Abolition du TSO: les infirmières pas convaincues par Christian Dubé
TVA Nouvelles
Les infirmières semblent sceptiques envers le souhait du ministre de la Santé, Christian Dubé, d’abolir le temps supplémentaire obligatoire (TSO).
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En entrevue à l’émission Mario Dumont, à LCN, mardi matin, M. Dubé a affirmé qu’il aimerait mettre fin au TSO, mais que plusieurs conditions doivent être remplies.
«Je pense que si on amène des horaires de travail qui sont plus flexibles, qui sont décidés par les infirmières, c'est-à-dire qu'elles sont impliquées dans la gestion de leur horaire , je pense qu'on va être capables d'éliminer le TSO assez rapidement», a-t-il déclaré.
Un vœu pieux, selon la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Julie Bouchard.
«Est-ce que j'y crois encore? J'y crois légèrement, parce qu'en 2018, c'était déjà une promesse électorale qui avait été faite. Quatre ans plus tard, le temps supplémentaire obligatoire explose de partout», déplore-t-elle.
Écoutez l'entrevue avec le président de l’OIIQ Luc Mathieu à l’émission de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio :
La persistance du TSO continue même si l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) compte plus de 82 000 membres, un nombre record.
«Ce n'est pas une question qu'il manque de bras. La question, c'est qu’il manque vraiment de leadership politique et de leadership administratif au niveau des gestionnaires», explique Mme Bouchard.
Les plus récentes données de l’OIIQ indiquent que 2400 infirmières travaillent dans les agences privées, une hausse de 19% depuis un an.
Plusieurs d’entre elles ont fait ce choix pour éviter d’avoir à faire du temps supplémentaire obligatoire.
Pendant que le TSO n’est pas aboli, que la pénurie de main-d’œuvre sévit et que le trio de virus frappe durement, les infirmières continuent de tenir le réseau de la santé à bout de bras.
«Je pense qu'on est un peu en ce moment en mode survie. Je veux dire on a des patients à s'occuper. Quand on est infirmière, on a le don de soi. Je veux dire, c'est important pour nous de s'occuper de nos patients. On a comme juste pas le choix, ils sont là», déclare Sylvie Tanguay, assistance infirmière-chef en pédiatrie au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, en entrevue à TVA Nouvelles.