5 faits insolites sur «La guerre des tuques» pour célébrer ses 40 ans

Maxime Demers
Premier film de la série Contes pour tous, La guerre des tuques célèbre aujourd’hui son 40e anniversaire. Voici 5 choses à savoir sur ce classique indémodable:
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1- Inspiré de son enfance
Le coscénariste de La guerre des tuques, Roger Cantin, a eu l’idée du film en voyant à la campagne des enfants qui avaient construit un fort dans la neige et qui s’amusaient à se lancer des boules de neige.
«Ça m’a rappelé ma jeunesse, relate le réalisateur de La forteresse suspendue et Matusalem. Je suis myope et à cause de cela, je ne pouvais pas jouer au hockey quand j’étais petit. Alors, je construisais des forts avec des blocs de neige. En racontant ça à un ami producteur, il m’a dit: “Ça ferait un bon sujet de film”.»
2- La mort du chien

Le moment le plus déchirant de l’intrigue de La guerre des tuques demeure sans aucun doute la mort du chien Cléo, triste victime collatérale de la guerre entre les deux bandes d’amis. Ne voulant pas faire pleurer le jeune public, le producteur Rock Demers aurait préféré que le film se conclue avec une fin plus heureuse. Mais Roger Cantin a insisté pour que cette scène reste dans le film.
«Je voulais qu’il y ait un moment fort qui allait faire en sorte que les gens n’oublieraient pas le film, explique-t-il. On s’est dit, Danyèle [Patenaude] et moi, que si le chien devient la victime [de la guerre], le message pacifique du film prendrait toute sa force parce les deux clans sont touchés et le public aussi.»
3- Des répliques cultes

On reconnaît souvent un film culte par sa multitude de répliques célèbres qui restent ancrées dans nos mémoires. C’est le cas de La guerre des tuques avec ses inoubliables «la guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal», «t’as de la neige là» ou encore «t’as un trou dans ta mitaine».
«Une vingtaine d’années après la sortie du film, je suis allé dans un cocktail de la SODEC et j’ai vu des gens qui récitaient des répliques de La guerre des tuques. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte à quel point le film avait marqué l’imaginaire des gens», confie Roger Cantin.
4- Des auditions dans les écoles

Comme les agences de distribution pour enfants n’existaient pas à l’époque, le réalisateur André Melançon et la coscénariste Danyèle Patenaude ont fait le tour des écoles de Montréal pour trouver les jeunes acteurs de La guerre des tuques. Et fait amusant: les deux vedettes principales du film, Cedric Jourde (Luc) et Maripierre D’Amour (Sophie), n’avaient pas été remarquées par Melançon et Patenaude lors de leur première visite dans leurs écoles respectives. Dans les deux cas, c’est par l’entremise de parents d’amis et de connaissances lointaines qu’elles ont finalement été invitées à passer des auditions.
5- Un succès instantané

La guerre des tuques a pris l’affiche à une époque où notre cinéma ne fonctionnait pas très bien en salle. Contrairement à aujourd’hui, les films québécois ne sortaient pas simultanément sur plusieurs écrans et étaient souvent présentés dans seulement une ou deux salles.
«La guerre des tuques, on l’a sorti au Cinéma Berri [à Montréal] mais ç’a vite décollé, relate Nicole Robert, qui a amorcé sa carrière de productrice en travaillant aux côtés de Rock Demers.
«Le public a extrêmement bien répondu. Il y avait des files qui tournaient le coin de la rue sur Sainte-Catherine. Le film est resté à l’affiche pendant plusieurs mois, un phénomène qu’on ne voit plus aujourd’hui. La guerre des tuques est arrivé au bon moment parce que ça répondait à une demande du public pour ce genre de film [familial]. Son succès a amené un nouvel espoir pour le cinéma québécois.»