Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

83% des PME disent que la taxe carbone leur nuit

François Vincent, vice-président de la FCEI pour le Québec, dont l'organisation dénonce la Bourse du carbone.
François Vincent, vice-président de la FCEI pour le Québec, dont l'organisation dénonce la Bourse du carbone. FCEI
Partager
Photo portrait de David Descôteaux

David Descôteaux

2025-10-01T10:30:00Z
Partager

Plus de 4 petites et moyennes entreprises du Québec sur 5 affirment que la taxe carbone gruge leur compétitivité, selon un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

• À lire aussi: PME Inc.: il investit 1,5 M$ dans une nouvelle usine, malgré la perte de trois travailleurs étrangers temporaires

Devant ce constat, l’organisation réclame l’abolition pure et simple du marché du carbone, qu’elle juge injuste et coûteux pour les PME.

Alors que le gouvernement fédéral a déjà remis 3,1 milliards $ aux entreprises du reste du pays avant d’éliminer sa taxe carbone, le Québec fait cavalier seul avec la bourse du carbone. Résultat : le litre d’essence coûte entre 6,8 et 24,9 cents de plus cette année, et la facture grimpera de 9,5 à 35 cents d’ici 2030, selon le ministère de l’Environnement.

Des PME qui se sentent oubliées

Depuis sa création, le marché du carbone a généré des milliards, redistribués surtout aux grandes entreprises et aux multinationales. Pendant ce temps, les PME — qui forment l’épine dorsale de l’économie québécoise — en sont exclues.

«Chaque litre d’essence coûte plus cher aux PME québécoises à cause de la bourse du carbone. Pendant que d’autres juridictions allègent leurs entreprises, ici, on les pénalise», dénonce François Vincent, vice-président de la FCEI pour le Québec.

Le sondage de la FCEI révèle aussi que 78% des PME veulent que Québec imite l’Ontario en réduisant la taxe sur les carburants, et que 76% exigent des règles environnementales appliquées uniformément d’une province à l’autre.

Pression sur le gouvernement

Le premier ministre François Legault a reconnu que le Québec est désormais la seule province à maintenir une taxe carbone via la bourse du carbone. Il n’exclut pas de retourner une partie des revenus — plus de 1 milliard $ — directement dans les poches des Québécois.

«Est-ce qu’on peut prendre une partie de cet argent, on parle de plus de 1 G$, pour le remettre dans le portefeuille des Québécois? C’est quelque chose que Bernard Drainville va regarder à l’environnement», a-t-il confié à Mario Dumont le 12 septembre.

La FCEI presse d'ailleurs le ministre de l’Environnement, Bernard Drainville, d’aller plus loin : abolir le marché du carbone ou, à tout le moins, redistribuer intégralement et de façon transparente ses revenus aux citoyens et aux PME.

«Les PME veulent faire partie de la solution climatique. Mais elles n’ont pas à payer plus que les autres. Le système actuel est injuste et nuit à leur compétitivité», conclut François Vincent.

Publicité
Publicité