Ukraine: accord politique du G7 et de l'UE pour bloquer les transactions de la Banque centrale russe

AFP
Les ministres européens des Affaires étrangères se sont entendus dimanche, d'accord avec les puissances du G7, pour bloquer les transactions de la Banque centrale russe, a annoncé le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.
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L’accord politique des ministres ouvre la voie à la mise en œuvre de la mesure d’ici l’ouverture des marchés lundi, a-t-il indiqué devant la presse, estimant que «plus de la moitié des réserves» de l’institution, placées dans des banques de pays du G7, seraient paralysées.
Les membres du G7 et l’UE s’étaient mis d’accord samedi pour bloquer les opérations de la Banque centrale russe sur leur sol, ce qui revient à restreindre considérablement ses capacités de convertir ses réserves de change (devises étrangères, obligations souveraines libellées dans des devises occidentales...).
L’objectif est d’empêcher Moscou d’y recourir et de financer le conflit en Ukraine et de l'empêcher de contrer l’impact des sanctions occidentales sur l’économie russe.
Les réserves de la Banque centrale, qui comprennent notamment des actifs en dollars, en euros et en yuans, mais également des réserves d’or, s’élèvent à environ 640 milliards de dollars, selon l’agence financière Bloomberg.
Après ce feu vert politique des ministres européens, la proposition doit «être formellement adoptée par une procédure écrite à laquelle les États membres devront répondre d’ici 4 heures du matin, afin d’empêcher la Banque centrale, à sa réouverture lundi, d’accéder à ses réserves localisées sur les marchés dans l’UE, au Royaume-Uni et aux États-Unis», a expliqué une source européenne à l'AFP.
«Nous ne pouvons pas bloquer les réserves de la Banque centrale localisées à Moscou ou en Chine. Sur l’année passée, la Russie [...] s’est préparée à la situation actuelle en diminuant ses réserves de dollars» pour augmenter celles de yuans, de roubles et d'or, a précisé M. Borrell.
En revanche, les ministres des Vingt-Sept ne sont pas encore parvenus à un accord pour exclure des établissements financiers russes du système international de messagerie interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale qui assure le transit d’ordres de paiement et les transferts de fonds entre banques.
La Commission européenne avait indiqué samedi qu’elle proposerait aux États membres de bloquer l’accès d’«un certain nombre de banques» à Swift, mais des États s’inquiètent de l’impact de la mesure.
«Cela a été discuté, mais pour le moment il n’y a pas le consensus nécessaire. Nous continuerons à y travailler [...] y compris au niveau international, car une telle mesure suppose la coordination de plusieurs pays», a observé Josep Borrell.
D’après une source européenne, la Commission est toujours en discussion avec Londres et Washington pour identifier les banques russes qui seraient ciblées, et des propositions devraient être finalisées lundi.
Selon le site de l’association nationale russe Rosswift, la Russie serait le deuxième pays, après les États-Unis, en nombre d’utilisateurs, à raison de quelque 300 banques et institutions russes membres du système. Plus de la moitié des organismes de crédit russes sont représentés dans Swift.
Swift est une société de droit belge, uniquement soumise aux sanctions adoptées par l’UE. En 2012, elle avait exclu de son système plusieurs banques iraniennes à la suite d’une décision des Vingt-Sept.