Accident mortel à Saint-Luc-de-Bellechasse: le conducteur outrepassait une interdiction en se trouvant avec les enfants
Il n’avait pas le droit de se trouver seul avec au moins un des enfants au moment de la collision mortelle, samedi
Jérémy Bernier et Erika Aubin
L’entourage de la famille décimée dans un accident de la route survenu samedi à Saint-Luc-de-Bellechasse s’explique mal les circonstances du drame, alors que le conducteur n’avait pas le droit de se trouver seul en présence d’au moins un des jeunes.
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«On était censés organiser son anniversaire, qui arrivait dans les prochains jours, mais ce sont ses funérailles qu’on va finalement préparer. C’est injuste...», a soupiré Mathieu Bolduc, le père d’un des enfants décédés, en étouffant un sanglot.
Le drame s’est produit sur le rang Sainte-Sabine, à Saint-Luc-de-Bellechasse dans la MRC des Etchemins, vers 17h30. L’automobile a quitté la route étroite et non pavée pour finir sa course en percutant un arbre. Des manœuvres dangereuses pourraient être en cause, selon nos sources (voir autre texte).
L’impact n’a laissé aucune chance aux trois jeunes passagers. Gabriel Bolduc, 9 ans, Myla-Rose Gilbert-Morin, 4 ans, et Jack-Ely Gilbert-Morin, 3 ans, ont tous succombé à leurs blessures.
Le conducteur, Guillaume Maheux-Morin, 29 ans, a aussi perdu la vie. Il est le père des deux derniers enfants et le beau-père du premier.
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Un quotidien houleux
La mère des enfants, qui travaillait au Club de golf Beauceville lorsque le drame s’est produit, s’est effondrée quand les policiers lui ont appris la terrible nouvelle.
D’après le directeur général de l’organisation, Jean-François Veilleux, elle avait confié ses petits à M. Maheux-Morin durant son quart de travail. Le père de famille était en direction du chalet familial quand l’accident est survenu.
Or, le conducteur avait une interdiction légale de se trouver seul en présence d’au moins un des enfants, explique le père de Gabriel Bolduc, l’aîné des trois.
«On l’avait gardé [Gabriel] à la maison tout l’été, c’était la première semaine qu’il allait là-bas. Vous voyez le résultat...», a pesté Mélanie Hains, la belle-mère de l’enfant, les larmes aux yeux.
Des gens dans l’entourage des petits, à Saint-Odilon-de-Cranbourne, avaient également tenté d’impliquer les autorités plusieurs fois en faisant des signalements au Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ). Une voisine, qui a demandé à taire son identité, avait même recueilli les enfants après un incident, en juin dernier. Ce soir-là, elle avait aussi appelé la police.
«Ça fait longtemps qu’on crie qu’il va se passer quelque chose, mais on ne s’attendait pas à aussi pire», a-t-elle confié au Journal, déplorant de multiples appels aux autorités sans suivi.
Un père «démoli»
La nouvelle de la tragédie s’est répandue comme une traînée de poudre dans la communauté et sur les réseaux sociaux. «Les gens parlent tous de la mère, qui a perdu ses trois enfants, mais il y a aussi un père, là-dedans, qui est démoli», a sangloté M. Bolduc.
Rencontré dans son domicile de Lévis, l’homme a tenu à livrer un message d’amour aux parents.
«Si vous avez des enfants, prenez-les dans vos bras, aimez-les et serrez-les fort. Moi, je ne pourrai plus jamais le faire», a-t-il conclu.