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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

À Cuba, les habitants fuient les côtes à l'approche de «Melissa»

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AFP

2025-10-28T22:53:52Z
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«Si tu es la maîtresse des eaux, disperse l'ouragan afin qu'il ne nous cause pas trop de dégâts», implore Floraina Duany à la Vierge de la Caridad del Cobre, dans le sud-est de Cuba où les habitants se préparent à l'arrivée de Melissa, redoutable ouragan qui a déjà frappé la Jamaïque de plein fouet.

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La vieille dame, âgée de 82 ans, habite face à la mer, à Siboney, une localité située à 15 km à l'est de Santiago de Cuba, deuxième ville du pays. Elle raconte qu'elle a déjà tout perdu en 2012 lorsque l'ouragan Sandy avait touché la province.

Mardi matin, elle a été évacuée chez un voisin dont la maison se trouve sur les hauteurs du village. «J'ai peur, mais j'ai encore plus peur d'être loin de chez moi et que le peu que je possède soit emporté, comme cela s'est passé avec Sandy, et qu'ensuite on ne me donne rien, même pas un sac de ciment pour reconstruire ma maison!»

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Sous une pluie torrentielle, emportant quelques affaires, des habitants, certains visiblement bouleversés, sont évacués dans des camions, des bus et des véhicules de l'armée. Des militaires et des volontaires portent à bout de bras plusieurs personnes âgées jusqu'aux véhicules prévus pour les opérations d'évacuation, a constaté l'AFP.

Des familles cheminent sur des sentiers étroits, glissants de boue, au milieu d'une végétation dense, pour chercher un abri sûr, loin de la côte et de ses maisonnettes précaires, faites le plus souvent de bois ou de tôle.

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Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), Melissa a quitté la Jamaïque mardi, arrachant sur son passage toitures et arbres et provoquant des pluies diluviennes, et se dirige vers Cuba qu'il devrait atteindre mercredi. Les autorités cubaines ont déclaré «l'état d'alerte» dans six provinces de l'est du pays.

«Qu'elle se désintègre dans la mer»

Alors que la diffusion des messages de prévention est rendue plus difficile en raison du manque d'électricité, lié à la difficile situation économique de l'île, les autorités s'affairent dans une course contre la montre: élagage des arbres, nettoyage des drains et des égouts, récolte des cultures arrivées à maturité, évacuation du bétail et protection des bâtiments.

Le président Miguel Diaz-Canel a demandé que la préservation des vies humaines soit la priorité. En uniforme militaire, il a présidé depuis La Havane un conseil de défense nationale qui coordonne les préparatifs sur l'île.

«Nous demandons une fois de plus à toute notre population de se trouver dans des zones sûres pour faire face à cet ouragan», a-t-il déclaré dans un message télévisé adressé au pays.

Des véhicules équipés de mégaphones mettent en garde les habitants dans les rues de Santiago de Cuba contre les dangers de l'ouragan, qui a frappé la Jamaïque en catégorie 5 (sur 5), avant d'être rétrogradé en catégorie 4.

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Depuis lundi, les habitants de l'est de l'île de 9,7 millions d'habitants ont tenté de stocker eau, nourriture, bougies et piles pour affronter l'ouragan.

«Nous avons acheté du pain, des spaghettis, de la viande hachée. Ce cyclone est sérieux, mais nous allons nous en sortir», estime Graciela Lamaison, professeure d'anglais de 59 ans. «Il faut garder espoir, il faut avoir de la force, il faut avoir foi», ajoute-t-elle.

Sa voisine Lourdes Pérez, âgée de 77 ans, qui a perdu sa maison en 2012, a également demandé mardi la protection de la Vierge de la Caridad del Cobre, la sainte patronne du pays, dont le sanctuaire se situe non loin de Santiago de Cuba, et qui est vénérée autant par les catholiques que par les adeptes des religions afro-cubaines.

Lourdes Pérez dit à l'AFP avoir confiance en elle: «Je lui dis "Cachita, comporte-toi bien et garde-nous en paix. Que cette dame s'en aille, qu'elle se désintègre dans la mer!"»

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