Consultation publique sur le tramway: 69 % des participants en faveur de la rue partagée


Stéphanie Martin
Soixante-neuf pour cent des répondants à une consultation publique sur le tramway se sont prononcés en faveur d'une rue partagée sur René-Lévesque. Pour le maire, le choix de cette solution est maintenant définitif.
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Mercredi, la Ville de Québec a dévoilé les résultats de sa consultation en ligne, qui a recueilli 2099 participations du 4 au 25 mars derniers.
La Ville a tâté le pouls des citoyens avec une consultation ouverte à tous et qui cherchait à connaître l'opinion des gens sur l'aménagement d'une portion de 500 m de René-Lévesque en rue partagée, pour le passage du tramway.
Une quarantaine de questionnaires, favorables à la rue partagée, ont été rejetés parce qu’ils avaient été remplis par un robot, a soumis le directeur du Service de l’interaction citoyenne, Martin Lefebvre.
Pas de valeur scientifique
Celui-ci a reconnu que la consultation n'avait pas la valeur scientifique d'un sondage. Pour le maire, Bruno Marchand, l'exercice « a une pleine valeur ».
Globalement, 69 % des répondants se sont dit en faveur de la rue partagée. Une grande part d'entre eux venaient des quartiers limitrophes de René-Lévesque, soit 67 % ; 33 % venaient d’autres quartiers de la ville ; une petite proportion venait de l’extérieur de Québec.
Les citoyens habitant à proximité sont favorables à la rue partagée à 70 % ; ceux habitant dans d’autres quartiers sont favorables à 64 % ; ceux habitant à l’extérieur de Québec sont favorables à 75 %. C’est chez les jeunes que l’appui est le plus marqué.
« Ça va dans le sens de ce qu’on pensait », a indiqué Bruno Marchand, qui a souligné que cela était « un départ intéressant ».
Nouveau sondage à venir
La Ville mènera un nouveau sondage sur le tramway d'ici les vacances d'été, a indiqué le maire, qui est convaincu que l’appui grimpera, après le dernier coup de sonde à 41 %.
Les résultats seront rendus publics. Mais, pour M. Marchand, le choix de la rue partagée dans le secteur de Cartier est maintenant incontournable. « Nous allons faire ça. »
Le dévoilement par Le Journal, en cours de consultation, d'une étude qui prévoit que la circulation sera accrue sur Grande Allée avec la venue de la rue partagée a contribué à faire grimper l'adhésion, a révélé M. Lefebvre.
Celle-ci se situait auparavant autour de 50 % et elle a par la suite bondi à 69 %.
Compétence municipale
Le gouvernement de la CAQ avait cité les données de cette étude pour critiquer et rejeter la rue partagée, en raison du temps de parcours accru pour les citoyens de la périphérie.
M. Marchand ne compte pas sur les résultats de la consultation pour faire changer la CAQ d'avis. C'est d'abord la non-ingérence dans les champs de compétence municipaux qui doit guider l'action du gouvernement, selon lui.
– Avec la collaboration de Marc-André Gagnon
▶ Au gouvernement, on n’a pas souhaité réagir mercredi.
Aménagement du secteur Cartier
Critères les plus importants pour les répondants
- Bonification de l’espace pour les piétons et cyclistes
- Protection des arbres existants
Critères les moins importants pour les répondants
- Maintien de la capacité routière actuelle
- Limitation des acquisitions requises
Source : Ville de Québec
Ce qu’ils ont dit
« Cet exercice-là est valide, il est intéressant. Il donne un son de cloche intéressant. »
– Bruno Marchand, maire de Québec
« On a senti beaucoup d’empressement de la part du maire pour révéler les données de la consultation publique. Encore une fois, on semble être dans l’exercice de communication politique dans le but de mettre de la pression sur le principal bailleur de fonds du projet. »
– Éric Ralph Mercier, chef de Québec 21
« Les résultats du sondage nous confirment ce que la campagne nous a fait sentir : la population veut de l’ambition pour la mobilité durable. Ce que je constate aujourd’hui, c’est que le tramway est plus populaire que la CAQ et que leur ingérence dans les affaires de la Ville est complètement injustifiée. »
– Jackie Smith, cheffe de Transition Québec
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