83% des PME disent que la taxe carbone leur nuit


David Descôteaux
Plus de 4 petites et moyennes entreprises du Québec sur 5 affirment que la taxe carbone gruge leur compétitivité, selon un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
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Devant ce constat, l’organisation réclame l’abolition pure et simple du marché du carbone, qu’elle juge injuste et coûteux pour les PME.
Alors que le gouvernement fédéral a déjà remis 3,1 milliards $ aux entreprises du reste du pays avant d’éliminer sa taxe carbone, le Québec fait cavalier seul avec la bourse du carbone. Résultat : le litre d’essence coûte entre 6,8 et 24,9 cents de plus cette année, et la facture grimpera de 9,5 à 35 cents d’ici 2030, selon le ministère de l’Environnement.
Des PME qui se sentent oubliées
Depuis sa création, le marché du carbone a généré des milliards, redistribués surtout aux grandes entreprises et aux multinationales. Pendant ce temps, les PME — qui forment l’épine dorsale de l’économie québécoise — en sont exclues.
«Chaque litre d’essence coûte plus cher aux PME québécoises à cause de la bourse du carbone. Pendant que d’autres juridictions allègent leurs entreprises, ici, on les pénalise», dénonce François Vincent, vice-président de la FCEI pour le Québec.
Le sondage de la FCEI révèle aussi que 78% des PME veulent que Québec imite l’Ontario en réduisant la taxe sur les carburants, et que 76% exigent des règles environnementales appliquées uniformément d’une province à l’autre.
Pression sur le gouvernement
Le premier ministre François Legault a reconnu que le Québec est désormais la seule province à maintenir une taxe carbone via la bourse du carbone. Il n’exclut pas de retourner une partie des revenus — plus de 1 milliard $ — directement dans les poches des Québécois.
«Est-ce qu’on peut prendre une partie de cet argent, on parle de plus de 1 G$, pour le remettre dans le portefeuille des Québécois? C’est quelque chose que Bernard Drainville va regarder à l’environnement», a-t-il confié à Mario Dumont le 12 septembre.
La FCEI presse d'ailleurs le ministre de l’Environnement, Bernard Drainville, d’aller plus loin : abolir le marché du carbone ou, à tout le moins, redistribuer intégralement et de façon transparente ses revenus aux citoyens et aux PME.
«Les PME veulent faire partie de la solution climatique. Mais elles n’ont pas à payer plus que les autres. Le système actuel est injuste et nuit à leur compétitivité», conclut François Vincent.