6 marques autochtones à connaître en 2025
Amélie Hubert-Rouleau
Les communautés autochtones d’ici regorgent d’artistes et artisans à la créativité débordante.
Voici six marques canadiennes à découvrir et à – pourquoi pas! – encourager sans attendre.
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1. Lesley Hampton
Cette artiste, designer et mannequin anishinaabe de la Première Nation Temagami, dans le nord de l’Ontario, développe très tôt une passion pour la couture: sa grand-tante lui apprend à coudre dès l’âge de quatre ans! Née à Terre-Neuve, elle déménage souvent lors de son enfance à cause du travail de son père; de l’Australie à l’Angleterre, l’Indonésie et la Nouvelle-Calédonie, en passant par les Maritimes et le nord du Canada. Elle démarre son entreprise tandis qu’elle est toujours aux études en techniques et design de mode au George Brown College, à Toronto. Coup de théâtre: en 2021, la chanteuse et rappeuse Lizzo porte une de ses créations, immortalisée sur ses réseaux sociaux. La même année, Lesley crée aussi une robe pour l’actrice mohawk Devery Jacobs en vue du gala des prix Emmy 2021. Depuis, les actrices Sandra Oh et Lily Gladstone ont également porté ses tenues aux designs uniques. En plus de ses créations destinées aux tapis rouges, la designer offre aussi une collection de prêt-à-porter composée de vêtements tantôt structurés, tantôt vaporeux et féminins. Lesley est une fervente défenseuse de l’inclusivité et de la diversité dans le monde de la mode.
2. Warren Steven Scott
Cet artiste membre de la Nation Nlaka’pamux est reconnu pour ses sublimes bijoux aux formes allongées. Né en 1988 à White Rock, en Colombie-Britannique, Warren est vite fasciné par les magazines et les émissions de télé qui abordent la mode, comme l’emblématique Fashion File. En 2018, grâce à l’aide de sa communauté, qui l’aide à se procurer une machine à coudre, Warren présente sa première collection, Sissy, à la première Semaine de la mode autochtone de Toronto. L’artisan réalise rapidement qu’il a besoin d’accessoires pour compléter les tenues de son défilé. Il décide donc de créer des boucles d’oreilles en utilisant des motifs inspirés de ses racines Nlaka’pamux et Sts'ailes: des formes ovoïdes, triangulaires, de plumes et de croissants. Traditionnellement, les bijoux autochtones sont fabriqués avec des perles, de l’argent et de la turquoise, mais Warren a envie d’utiliser des matériaux plus inattendus – et moins coûteux – comme l’acrylique pour produire ses créations. Son idée est un succès: il vend plus de 1000 paires en 2019. En 2022, il crée une collection de vêtements et conçoit, en collaboration avec la compagnie New Look, une ligne de 19 lunettes au style rétro. Depuis, l’artiste basé aujourd’hui à Toronto continue à faire sa marque grâce à ses accessoires originaux à l’esthétique organique.
3. Mini Tipi
Fondée en 2016, cette compagnie basée à Gatineau (territoire algonquin non cédé) est le fruit de la collaboration entre ses deux cofondatrices: Trisha Pitura, membre de la Première Nation de Nipissing (à l’est de Sudbury, en Ontario), et l’allochtone Mélanie Bernard, originaire de la ville de Québec. C’est lors d’un cours d’apprivoisement à la baignade pour bébés que les deux femmes se sont rencontrées. Elles sont devenues amies et ont réalisé qu’elles partageaient toutes deux le désir de communiquer la beauté de l’art des Premières Nations au grand public. Trisha et Mélanie ont compris qu’il y avait un manque flagrant de représentation des motifs autochtones authentiques dans l’industrie de la mode et de l’art de vivre. Elles ont donc démarré une ligne de produits textiles de qualité comprenant des couvertures, des foulards, des mitaines, des châles et des sacs conçus, coupés et cousus ici. Pour créer ses motifs distinctifs, Mini Tipi travaille en collaboration avec des artistes autochtones, à qui des redevances sont versées. Si Trisha personnifie la vision artistique et créative de Mini Tipi, Mélanie s’affaire davantage du côté des ventes et du marketing. À deux, elles incarnent un exemple concret d’une union porteuse d’un précieux pouvoir de réconciliation entre les peuples.
