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Culture

Découvrez le métier que Julie Trépanier aurait voulu pratiquer

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Samuel Pradier

2025-04-10T10:00:00Z
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Julie Trépanier campe une avocate franche et directe dans Indéfendable, mais elle est beaucoup plus douce et vulnérable dans la vraie vie. Discrète, elle a toutefois accepté de lever un peu le voile sur son univers intime, riche de mille et une expériences.

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Enfant, je voulais être peintre

Toute petite, je me souviens que j’adorais les couleurs, j’aimais beaucoup dessiner, j’adorais peinturer. Mais dès les premières années du primaire, j’ai changé et je voulais être chanteuse ou comédienne. Ça n'était pas vraiment clair entre les deux et, en cinquième année, j'ai participé à une pièce de théâtre à l'école. C’est alors devenu très clair dans ma tête. Je me souviens parfaitement du moment où ça m'a happé. Dans la pièce qu'on jouait, je devais entrer sur scène dans le noir, m'asseoir, et ensuite la lumière s'allumait. Je devais alors commencer un petit monologue. Je me souviens d'avoir ressenti l'énergie, l'échange entre le public attentif et moi. J’ai compris le pouvoir que j’avais avec mes mots, que je pouvais les influencer et leur permettre de vivre des émotions. Il y avait une espèce de lien tellement puissant avec les gens. Je n'avais jamais goûté à ça et je pense que je ne l'ai jamais revécu depuis, à part au théâtre. Et je n’ai jamais eu envie de faire autre chose, je n’ai jamais eu de plan B.

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Gracieuseté Julie Trépanier
Gracieuseté Julie Trépanier

J’étais très impliquée à l’école

À l’adolescence, je me suis beaucoup impliquée dans toutes les activités de l’école. J’ai participé à toutes les pièces de théâtre, de théâtre musical, les danses, Secondaire en spectacle... Je faisais aussi beaucoup de sport. On avait notamment un programme de flag football; j’ai tellement adoré jouer à ça! Au primaire, j’avais fait de la gymnastique pendant sept ans, et j’étais très physique. J’aimais bouger. J’étais dans à peu près tout ce qu’il était possible de faire, j’avais une énergie débordante. C’était une période heureuse pour moi. Il s'est aussi passé des affaires un peu bizarres, comme pour tous les adolescents. On ne comprend pas toujours ce qui se passe! Mais, somme toute, j'étais heureuse d'être à l'école, j'avais de bonnes notes et j’avais des amis. Ce sont de beaux souvenirs.

J’ai été responsable d’un café à 15 ans

Vers l’âge de 15 ans, je travaillais dans un café à Trois-Rivières. J’étais vraiment jeune, mais je voulais absolument épargner pour pouvoir m’acheter une voiture, parce qu’en région, le transport en commun n’est pas super efficace. Rapidement, on m’a fait confiance et je suis devenue responsable du café au complet. Je ne suis pas la meilleure en maths, et je me souviens que, quand je devais faire la caisse, ça ne balançait jamais. C’est ma mère, qui venait me chercher à la fermeture du café, qui sortait de l’argent de son porte-monnaie pour combler les quelques dollars qui manquaient dans la caisse. Une fois, il y a eu du surplus et je l’ai pris pour rembourser ma mère. Je me suis fait renvoyer le lendemain à cause de ça. Après le café, je me souviens d'avoir postulé au IGA, et on m’avait mise à la poissonnerie. C’était épouvantable, ça sentait la mort! Je laissais mes chaussures à l’extérieur de la maison tellement ça puait. J’ai détesté ça. Finalement, quand j’ai eu assez d'argent, il y a eu un voyage en Espagne avec l’école et je suis partie en voyage au lieu de m’acheter une auto.

