Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

À Kyïv, un refuge pour animaux rescapés de la guerre

AFP
Partager

AFP

2022-06-14T12:47:10Z
Partager

KYÏV | Dans un grand refuge pour animaux de Kyïv, la vétérinaire Natalia Mazour tient dans ses bras un chat tigré de trois ans, Mourzik, dont la propriétaire est décédée. 

• À lire aussi: [EN DIRECT] 111e jour de guerre en Ukraine: voici tous les derniers développements

• À lire aussi: Le pape fustige la «férocité» de la Russie dans une guerre «peut-être provoquée»

• À lire aussi: Les Russes tentent d’encercler les Ukrainiens à Severodonetsk, Zelensky réclame des armes

Il habitait Boutcha, ville de la banlieue de Kyïv devenue symbole des atrocités imputées aux forces russes lors de leur occupation des environs de la capitale ukrainienne en mars.

«Sa maîtresse a survécu aux bombardements et à l’occupation mais elle est morte ensuite, elle n’a pas supporté la situation», raconte la vétérinaire, en tenant le gros chat aux yeux verts.

AFP
AFP

Beaucoup d’animaux domestiques ukrainiens ont partagé les souffrances de leur maître depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février. Certains ont perdu leur maître ou leur foyer, ou ont été blessés. Les plus chanceux ont été accueillis dans des refuges, où ils peuvent espérer trouver de nouveaux propriétaires.

Dans le refuge temporaire de Mme Mazour, il y a dix-neuf chiens et chats: certains s’activent, sautent ou aboient, d’autres sont tranquilles, au repos, tel Kai, un chien de sept ans dont le nom figure sur une pancarte accrochée au grillage.

Publicité
AFP
AFP

Il est arrivé le 19 avril de Borodianka, une autre banlieue de Kyïv où des atrocités ont été commises. La pancarte indique qu’il a reçu un traitement anti-puces et qu’il a bon appétit.

Besoin d’attention

«Quand la guerre a commencé, on a vu une hausse des animaux abandonnés», dit Mme Mazour, qui dirige l’hôpital vétérinaire de Kyïv et gère aussi ce refuge, installé dans un pavillon d’un centre d’expositions.

AFP
AFP

«Avec l’aide de la ville et de bénévoles, on a décidé d’organiser ce refuge temporaire. On essaie aussi de leur trouver une nouvelle famille d’accueil», explique-t-elle à l’AFP.

Chiens et chats sont logés dans des sections différentes et des bénévoles se relaient pour veiller sur eux, les nourrir ou les promener.

AFP
AFP

Depuis l’ouverture du refuge fin mars, 132 animaux sont passés par là, venus de la région de Kyïv mais aussi de l’est de l’Ukraine, où se concentrent les combats depuis début avril. Quatre-vingt-dix-sept d’entre eux ont trouvé de nouveaux maîtres.

«Si un animal a perdu son maître et a été exposé aux combats et aux bombardements, il a d’abord besoin de socialisation», explique la vétérinaire.

AFP
AFP

«Ils ont l’habitude d’être avec des humains, donc ils ont besoin de tendresse et d’attention, que quelqu’un s’asseye avec eux et leur parle.»

Depuis le début de la guerre, les animaux domestiques sont souvent aux premières loges: les images d’Ukrainiens fuyant leur foyer avec chats ou chiens dans leurs bagages sont nombreuses. Mais tous n’ont pas pu suivre leur maître.

AFP
AFP

«Aider le plus possible»

Certains animaux sont aussi devenus des célébrités, comme Patron, un Jack Russell qui aide aux opérations de déminage dans les zones reprises par les forces ukrainiennes.

Patron, qui a près de 300 000 abonnés sur Instagram, a même reçu une médaille du président Volodymyr Zelensky en mai, et une distinction lors du dernier festival de Cannes en France.

Dans le refuge temporaire, les animaux sont choyés par des bénévoles comme Dmytro Popov. Ce botaniste de 28 ans et sa femme ne sont pas autorisés à avoir d’animal dans l’appartement qu’ils louent. Ils ont donc «décidé de venir ici et d’aider le plus possible», dit-il.

«J’aime les chiens depuis l’enfance, parfois je me prends moi-même pour un chien», plaisante un autre bénévole, Iouri Manko, 31 ans. «Je ne sais pas de quoi demain sera fait mais je veux continuer à venir ici».

Publicité
Publicité