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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Critique du film «Une langue universelle» : une satire brillante

Photo fournie par MAISON 4:3
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Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2025-01-31T00:00:00Z
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Imaginez un monde où tous les habitants de Winnipeg parlent le persan et où on peut boire du thé au safran dans les Tim Hortons: voilà l’univers loufoque et surréaliste qu’a imaginé le cinéaste montréalais Matthew Rankin dans sa nouvelle comédie, Une langue universelle.

• À lire aussi: 5 choses à savoir sur la comédie québécoise «Une langue universelle», le film qui a représenté le Canada dans la course aux Oscars

Dans ce film aussi singulier que savoureux qu’il a coécrit avec Pirouz Nemati et Ila Firouzabadi, Rankin se glisse dans la peau de Matthew, un jeune fonctionnaire de Montréal qui quitte son boulot au gouvernement du Québec pour aller rendre visite à sa mère malade, dans son Winnipeg natal.

Sur place, il découvre un Winnipeg enneigé et presque désert, où tout le monde parle le persan et où il est interdit de flâner. En déambulant dans les rues de sa ville natale, Matthew fera la rencontre de Massoud (Pirouz Nemati), un guide qui fait découvrir à un groupe de touristes confus les monuments historiques les plus absurdes de Winnipeg.

Il viendra aussi en aide à deux enfants (Rojina Esmaeili et Saba Vahedyousefi) qui ont trouvé un billet d’argent figé dans la glace sur le trottoir et qui cherchent une façon de l’extraire.

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Photo fournie par MAISON 4:3
Photo fournie par MAISON 4:3

Humour pince-sans-rire

Cinq ans après la sortie de sa comédie Le vingtième siècle, une satire politique sur l’ancien premier ministre canadien Mackenzie King, Matthew Rankin poursuit dans la même veine avec ce deuxième long métrage qui a remporté une quinzaine de prix à travers le monde et qui a été choisi l’automne passé pour représenter le Canada dans la course à l’Oscar du meilleur film international.

En rendant hommage au cinéma iranien d’Abbas Kiarostami et de Jafar Panahi, le cinéaste montréalais originaire de Winnipeg propose une satire brillante qui rappelle à l’occasion l’univers décalé des films de Guy Maddin (Rumeurs, Mon Winnipeg). À travers une galerie de personnages attachants, Rankin déploie un humour absurde et pince-sans-rire qui fait autant rire que réfléchir.

Les jeunes acteurs non professionnels du film livrent des performances sincères et authentiques, tandis que Danielle Fichaud et Mani Soleymanlou offrent certaines des scènes les plus cocasses en incarnant des personnages particulièrement comiques.

En entrevue, le cinéaste dit avoir voulu créer un film empreint de gentillesse et de tendresse qui inciterait les gens à s’unir et à connecter ensemble. Il peut dire: mission accomplie.

  • Note: 4 sur 5
  • Une langue universelle prend l’affiche à Montréal le 31 janvier et partout à travers la province le 7 février.
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