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L'article provient de TVA Sports
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50 ans à prendre soin des petits pee-wee de Hershey: la famille Dussault vit de hockey et de chocolat

Diane et Jacques Dussault, avec leur fils François, sont responsables de l’hébergement des Bears Jr. de Hershey depuis maintenant 50 ans, au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec.
Diane et Jacques Dussault, avec leur fils François, sont responsables de l’hébergement des Bears Jr. de Hershey depuis maintenant 50 ans, au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec. DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC
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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2025-02-15T05:00:00Z
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Le Tournoi pee-wee de Québec fête ses 65 ans et, pour une 50e année, rien de moins, une famille de Québec est aux petits soins de la même équipe. Les petits Bears de Hershey savent mieux que n’importe qui depuis tout ce temps que chez les Dussault, on n’est pas fait en chocolat!

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On dit de Hershey, en Pennsylvanie, qu’elle est la ville la plus douce et la plus sucrée de la planète. Évidemment, cette description se veut un clin d’œil à leur importante production de chocolat.

Du chocolat que se plaisent d’ailleurs à lancer dans la foule les proches des Bears lorsque l’équipe marque un but à chacune de ses présences à Québec, ce qui fait partie des traditions ancrées dans le tournoi.

Une tradition presque aussi riche que la présence des Bears elle-même. Il s’agit en effet de l’équipe qui affiche le plus d’ancienneté au tournoi, avec 64 présences consécutives, depuis 1961.

Et c’est depuis 1971 que les Dussault hébergent les petits Bears et qu’ils sont aussi responsables de les attitrer aux autres familles bénévoles.

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«C’est quasiment notre vie!» lance la matriarche du clan, Diane Dussault, lors d’une rencontre récente avec la famille au Pavillon Guy-Lafleur, voisin du Centre Vidéotron.

Une longue relation
Les Bears Jr. de Hershey, en 1979, au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec.
Les Bears Jr. de Hershey, en 1979, au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec. PHOTO FOURNIE PAR FRANÇOIS DUSSAULT

Quand la sympathique dame mentionne que les jeunes joueurs de Hershey et le tournoi pee-wee de Québec représentent tout un pan de la vie de la famille des Dussault, ce n’est pas une légende urbaine.

«On s’est rencontrés, mon mari et moi, un dimanche au tournoi pee-wee en 1967. J’avais 19 ans et j’accompagnais ma petite sœur de 11 ans qui voulait voir les pee-wee. Tout a commencé là pour notre famille au tournoi. On s’est mariés en 1970 et l’année suivante, on a commencé à garder des pee-wee», se remémore la dame de 77 ans.

Son mari, c’est Jacques, qui a hébergé des pee-wee avec elle jusqu’en 2000 et qui est toujours impliqué comme bénévole au tournoi, dans les loges corporatives.

«Nous sommes toujours restés amis avec l’entraîneur Charlie Hallman, aujourd’hui décédé, ainsi que ses enfants et petits-enfants. On a été aux noces de sa fille et à celle de son garçon. Sa dernière petite-fille se marie le 12 décembre et nous sommes encore invités», sourit-il.

La tradition se poursuit
François Dussault exhibe fièrement trois des bagues de championnat de Hershey, que la famille Dussault a pu savourer à Québec.
François Dussault exhibe fièrement trois des bagues de championnat de Hershey, que la famille Dussault a pu savourer à Québec. DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC

À deux reprises seulement, depuis 1971, les Dussault n’ont pas hébergé des pee-wee de Hershey. Il y a bien sûr eu l’édition annulée de 2021 pendant la COVID. Sinon, c’était en 1972, lorsque le fils de Diane et Jacques Dussault, François, est né.

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C’était une bonne raison pour mettre le tout sur pause pendant une petite année, puisque depuis, l’amour du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec a été bien transmis à fiston, ainsi qu’à sa sœur, Nathalie.

«Je n’ai pas eu la moindre hésitation quand mon père m’a dit de prendre la relève. Il n’a même pas eu besoin de me demander, en fait. Aujourd’hui, c’est facile d’aller chercher des familles parce qu’avec Hershey, c’est très bien organisé et nous sommes gâtés. C’était un naturel pour moi de poursuivre la tradition entre la famille Dussault et Hershey», dit-il.

Avec du recul, les Dussault ne se verraient nulle part ailleurs. Le fait d’accueillir les pee-wee de Hershey est devenu une richesse dans leur vie, bien plus qu’une simple bonne action.

«L’ancien entraîneur Charlie Hallman avait trois enfants. Aujourd’hui, nos enfants sont amis avec ses enfants. Nos petits-enfants sont amis avec leurs petits-enfants aussi. C’est une amitié de trois générations. C’est merveilleux», se réjouit Diane Dussault.

Que de souvenirs!

Au fil du temps, les souvenirs impérissables se sont accumulés.

À Québec, il y a bien sûr eu la présence de quelques joueurs célèbres de Hershey, dont les regrettés frères Johnny et Matthew Gaudreau.

François a aussi eu l’opportunité d’héberger les frères Marcus et Nick Foligno, qu’il décrit comme «deux bons jeunes avec beaucoup de leadership et des parents exceptionnels».

