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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

À son procès civil contre neuf femmes: Gilbert Rozon renie sa culpabilité de 1998

Le magnat de l'humour déchu avait toutefois reconnu les faits, s'en sortant avec une absolution pour son crime commis sur une croupière de 19 ans au Manoir Rouville-Campbell, en Montérégie

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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2025-06-05T15:58:22Z
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Témoignant pour sa défense à son procès civil intenté par neuf femmes qui lui réclament 14 M$ pour des agressions sexuelles, Gilbert Rozon a renié son plaidoyer de culpabilité pour un crime sexuel survenu dans les années 1990.

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«J’étais déterminé à raconter ma version à la cour, mais on m’a dit que c’était préférable que je règle [en reconnaissant sa culpabilité]... Mon avocat s’y opposait fermement», a expliqué le magnat de l’humour ce jeudi au palais de justice de Montréal.

Droit devant la juge Chantal Tremblay, Rozon a poursuivi le récit de sa vie, espérant éviter une condamnation civile qui le forcerait à verser une grosse somme à Lyne Charlebois, Anne-Marie Charette, Annick Charette, Patricia Tulasne, Sophie Moreau, Danie Frenette, Guylaine Courcelles, Marylena Sicari et Martine Roy.

Les neuf femmes lui réclament environ 14 M$ pour des agressions sexuelles et des viols, entre autres, qu’elles disent avoir subis des mains du fondateur de Juste pour rire.

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Agression sexuelle

Or, bien avant ces procédures judiciaires lancées dans la foulée du mouvement #MoiAussi en 2017, Rozon a déjà eu des démêlés judiciaires, en lien avec l’agression sexuelle d’une croupière de 19 ans survenue au Manoir Rouville-Campbell, en Montérégie.

«Il se couche la tête sur mes cuisses, avait expliqué la femme à l’époque. Il voulait que je lui flatte les cheveux, je refuse. En se couchant, [il] me caresse les seins. Je me sens mal, il me caresse, me flatte les jambes, me prend dans ses bras, me dit: “Laisse-moi te serrer”, je ne veux pas, il insiste. Il m’embrasse dans le cou, il entre sa main dans mon chandail, je refuse. Il a tenté de me coucher sur le lit.»

Prise de panique, la jeune femme avait quitté les lieux pour éventuellement porter plainte.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Rozon avait alors reconnu les faits, profitant du même coup d’une absolution.

«L’accusé, dont le jugement était brouillé par l’alcool [...], s’est trouvé seul avec la victime dans sa chambre, a fait une approche que cette dernière a rejetée, a passé outre à son refus pour ensuite se ressaisir», avait à l’époque raconté le juge Pierre Béliveau de la cour supérieure afin d’expliquer pourquoi Rozon ne méritait pas de casier judiciaire.

Mauvais conseils

Mais si Rozon avait juré en 1998 que ce récit était exact, il a fait volte-face ce jeudi, disant avoir agi «pour sauver» son entreprise d’alors Juste pour rire.

«C’est une décision que j’ai prise à la suite de conseils... Je regrette, j’en ai longtemps voulu à ceux qui m’avaient enjoint de faire ça», a-t-il dit.

Il a toutefois reconnu être un «homme à femmes», pour ensuite s’étaler longuement sur Juste pour rire et tout le travail qu’il avait effectué pour faire rayonner l’humour à Montréal.

Son témoignage se poursuivra à la fin du mois. Il devrait alors entrer dans le vif du sujet, soit les agressions sexuelles alléguées qui l’ont mené à témoigner à la cour.

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