900 000 patients en attente d’un médecin spécialiste: «Ça devient dangereux», déplore le CPM

Dominique Plante
Les 900 000 Québécois qui attendent pour consulter un médecin spécialiste représentent un record bien triste pour le président du Conseil de protection des malades (CPM), qui estime même que cette réalité est inquiétante pour la santé des patients.
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«Le nombre continue à augmenter de manière effarante et ça devient dangereux, il me semble, parce qu'il y a trop de monde sur les listes d'attente pour voir un médecin spécialiste ou voir peut-être un diagnostic d'un cancer ou d'une autre maladie», a expliqué Paul Brunet, président du CPM, en entrevue au micro de Francis Gosselin, à QUB radio et télé, diffusée simultanément sur les ondes du 99,5 FM Montréal.
Un comité s’assure que les cas urgents soient vus en priorité, mais avec une liste d’attente de 900 000 personnes, «c’est sûr qu’on va perdre le fil», estime M. Brunet.
Le nombre de patients est d’ailleurs passé de 500 000 à plus de 900 000 en seulement cinq ans au Québec, selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Comment régler la situation?
L’homme offre quelques pistes de solutions: d’abord, le recours à des médecins de l’autre côté de la frontière.
«À la fin des années 90, début 2000, on manquait tellement de spécialistes pour voir les patients pris avec le cancer qu'on avait envoyé les patients à Plattsburgh», a-t-il rappelé.
En ce qui concerne l’enjeu de ceux qui œuvrent au privé, Paul Brunet propose une stratégie similaire à celle de l’Ontario.
«En Ontario, le tarif d’un spécialiste, quel que soit le soin que vous produisez, c’est le même, a-t-il expliqué. Alors, que vous soyez au privé ou au public, c'est le même tarif, c'est obligatoire.»
Le président du CPM estime donc qu’en discutant avec les médecins spécialistes, cela pourrait diminuer leurs départs vers le privé.
«Il y a quelques solutions, il me semble, qui mériteraient qu'on regarde et qu'on applique tout de suite, a-t-il dit. Écoutez, c'est 900 000 personnes qui attendent pour voir un spécialiste, ça n'a pas de bon sens.»
Écoutez l’entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.