L’attaquant Nick Foligno, aujourd’hui avec les Blackhawks, avait renoué avec François Dussault, son fils Nikolas, ainsi que ses neveux Tristan et William, lorsqu’il portait les couleurs des Sénateurs d’Ottawa.
L’attaquant Nick Foligno, aujourd’hui avec les Blackhawks, avait renoué avec François Dussault, son fils Nikolas, ainsi que ses neveux Tristan et William, lorsqu’il portait les couleurs des Sénateurs d’Ottawa. PHOTO FOURNIE PAR FRANÇOIS DUSSAULT

Mais au-delà d’une poignée de joueurs devenus des figures connues dans la LNH, la famille retient surtout des petits moments du quotidien.

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«Je me souviens encore du petit gardien de but, dont j’oublie le nom, en 1976», pouffe de rire la mère de famille.

«Il avait un bras dans le plâtre et il a joué quand même. Le matin de la finale, il a pris des ciseaux chez nous pour couper son plâtre et l’enlever. Sa mère était tellement fâchée, mais ils ont gagné le tournoi!»

François, lui, se remémore des étés à Hershey à peaufiner son anglais en travaillant dans le restaurant de Charlie Hallman. Et encore plus quand son fils a été nommé comme mascotte de l’équipe, en 2011.

Le fils de François Dussault, Nikolas, a déjà œuvré à titre de mascotte des petits Bears de Hershey, un souvenir mémorable pour la famille qui s’occupe de l’équipe.
Le fils de François Dussault, Nikolas, a déjà œuvré à titre de mascotte des petits Bears de Hershey, un souvenir mémorable pour la famille qui s’occupe de l’équipe. PHOTO FOURNIE PAR FRANÇOIS DUSSAULT

«Il patinait avec les joueurs lors de l’échauffement et il se laissait glisser dans le but, que les joueurs entouraient. Il y en a eu, des beaux moments! J’ai souvent pensé qu’on ne se rendrait jamais à 50 ans», confie-t-il.

Forrest Gump disait dans le célèbre film du même nom que «la vie est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber».

Chose certaine, les Dussault et Hershey sont comblés d’être tombés l’un sur l’autre.

Un dévouement apprécié

Depuis 1976, Doug Yingst accompagne les petits Bears de Hershey à Québec comme entraîneur ou administrateur. La longue relation qu’il a établie avec la famille Dussault lui fait apprécier le tournoi pee-wee comme l’une de ses plus belles expériences dans une longue carrière de hockey.

Yingst a les Bears dans le sang. Il a lui-même porté les couleurs l’équipe à trois reprises au tournoi, de 1962 à 1964.

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Plus tard, de 1998 à 2016, il a occupé la double fonction de président et directeur général des Bears, dans la Ligue américaine de hockey (LAH). Sous sa gouverne, l’équipe a remporté trois championnats dans l’antichambre de la LNH et il fait même partie du Temple de la renommée de ce circuit.

En d’autres termes, du hockey, il en a vu! Pourtant, le cachet unique du tournoi pee-wee fait en sorte qu’il s’amènera à Québec avec les petits Bears pour une 50e fois cette année. Il se dit toujours aussi épaté.

«Les parents de Hershey apprécient énormément de savoir que leurs jeunes sont logés au sein de familles de Québec. La famille Dussault gère tellement bien le tout!» constate l’homme de hockey.

«Je ne connais pas de tournois où des familles s’engagent à accueillir des jeunes en leur faisant vivre plein d’activités. Ce n’est pas pour rien que nos enfants repartent chaque année en larmes quand c’est la fin», ajoute-t-il.

Une belle continuité

Si, au départ, c’est avec Charlie Hallman que les Dussault ont établi une relation durable, celle-ci s’est poursuivie de plus belle avec Doug Yingst, quand il a pris le relais.

«Ils sont venus souvent chez nous. Lors de cérémonies de nos championnats à Hershey, devant des milliers de personnes, on a déjà présenté les Dussault. C’était beau à voir», raconte-t-il.

De leur côté, les Dussault considèrent Hershey comme leur deuxième chez-soi.

«On se promène en ville là-bas et à tout bout de champ on croise quelqu’un qu’on ne reconnaît pas et qui nous dit: “Hi Diane, Hi Jacques!” On leur demande toujours en quelle année ils ont joué à Québec. C’est touchant de savoir qu’on nous reconnaît encore là-bas», se félicite Diane Dussault.

Plus que du hockey

Même avec une feuille de route garnie dans le monde du hockey professionnel, Yingst n’a jamais caché un petit faible pour le Tournoi international de hockey pee-wee de Québec.

«Je ne vois pas comment des jeunes de 11-12 ans pourraient vivre une plus belle expérience sportive et culturelle. Non seulement ils jouent au hockey contre des équipes de partout dans le monde, mais ils découvrent Québec et son histoire. Ce voyage, c’est tellement plus qu’un tournoi.

«On voudrait que ça n’arrête jamais. On ne raterait ce tournoi pour rien au monde. Ça signifie tellement pour nous. Je me fais vieux, mais j’espère que les Dussault vont continuer de faire ce qu’ils font pour encore plusieurs années.»

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