Eugenie Bouchard l’emporte au premier tour de l’Omnium Banque Nationale de Montréal: la retraite attendra, le party peut continuer!

Jessica Lapinski
Elle voulait un party, pas des funérailles. C’est ce qu’elle a eu, Eugenie Bouchard, lundi soir à l’Omnium Banque Nationale de Montréal. Et le plus beau dans tout ça, c’est qu’elle n’est pas encore enterrée, de toute façon. La retraite annoncée il y a quelques jours attendra pour la Québécoise, la fête peut continuer!
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Même si elle n’avait plus joué un tournoi de ce calibre depuis plus de deux ans, «Genie» a repoussé l’échéance en montrant des relents de ce beau jeu agressif – sa première balle a même atteint les 181 km/h – qui l’a propulsée au niveau de star planétaire du tennis le temps d’une saison.
Par le fait même, elle s’est offert au premier tour la 82e raquette mondiale, la Colombienne Emiliana Arango, dans un match qui a pris des allures de suspense durant deux manches.
Mais, à 5-1 au troisième set, avec la Québécoise au service, la foule a finalement senti que c’était dans la poche. Elle s’est levée d’un bond pour l’acclamer.
Comme elle l’avait fait deux heures plus tôt, quand elle est entrée sur le central au son de Genie in a Bottle, ce hit de Christina Aguilera qu’Eugenie aime tant.

Sans savoir, à ce moment, que la soirée prendrait fin sur une si belle note, au rythme des «Olé! Olé! Olé!» qu’ont entonnés à l'unisson ses admirateurs.
Il lui a fallu un jeu de plus, mais Bouchard s’est finalement offert une deuxième occasion d’être la reine de la soirée, cette fois mercredi contre la 17e tête de série, la Suissesse Belinda Bencic, en l’emportant 6-4, 2-6 et 6-2.
Incrédule, émue, heureuse
Le dernier point du match frappé hors limites par la Colombienne, l’ancienne cinquième mondiale a porté ses mains à sa tête, l’air incrédule et émue. La finaliste de Wimbledon en 2014 a ensuite serré la main à sa rivale d’un soir, puis celle de l’arbitre, avant de saluer la foule, un grand sourire aux lèvres.
Celle qui voulait seulement offrir un bon niveau de jeu, près de deux ans après sa dernière victoire dans un grand tableau de la WTA, a de nouveau fait vibrer tout un stade dévoué à sa cause en lui offrant aussi l’occasion de célébrer avec elle.
Ce qu’elle aime tant, là encore.
«Je me sentais comme l’ancienne "Genie" sur le terrain. Je me suis battue pendant tout le match, je voulais sortir contente avec mon attitude et mon jeu. Je me suis concentrée sur ça», a souligné la Québécoise, rendant aussi hommage aux fans qui l’ont soutenue dans le troisième set.

C’est vrai que, jusque-là, le public s’était fait plus timide. Comme s’il était accroché à l’instant qu’il était en train de vivre. Après tout, ce n’est pas tous les soirs que l’on pense vivre les adieux d’une icône comme l’a été Eugenie durant sa saison faste.
«I love you too!»
Mais il n’y a pas eu d’adieux lundi soir. Conseillée par Sylvain Bruneau, son mentor de longue date, Bouchard semble s’être entraînée très fort pour son dernier tour de piste.
Les jambes paraissaient parfois lourdes, mais le jeu était souvent lucide. On l’a vue maintes fois monter pour écourter les échanges, une stratégie qui a surtout rapporté dans la première manche. Elle est revenue d’un bris, puis a pris les devants un set à rien grâce à un second.
Et, quand la foule a senti que sa championne de la soirée avait ses chances, en début de troisième manche, elle ne l’a plus lâchée. C'était électrisant.

«I love you, Genie!» lui a crié un spectateur au cours de son entrevue sur le terrain. «I love you too!» lui a-t-elle répondu.
Bouchard n’a peut-être plus de classement WTA, elle a peut-être seulement disputé 10 matchs de tennis professionnel en deux ans, mais elle n’entendait pas quitter à la sauvette un circuit sur lequel elle était arrivée par la grande porte en 2013.
«Parfois, durant le match, j’oubliais le pointage tellement j’étais concentrée. Je suis vraiment heureuse de ça», a reconnu une Bouchard qui se disait fatiguée, mais qui a offert cette victoire en cadeau à sa famille.
«Je leur ai dit que si je gagnais le tournoi, je sortais de ma retraite!» a-t-elle aussi lancé.
On doute que ça arrive, mais, en attendant, le party n’est pas fini!