-Cartier la semaine dernière. Accompagné d’Olivier Huard, 47 ans, il avait grimpé la structure au petit matin afin de dénoncer les énergies fossiles.

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«On veut une agence fédérale de gestion des crises climatiques, avait affirmé le groupe. On veut aussi que le Canada adhère au traité de non-prolifération pétrolière. Il faut arrêter de construire de nouvelles infrastructures pétrolières. Il faut commencer la démobilisation des infrastructures des énergies fossiles.»

Photo MAXIME DELAND, AGENCE QMI
Photo MAXIME DELAND, AGENCE QMI

Automobilistes bloqués

Sauf qu’en passant leur message, ils ont bloqué des dizaines de milliers d’automobilistes en pleine heure de pointe, causant des bouchons de circulation monstres.

Selon les données obtenues par TVA Nouvelles, 437 annulations ont été faites au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), soit 2% des rendez-vous prévus ce jour-là. C’était 132 annulations de plus que la veille, où il n’y avait pas eu d’incident de la sorte.

Au bout de six heures, le duo avait été délogé du pont. Et contrairement aux manifestants arrêtés pour ce genre de coup d’éclat, la Couronne a décidé de les garder détenus. Lors d’une première audience, elle a affirmé qu’aucune condition ne pourrait diminuer leur dangerosité, et qu’une libération sous caution brimerait la confiance du public envers la justice.

La poursuite a toutefois changé d’avis en cours de route pour une activiste dont le rôle était de faire le lien entre la police et les grimpeurs. Et elle a fait de même pour Pirro ce mardi.

Photo Agence QMI, MAXIME DELAND
Photo Agence QMI, MAXIME DELAND

Fini les manifs

Pour être libéré, le grimpeur a toutefois accepté comme condition de ne pas participer à des manifestations ni à des rassemblements de plus de trois personnes.

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Or, en coulisse, des avocats s’inquiètent de cette condition, puisque manifester est un droit, et non un privilège. Ainsi, lors des manifestations étudiantes de 2012, les personnes accusées pouvaient continuer à manifester, sauf si la marche était déclarée illégale.

Et plus récemment, la Couronne avait laissé tomber cette demande de condition dans le dossier d’une manifestante propalestinienne dont l’enfant a été tuée à Gaza avant d’avoir pu être réunie avec sa mère au Canada.

«Les parties se sont entendues, il aurait pu faire une enquête, pour qu’il y ait un débat [sur cette condition]», a expliqué Me Annabelle Sheppard, porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales.

Elle a d’ailleurs rejeté les accusations de la défense voulant qu’il s’agisse d’un «dossier politique».

«Toute décision est prise à l’abri de pressions externes», a-t-elle assuré.

Huard, qui est le dernier accusé à toujours être détenu préventivement, subira son enquête sur remise en liberté ce jeudi.

Cet après-midi, le Parti Québecois présentera une motion à l’Assemblée nationale, afin de rappeler que nous vivons dans une société démocratique qui «valorise la liberté d’expression dans l’espace public de manière pacifique», mais qu’elle doit être «exercée de telle sorte à ne pas mettre la sécurité du public à risque».

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