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J’ai vécu 10 ans à Vancouver

Ma mère est partie à Vancouver et je l’ai suivie. Je n’avais pas forcément choisi d’être là mais, avec le recul, je pense qu’il devrait y avoir un programme scolaire qui permette aux élèves d'aller vivre un an ou un semestre à l’étranger. C’est tellement important de sortir de ce qu’on connaît, d’aller à la rencontre d’autres cultures, et à la rencontre de soi-même. J’étais encore dans le même pays, mais j’ai découvert tellement de choses! Lorsque je suis arrivée dans ma nouvelle école secondaire, j’étais la minorité linguistique pour la première fois de ma vie. Il y avait aussi énormément de diversité culturelle, et le plus beau, c’est que tout le monde se côtoyait et s’appréciait. Tout le monde avait une compréhension de base de la culture des autres, des fêtes religieuses de chacun, des traditions de leurs pays. Au début, je me sentais tellement ignorante, parce que je l’étais. J’apprenais l’anglais, je m’exprimais mal et je me souviens que les gens me regardaient comme si j’étais idiote ou nulle. Ce sentiment de ne pas être capable de s’exprimer, de ne pas être acceptée, de ne pas être reconnue, ce n’est pas facile, mais ça donne de l’humilité.

Mon chum est authentique et engagé

C’est une des choses que j’apprécie le plus chez lui. De mon côté, je suis quelqu’un de sérieux. Dans la vie, je ne fais pas les choses à la légère, et je ne vais pas hésiter longtemps. Pour moi, c’est vraiment noir ou blanc, dans toutes les sphères de ma vie, pas juste en amour. Je sens que mon chum, qui est photographe, a ce même désir d’être là que moi, et que notre relation prend autant d’importance dans sa vie que dans la mienne. Ça m’émeut, parce que ça fait de lui un vrai partenaire de vie. Que ça aille bien ou moins bien, je ne doute jamais de son engagement.

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J’ai traversé l’Europe en solo

À l’âge de 18 ans, je suis partie toute seule en Europe pendant deux mois. Sur le coup, je trouvais ça normal de le faire, mais avec le recul, je crois que c’est quand même jeune. En plus, il n’y avait pas de téléphone intelligent à l’époque et Facebook commençait à peine. J’ai fait un grand tour, de la France à l’Irlande, en passant par la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie et l’Espagne. J’ai fait six pays en deux mois grâce aux passes de train. Je me rappelle qu’on écrivait le nombre de passages au stylo. Avant de partir, une amie m’avait dit que le Dollorama vendait des stylos qui s’effacent. Comme mon budget était limité, j’avais acheté une passe de 10 passages, mais grâce au stylo, j’ai pu en faire au moins une vingtaine, parce que j’effaçais mes marques à chaque fois. Et je ne me suis jamais fait prendre! C’est un voyage qui a été vraiment le fun, durant lequel j’ai fait plein de belles rencontres.

J’ai une forme de déni par rapport à l’actualité

Ce n’est pas complètement du déni, mais j’ai fait le choix de ne pas accorder trop de mon temps, de mon espace mental et de mon temps d’écoute aux Donald Trump de ce monde, aux gens qui carburent à notre peur. Leurs stratégies ne fonctionnent que si on a peur constamment. Je sais déjà tout ce qu’ils font, ils ne vont pas prendre mon espace mental et ma santé en plus. Récemment, j’ai ressenti le besoin de me tourner vers mes concitoyens, particulièrement les gens que je ne connais pas. J’ai besoin de me sentir liée aux gens autour de moi, qu’on soit ensemble, qu’on forme une communauté. Les guerres partout dans le monde, c’est atroce, ça nous mine collectivement. Je pense qu’il faut se rapprocher, qu’on se parle plus, qu’on se regarde dans les yeux, qu’on se touche, qu’on s’aide, et tout ça va nous donner du courage collectivement. Ça peut sonner «cucul», mais des petits gestes, ça peut faire du bien à l’autre, et ça nous en fait aussi à nous. Tendre la main, c’est mon remède actuellement.

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