Action collective contre Samsung: de nombreux Québécois sont passés au feu en raison de leur cuisinière à risque

Au moins quatre familles du Québec ont vécu l’horreur à cause de leur cuisinière Samsung. Si certaines n’ont eu qu’une grosse frayeur, d’autres sont carrément passées au feu, leur maison saccagée par les flammes et la fumée. 

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«Faut que tout le monde le sache au Québec», insiste Magalie Patry. La Québécoise de 33 ans a perdu sa maison dans un incendie lié à Samsung au jour de l’An, le 31 décembre 2023.

La multinationale fait l’objet d’une action collective au Québec, rapportait Le Journal la semaine dernière. On l’accuse d’avoir vendu au Canada 300 000 cuisinières qui présentent des risques d’incendie, car un animal de compagnie ou un enfant est capable d’activer les boutons. Santé Canada a lancé un rappel, le 29 août, qui touche les mêmes 300 000 appareils Samsung.

De nombreux Québécois qui ont tout perdu ou qui ont failli tout perdre ont contacté Le Journal, depuis la publication de l’article.

«C’est ma fille de 6 ans qui a vu le feu en premier», raconte le Jeannois Dany Boutin. La maison de Roberval où son amoureuse et lui élèvent leurs trois enfants ainsi que leur chien Léo a été ruinée par les flammes, le 25 mai 2023.

Léo a profité de l’absence de ses maîtres pour s’emparer d’une brique de fromage qui traînait dans la cuisine, confirme le rapport d'incendie consulté par Le Journal. Pitou a sauté, la cuisinière s’est activée, la pièce a brûlé.

«La fumée a tout endommagé. Il a fallu stripper la maison au complet», se désole la matriarche du clan, Julie Tremblay, dont la famille a été relocalisée six mois pendant les travaux de reconstruction de 150 000$.

À Varennes, Magalie Patry a payé le double pour reconstruire sa maison. Son rottweiler adoré a fait le même coup que Léo: le chien a sauté, un rond de poêle s’est allumé et la cuisine a brûlé. Les dommages ont coûté 300 000$ à réparer.

«Une chance que mon chien a survécu», lance la jeune femme, qui a écrit à Samsung à de nombreuses reprises depuis l’incendie, sans résultat.

Elle remercie le ciel, car si un passant n'avait pas alerté les pompiers, au jour de l'An, les flammes auraient détruit sa maison et tué son chien.

À Gatineau, Véronique Gauthier était loin de se douter que son souper entre amoureux, le 25 août 2022, allait lui coûter plus de 100 000$.

La mère de famille avait laissé quatre adolescents à la maison ce soir-là. Elle leur avait cuisiné un repas qu’elle avait laissé sur la cuisinière avant de filer au resto.

En remplissant leurs assiettes de filets de poisson et de frites, un des ados a activé un rond. Ce qui se trouvait sur la cuisinière a pris feu, les pompiers sont arrivés 20 minutes après le départ des parents.

«Tout était noir dans la maison, même mes petits pots de crème dans la salle de bain en haut», raconte la femme. Sa famille a été relocalisée pendant deux mois et la moitié de ce qui se trouvait dans la maison a été jeté aux poubelles.

Ça brûle 

Aux États-Unis, les cuisinières Samsung trop sensibles sont responsables d’au moins 250 incendies depuis 2013, indiquent les autorités.

C’est moins clair pour le Canada. Samsung a reçu 57 rapports d’incident au pays, ainsi que sept rapports de blessures, indique le rappel de Santé Canada.

Martin Boivin, à Pont-Rouge, a bien failli faire partie de ces statistiques. Le père de famille avait inventé une blague du lutin farceur de Noël pour les cinq enfants qui habitent avec son amoureuse et lui.

Le larcin du lutin était d’avoir mangé du pain. La scène se déroulait sur la cuisinière Samsung de la famille.

Quand, à 5h du matin, cet entrepreneur en construction est parti, tout était en place. C’est là que le bouvier bernois de la famille est entré en scène et n’a fait qu’une bouchée du pain, activant au passage la cuisinière trop sensible.

À 5h50, le détecteur de fumée a sorti son amoureuse du lit. La cuisine était en flammes, mais heureusement, la femme a pu éviter le pire.

«Le feu était rendu à la hotte. Deux minutes de plus et les armoires prenaient en feu», s’insurge Martin Boivin.

Il n’en revient pas à quel point «il est dangereux, ce poêle-là». Il raconte qu’une autre fois, des fourchettes en plastique ont brûlé lors d’un anniversaire d’enfant, encore à cause de la cuisinière.

«On n’a pas payé ça 300$, ce four-là. Ça n’a pas de bon sens», laisse tomber l’homme de 37 ans.

Samsung Canada n’a pas répondu à nos demandes d’entretien.