4. Sacrd Thndr
Alex Manitopyes est l’artiste non binaire et bispirituel.le fondateur.rice de cette marque autochtone de bijoux et d’accessoires basée en Alberta. À la fois Cri et Anishnaabe, des Nations Muskowekwan et Peepeekisis, Alex est né.e et a grandi à Mohkinstsis (Calgary, Alberta). Le nom de la compagnie s’inspire d’ailleurs du nom de son ancêtre, Manito pinaycee, qui signifie oiseau-tonnerre sacré (sacred thunderbird). Iel a commencé à s’intéresser au design graphique dans les années 1990, en utilisant l’ordinateur Mac acheté par sa mère. Puis, en 2017, iel a gradué de la Southern Alberta Institute of Technology, dans un programme en production et design dans les nouveaux médias. Depuis 2023, l’artiste fusionne traditions autochtones et modernité en offrant des bijoux fabriqués grâce à une méthode raffinée de découpe au laser. Le design des boucles d’oreilles en acrylique, des cravates bolos et des épingles s’inspire des différents pans de l’identité d’Alex. Par la même occasion, iel remet en question les notions associées au genre dans la mode. Les bijoux de Sacrd Thndr sont conçus pour que chaque personne puisse les porter, peu importe le genre auquel elle s’identifie, et qu’elle soit autochtone ou non.
5. ᐋᓃᓐ Aaniin
Alors qu’elle marchait dans les rues de Tkaronto (Toronto), Chelsee-Marie Pettit a croisé un homme qui portait un vêtement arborant un symbole qu’elle croyait d’origine autochtone. Intriguée, Chelsee-Marie a éventuellement réalisé en questionnant cet homme que le symbole n’était en fait qu’un triangle. Mais c’était assez pour faire germer l’idée de ce qui allait devenir éventuellement Aaniin, sa compagnie basée à Toronto. La jeune Anishinaabe, membre de la Première Nation d’Aamjiwnaang (Ontario), s’est dit: «Pourquoi ne voit-on pas plus de langues autochtones sur les vêtements?». Lancée en juin 2021, Aaniin – qui signifie «Bonjour» en anishinaabemowin – est une marque de vêtements streetwear ornés de symboles autochtones. Chelsee-Marie a eu l’idée de leur ajouter des codes QR, pour offrir un supplément d’informations et générer davantage de conversations à propos des cultures autochtones. Aaniin propose aussi des produits créés par plusieurs autres artisans.
6. Assinewe Jewelry
Membres de la Première Nation Sagamok Anishnawbek (Ontario), Edie et Jacquelyn Assinewe sont des sœurs jumelles tout aussi passionnées de mode que d’entrepreneuriat. Fondée en 2020, leur marque comprend un magnifique assortiment de bijoux perlés et en argile faits à la main. Edie a obtenu baccalauréat en commerce et gestion du commerce de détail à la Toronto Metropolitan University en 2021. C’est elle qui réalise tous les bijoux perlés pour la compagnie. Elle a appris cette technique en 2018 grâce à des membres de la communauté et prend bien soin d’intégrer les styles et techniques Ojibwe dans ses créations. Jacquelyn, quant à elle, a étudié au baccalauréat en commerce et gestion de la mode au Humber College. Elle produit les bijoux en argile qu’offre Assinewe Jewelry. Autodidacte, elle a appris à manipuler l’argile en regardant des tutoriels en ligne. La jeune femme s’inspire grandement de ses racines dans le design de ses bijoux, que ce soit dans les formes utilisées ou encore le nom de ses produits. Le tout forme une collection d’accessoires chics et coquets à la fois.
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