5 choses à savoir sur la comédie québécoise «Une langue universelle», le film qui a représenté le Canada dans la course aux Oscars


Maxime Demers
Après avoir remporté une quinzaine de prix dans près de 100 festivals dans le monde, la comédie surréaliste Une langue universelle, du cinéaste montréalais Matthew Rankin, débarque enfin sur les écrans du Québec. Voici cinq choses à savoir sur ce conte décalé et loufoque qui a représenté le Canada dans la course à l’Oscar du meilleur film international.
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1) De Montréal à Winnipeg
Tourné en français et en persan, Une langue universelle relate trois histoires parallèles qui s’entremêlent, entre Winnipeg, le Québec et l’Iran. On y suit d’abord Negin (Rojina Esmaeili) et Nazgol (Saba Vahedyousefi), deux enfants qui trouvent un billet de banque gelé dans la glace sur le trottoir et qui cherchent une façon de l’extraire.
On découvre ensuite Matthew (Matthew Rankin), un jeune fonctionnaire qui quitte son métier au gouvernement du Québec pour aller rendre visite à sa mère. Enfin, le film relate aussi le parcours de Massoud (Pirouz Nemati), un guide touristique qui fait découvrir à un groupe de touristes confus les monuments historiques les plus absurdes de Winnipeg.
2) Inspiré de sa grand-mère

Matthew Rankin, un cinéaste originaire de Winnipeg qui vit à Montréal depuis plusieurs années, dit s’être inspiré de certains éléments de son histoire familiale pour écrire ce film.
«La genèse du projet, c’est la similitude entre un fait vécu par ma grand-mère quand elle était jeune et cette histoire [des deux enfants qui trouvent un billet de banque] qu’on associe à l’Institut Kanoon [un laboratoire d’expérimentation multidisciplinaire en Iran]», explique le réalisateur en entrevue.
«Il y avait une sorte de résonnance entre les deux. Mais ce qui fait en sorte que le film existe, c’est surtout l’expression de notre communauté, notre vie, notre amitié et notre cerveau collectif.»
3) Un film pour unir les gens
Frappé par la montée de la solitude et de l’individualisme pendant la pandémie, Matthew Rankin dit avoir voulu faire un film qui permettrait aux gens de «connecter ensemble».
«On constate une pénurie de tendresse dans l’univers actuel et je pense que ça fait du bien de voir un film qui n’est pas construit autour des oppositions, des conflits ou des contradictions, observe le cinéaste. Une langue universelle est plutôt construit à travers des tableaux de gentillesse et de douceur entre les gens. Et ça, ça fait du bien. Je dirais même que c’est subversif dans le contexte politique actuel.»

4) Un casting audacieux
Une langue universelle réunit une distribution audacieuse composée de quelques comédiens établis (dont Mani Soleymanlou et Danielle Fichaud), mais surtout de plusieurs acteurs non professionnels qui n’avaient encore jamais joué à l’écran.
«L’idée, c’est de donner des rôles aux gens qui avaient des choses à exprimer à travers les rôles qu’ils allaient incarner», précise Rankin qui joue lui-même le rôle du jeune fonctionnaire dans le film.
«Le ton du film est quand même particulier, mais tout le monde était sur la même longueur d’onde. C’était ça, le défi du casting, de voir si les gens pouvaient connecter ensemble même s’ils n’ont pas tous une expérience de jeu.»
5) À la porte des Oscars

Après avoir remporté un prix du public à la Quinzaine des cinéastes de Cannes en mai dernier, Une langue universelle a été choisi l’été passé pour représenter le Canada dans la course à l’Oscar du meilleur film international. Après avoir été retenu sur la liste des 15 titres présélectionnés pour le prix en décembre dernier, le second long métrage de Matthew Rankin (après Le vingtième siècle) a finalement été écarté de la course lors de l’annonce des nominations, la semaine dernière.
Le cinéaste a pris la chose avec humour: «Gagner un Oscar, c’est très facile. Il faut juste faire un film qui est meilleur que tous les autres films», a lancé le réalisateur en esquissant un large sourire.
«Sérieusement, nous ne sommes pas des personnes compétitives. Ça aurait été le fun [d’aller aux Oscars], surtout pour les jeunes acteurs du film. Mais pour nous, les compétitions, c’est surtout pour les chevaux. C’était déjà une belle réussite de se rendre aussi loin dans la course.»
Une langue universelle prend l’affiche à Montréal le 31 janvier et le 7 février partout au Québec.