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Culture

60 ans du «Guide de l’auto»: le chroniqueur automobile Gabriel Gélinas raconte l’histoire d’un phénomène québécois

«Le guide de l'auto 2026» est disponible en librairie

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Marjolaine Simard

2025-10-09T10:00:00Z
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Le guide de l’auto passe en sixième vitesse et célèbre en grand ses 60 ans de passion automobile avec une édition anniversaire 2026 hors du commun. Au menu: des dossiers spéciaux qui revisitent les moments forts de l’histoire de l’automobile et du légendaire guide lancé par Jacques Duval en 1967. Depuis 20 ans, Gabriel Gélinas, chroniqueur automobile, tient fermement le volant de cette référence incontournable au Québec. Nous l’avons rencontré pour faire un tour de piste de ce phénomène culturel et de son propre parcours passionnant.

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C’est le 60e anniversaire du Guide de l’auto. Avez-vous préparé quelque chose de spécial pour souligner l’événement?

Absolument! En plus du Guide de l’auto standard, avec nos coups de cœur et nos analyses habituelles, cette 60e édition propose 32 pages de rétrospectives, de dossiers spéciaux et de photos d’époque. On a, par exemple, comparé des modèles emblématiques des années 1960 avec leurs versions actuelles: la Ford Mustang, la Mini Cooper, la Toyota Corolla, la Porsche 911, la Chevrolet Corvette... C’est fascinant de voir leur évolution.

Vous plongez aussi dans l’histoire automobile du Québec?

Oui. Peu de gens savent qu’il y a déjà eu une production automobile ici. On rappelle des moments marquants, comme l’usine GM de Boisbriand, l’usine Hyundai de Bromont et même les Renault fabriquées à Saint-Bruno. Ce survol montre à quel point le Québec a participé à sa façon à l’histoire de l’automobile.

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Vous rendez également hommage aux marques disparues...

Tout à fait. Un vrai clin d’œil à Jacques Duval, qui nous a quittés 2024 — et qui, avant d’être chroniqueur automobile, animait Le cimetière du disque —, on a créé Le cimetière des marques. On revisite des marques qui ont disparu au fil des 60 dernières années: Acadian, Beaumont, Saab et bien d’autres.

Le regard ne se tourne pas seulement vers le passé, mais aussi vers l’avenir?

Exactement! Nous avons un dossier sur la voiture du futur, comme la voiture autonome, la voiture volante et l'intérêt pour les matériaux recyclés. On voulait montrer où s’en va l’industrie.

Patrick Seguin / TVA Publications
Patrick Seguin / TVA Publications

Il y a même un clin d’œil très rétro dans cette édition...

Oui, un de nos journalistes a réalisé un essai complet, comme dans les années 1960. Il a pris des photos sur pellicule, en noir et blanc, il a tapé son article à la machine à écrire... On a reproduit le tout tel quel dans le Guide, comme on le faisait dans le bon vieux temps. C’est un hommage amusant à l’époque de Jacques Duval.

Pourquoi, selon toi, le Guide est-il un véritable succès?

Il n’y a pas beaucoup de médias au Québec qui durent 60 ans, surtout à l’ère d’internet, où l’information est partout. Pourtant, le Guide de l’auto conserve sa place. On peut comparer les modèles en feuilletant simplement les pages, prendre des notes, entourer, découper, afficher sur le frigo... ce n’est pas qu’un outil de référence ou de consommation, c’est un véritable phénomène culturel. L’an dernier, c’était le livre le plus vendu au Québec. Certaines personnes poursuivent même la collection que leur père avait commencée. Un autre aspect qui me rend très fier, c’est que des profs me disent que le Guide aide à faire lire les garçons à l’école. Fascinés par les voitures, ils se mettent à lire, et souvent, cela ouvre la porte à d’autres lectures.

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Le plaisir, celui de découvrir de nouvelles voitures, est-il toujours là pour toi?

Absolument! Je fais ça depuis 1992, et actuellement, le domaine évolue si vite, avec toutes les innovations technologiques, que c’est toujours excitant. Quand j’écris pour Le guide de l’auto, je le fais comme si un ami me demandait: «Je pense acheter cette voiture et je veux ton avis.» Bien sûr, certaines semaines sont plus excitantes que d’autres, et conduire une voiture sport sur circuit reste toujours le point fort de mon année.

Peux-tu nous expliquer comment ta passion pour les voitures a commencé?

Quand j'étais petit, je lisais les bandes dessinées de Michel Vaillant, qui racontaient l’histoire d’un pilote français dont le père construisait des automobiles. Puis, ma mère m’a amené à un Grand Prix, et j’ai été complètement impressionné. Plus tard, alors que je faisais mes études universitaires, je suis aussi allé à l’école de pilotage Jim Russell, au circuit Mont-Tremblant, et j’ai commencé à faire de la course.

Faisais-tu tes études dans un domaine lié à l’automobile?

Non, j’étudiais le cinéma et les sciences politiques à l’Université Concordia. Mais j’ai vite plongé dans la course, puis je suis devenu instructeur à l’école de pilotage. C’est là que j’ai rencontré un producteur de télévision, et tout a décollé. C’est à ce moment que je suis devenu chroniqueur.

Tu as même entraîné Jacques Villeneuve...

Oui, plusieurs pilotes passaient par l’école avant de lancer leur carrière internationale. Ces années passées sur le circuit de Tremblant, dans ce cadre paradisiaque, entre les montagnes, ont été incroyables. C’était dans les années 1980, et ça s'est poursuivi jusqu’en 1992, quand j’ai commencé à travailler à la télévision comme chroniqueur automobile. C’est en 2005 que je me suis joint l’équipe du Guide de l’auto.

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Tu as étudié en cinéma. Tu sembles aussi posséder un intérêt pour l’art et la culture...

Je viens d’une famille très ancrée dans l'industrie du spectacle. Mon grand-père, c’était le comédien Gratien Gélinas. Mitsou et la comédienne Isabel Richer sont mes cousines. Quand j’étais jeune, je passais beaucoup de temps avec elles lors des réunions de famille. Mon père, Michel Gélinas, était producteur de spectacles pour de nombreux artistes québécois et francophones. Il est décédé il y a un an et demi. J’ai donc grandi dans les coulisses de salles de spectacle, à observer des légendes comme Gilbert Bécaud, Joe Dassin, Serge Lama, Jacques Brel, Georges Moustaki ou Serge Reggiani... Ma mère travaillait en cinéma comme assistante à la réalisation. Je me souviens, tout petit, de jouer avec mes Tonka pendant qu’elle tournait des scènes de La vraie nature de Bernadette de Gilles Carle, à Saint-Gabriel-de-Brandon. Je suis aussi un grand fan d'architecture et d’aviation. Bref, je me passionne aussi pour toutes sortes d'autres trucs que l'automobile.

Quelques questions en rafale

Une voiture que tu as particulièrement aimé conduire dans ta carrière?

Il y en a plusieurs, mais la Porsche Carrera GT se démarque. Superbe voiture avec un moteur V10 atmosphérique, très rapide. Malheureusement, elle est aussi tristement célèbre à cause de l’accident mortel de l’acteur Paul Walker.

Ton record de vitesse?

Très tôt un samedi matin, 330 km/h sur une autoroute allemande sans limite de vitesse, au volant d’une Mercedes-Benz SLR McLaren, toit ouvert, dans la région de Stuttgart.

Quelle est ta marque de voiture personnelle?

Je change de voiture chaque semaine pour les essais: une Hyundai, une Mercedes-Benz, une Porsche, une Nissan... ça varie selon la semaine. Je peux tester plus de 70 voitures par année.

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