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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

3e lien: la CAQ opte pour un tunnel plus modeste

Le ministre des Transports, François Bonnardel
Le ministre des Transports, François Bonnardel Photo d'archives, Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Rémi Nadeau

Rémi Nadeau

2022-04-09T09:00:00Z
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La nouvelle version du tunnel Québec-Lévis comptera une voie de moins et fonctionnera avec une gestion dynamique des voies. Le gouvernement caquiste espère rendre le projet plus acceptable, puis faire oublier l’affrontement stérile sur le tramway et les dernières semaines difficiles.

• À lire aussi: Les bulletins de la semaine à l'Assemblée nationale

La CAQ sait qu’elle ne convaincra pas tout le monde avec son projet de troisième lien. Mais elle souhaite diminuer les critiques sur son rebutant coût et les caricatures de « plus gros tunnel au monde » qui en ont fait un symbole national.

Ce ne sont plus six voies (deux voies pour les véhicules et une voie pour le transport en commun dans chaque direction) qui sont prévues.

Il y en aura assurément une de moins et c’est par gestion dynamique des voies, en fonction par exemple des heures de pointe et des heures permises pour le trafic lourd, que le gouvernement croit pouvoir assurer une circulation fluide entre les deux rives, selon nos informations.

Ainsi, exit la version à deux étages, obligeant à creuser le plus grand diamètre de tunnel.

Ce changement permettra de rabaisser le coût estimé du projet, alors que la fourchette initiale avait été fixée entre 7 et 10 milliards $.

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L’infrastructure promise par François Legault, bien que raillée par de nombreux opposants, permettra de rééquilibrer la circulation dans la Capitale-Nationale, trop concentrée à l’ouest.

Et aussi de doter enfin la grande région d’un transport en commun rapide pour relier les centres-villes.

Il faudra attendre la présentation officielle la semaine prochaine pour en savoir plus.

Même au ministère des Transports, les infos sont conservées entre les mains d’un cercle restreint de personnes impliquées. 

Le projet ne passe pas par le comité des autres initiatives d’infrastructures ; il a sa propre gouvernance.

  • Écoutez aussi la rencontre Rémi Nadeau et Antoine Robitaille diffusée chaque jour en direct 19 h via QUB radio :

Changer le mal de place

Le gouvernement Legault a connu de mauvais moments depuis le retour des deux semaines de relâche parlementaire, malgré un bon budget et un plan de refondation de la santé.

Il y a eu le mode d’indexation des tarifs d’Hydro selon l’inflation, les révélations sur la gestion du scandale de la résidence Herron, la hausse des émissions de nickel permises et l’affrontement inutile avec le maire de Québec sur le tramway.

Des ministres reconnaissent d’emblée que certains de leurs collègues se sentent plus nerveux depuis l’effet Duhaime.

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Une source gouvernementale estime aussi que les caquistes ont appris leur leçon sur le tramway.

Même si des élus de Québec se font apostropher par des citoyens inquiets, le gouvernement ne peut pas s’en faire le porte-voix sans avoir l’air de miner le projet.

Il a compris qu’il devait être clairement pour, ou clairement contre.

Et puisque le tramway et le tunnel vont de pair dans le Réseau express de la capitale, le deuxième choix n’était pas une option.

« On a choisi notre camp », insiste-t-on.

D’autres moments difficiles

À Québec, les caquistes espèrent qu’ils pourront rallier une grande majorité d’électeurs avec la combinaison du tramway et du tunnel.

Par contre, l’effet des révélations sur la gestion de la tragédie humaine à Herron n’est pas terminé.

Le rapport de la coroner Géhane Kamel, qui n’avait pas mis de gants blancs dans la conclusion de son enquête sur la mort de Joyce Echaquan, risque d’être dévastateur pour le gouvernement.

Les deux ministres ciblées par les critiques depuis plusieurs semaines, Marguerite Blais et Danielle McCann, quitteront la vie politique au terme du présent mandat.

Le résultat de l’élection partielle de lundi dans Marie-Victorin permettra peut-être de jauger le degré de colère ou de compréhension à l’égard du gouvernement et de sa gestion de la première vague de pandémie. 

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