Collision mortelle à 100 km/h à Québec: un chauffard coupable d’avoir tué un autre automobiliste alors qu’il roulait en sens inverse
Falanka-Yves Kiona a reconnu sa culpabilité à des chefs d’accusation de conduite dangereuse et avec facultés affaiblies causant la mort pour un violent face-à-face

Pierre-Paul Biron
Falanka-Yves Kiona a reconnu vendredi avoir causé la mort d’un homme de 47 ans dans une violente collision survenue à 100 km/h, alors que l’accusé circulait en sens inverse sur l’autoroute Laurentienne avec près du double de la limite permise d’alcool dans le sang.
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Arrêté par les policiers après la collision le 19 février 2023, l’accusé aurait affirmé n’avoir bu que deux verres de vin le soir de l’accident. Or, les caméras de surveillance d’une SAQ le montrant acheter deux bouteilles d’alcool fort, le témoignage de ses amis et le taux 151 mg d’alcool par 100 ml de sang démontrent bien que l’accusé était fortement intoxiqué quand il a causé la mort de Dominic Gauthier.

Ce dernier circulait en direction sud sur l’autoroute Laurentienne dans le secteur du boulevard du Lac dans sa Honda Civic quand il a été fauché de plein fouet par le VUS Ford Escape du chauffard.
Dans les instants précédant l’impact, vers 21h37, une dizaine d’appels étaient entrés au 911 pour signaler une voiture qui roulait à sens inverse, mais le temps aura manqué pour immobiliser le véhicule de Falanka-Yves Kiona avant qu’un drame se joue.
«Nonchalant, relax»
Selon le reconstitutionniste qui a analysé la scène, Kiona roulait à environ 101 km/h dans les instants précédant le drame.
L’expertise démontre que l’accusé a appuyé sur les freins «uniquement au moment de l’impact».
Les premiers témoins arrivés sur place ont confié que Kiona, 53 ans, semblait «nonchalant», «relax». Un témoin dira même qu’il semblait «chiller» aux côtés de sa voiture, ayant mis un long moment avant d’aller s’enquérir de l’état du passager dans la voiture qu’il venait d’emboutir.
«Selon ce que le témoin constate, l’accusé semble intoxiqué, car il a l’air perdu et sa démarche est chambranlante, comme s’il pouvait perdre pied», a relaté la procureure de la Couronne au dossier, Me Valérie Bélizaire-Joseph.

Aucune chance pour la victime
Quant à la victime, Dominic Gauthier, rien n’a pu être fait pour le sauver. Plusieurs personnes ont tenté de se porter à son secours, mais il était déjà inconscient et son pouls était «faible, voire fuyant».
Coincé dans son véhicule, l’homme de 47 ans n’a pu être délogé avant l’arrivée des pompiers. Les pièces de désincarcération ont été nécessaires pour le sortir de la carcasse de ferraille qu’était devenue sa voiture.
«La victime n’a jamais repris connaissance et dès son extraction du véhicule, des manœuvres de réanimation sont effectuées jusqu’à l’hôpital», a expliqué Me Bélizaire-Joseph.
M. Gauthier est décédé à 22h26, soit moins d’une heure après la collision.

Observations sur la peine à venir
Un rapport présentenciel a été demandé par l’avocate de la défense, Me Amélie Levasseur, afin d’orienter la sentence à être imposée à Falanka-Yves Kiona. Ce dernier a plaidé coupable à deux chefs d’accusation vendredi, soit de conduite dangereuse et de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort.
L’accusé est en liberté durant les procédures.
Le dossier reviendra devant le tribunal le 14 juin prochain pour que soit fixée la date des observations sur la peine. Il est déjà prévu que la famille de la victime présente une déclaration à cette étape.
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