Cuisinières qui prennent feu: une PME de Laval à la rescousse de Samsung

Pour éviter à des familles québécoises de voir leur maison brûler à cause de leur cuisinière Samsung, une PME familiale de Laval a conçu une solution qui se veut plus élégante que celle offerte par la multinationale.

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«Ça n’a pas d’allure, ce qu’ils font», lance le fondateur de MT Concept, Maurice Turcotte, au sujet des boutons en plastique «affreux» que lui a envoyés Samsung pour sa cuisinière défectueuse.

L’entrepreneur de 70 ans n’est plus, depuis longtemps, en charge de «son» usine de Laval spécialisée en découpe. Même à la retraite, rigole ses enfants, il est toujours aussi bizouneux qu’avant, sinon plus.

«Mon père a dessiné la pièce, mon frère s’est occupé du reste», précise Émilie Turcotte, qui a repris l’entreprise avec son frère en 2014.

Maurice et son fils Benoit ont utilisé les outils de MT Concept pour créer un morceau de plastique qui se place par-dessus les boutons et qui les empêche de s’activer.

La fille comme le père ont une cuisinière Samsung à la maison. Achetés récemment à fort prix – 2200 $ –, leurs deux appareils sont défectueux. Ils présentent des risques d’incendie et font partie d’un rappel émis par Santé Canada.

300 000 clients pour MT Concept

«Avec ma femme, on est juste deux. Mais ma fille habite avec ses enfants, c’est dangereux», dit le patriarche.

Ces 300 000 appareils vendus ici et déclarés dangereux par Santé Canada sont aussi au centre d’une action collective intentée au Québec contre Samsung, a rapporté Le Journal cette semaine.

Aux États-Unis, les cuisinières Samsung touchées par le même rappel sont responsables d’au moins 250 incendies en 10 ans, indiquent les autorités.

Maurice Turcotte veut éviter que sa fille ou lui passent au feu sans faire de compromis quant à l’élégance de sa cuisinière «moderne» payée une petite fortune.

Sa solution est «10 fois mieux» que celle de Samsung, clame-t-il, et ne coûte que quelques dollars à produire. Les machines de MT Concept en ont déjà fabriqué une dizaine d’exemplaires, dont un pour sa fille et un pour lui, en plus de quelques autres affichés sur Marketplace.

«On n’a eu aucune demande jusqu’ici. Ça risque de changer avec l’action collective», lance Maurice Turcotte qui, comme Émilie, s’est inscrit au recours contre Samsung depuis la publication de l’article du Journal.

La famille Turcotte est prête à produire d’autres exemplaires pour venir à la rescousse des Québécois «pognés avec la cochonnerie» de Samsung. MT Concept a même lancé une page internet où on peut se les procurer.

«En attendant que Samsung nous rembourse, on veut que nos cuisinières aient de l’allure», s’amuse Maurice Turcotte. Ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle.