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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

35 ans d’énergie éolienne au Québec

Visite au sommet d’une centrale éolienne du Bas-Saint-Laurent

L’éolienne verticale historique de Cap-Chat domine le parc Le Nordais, en Gaspésie.
L’éolienne verticale historique de Cap-Chat domine le parc Le Nordais, en Gaspésie. Domaine public
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2023-12-07T05:05:00Z
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Le vertige m’envahit lorsque je sors la tête de l’ouverture au sommet de l’éolienne numéro 1 du parc de Viger-Denonville, d’une hauteur de 100 mètres; chaque turbine comme celle-ci peut alimenter en énergie plus de 400 maisons en chauffage et éclairage.

Nous sommes à Saint-Paul-de-la-Croix, à 35 km au nord de Rivière-du-Loup, où 12 éoliennes comme celles-ci tournent lentement au gré du vent.

«C’est le plus petit parc de la région Bas-Saint-Laurent–Gaspésie», m’a expliqué en roulant dans la forêt le responsable de l’entretien d’Innergex, Michael Robichaud. L’entreprise de Longueuil produit 764 megawatts dans sept parcs de Rivière-du-Loup à Gaspé. 

L’installation d’un segment de la tour d’une éolienne au parc Viger-Denonville.
L’installation d’un segment de la tour d’une éolienne au parc Viger-Denonville. Photo Innergex

Comme Michael, les deux autres guides qui m’accompagnent au sommet avec leur casque, les sangles et les bottes sécuritaires, William Desjardins et Jean-Sébastien Roy, sont originaires de la région et c’est grâce à la filière éolienne qu’ils ont pu s’établir à quelques kilomètres d’ici avec leur famille.

«L’énergie éolienne a relancé l’économie de la Gaspésie», a tenu à expliquer au Journal le président d’Innergex, Michel Letellier, quelques jours avant le reportage. Les immenses pales qui font tourner les rotors sont produites par une compagnie de Gaspé et les structures des bâtiments de métal sont usinées à Matane. 

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De gauche à droite, Michael Robichaud, directeur de l’exploitation et de l’entretien, Jean-Sébastien Roy, opérateur, et William Desjardins, technicien, tous trois de la division « Énergie éolienne » chez Innergex. C’est ici que l’électricité produite par les 12 turbines est transférée dans le réseau d’Hydro-Québec.
De gauche à droite, Michael Robichaud, directeur de l’exploitation et de l’entretien, Jean-Sébastien Roy, opérateur, et William Desjardins, technicien, tous trois de la division « Énergie éolienne » chez Innergex. C’est ici que l’électricité produite par les 12 turbines est transférée dans le réseau d’Hydro-Québec. Photo MRS

La plus haute au monde

Si le premier appel d’offres date de 20 ans – c’est en 2003 qu’Hydro-Québec annonce son intention d’acheter à des producteurs indépendants les premiers mégawatts d’énergie éolienne –, l’histoire de cette filière remonte à 1987. Les ingénieurs de la société d’État en collaboration avec des chercheurs de l’Institut de recherche en électricité et du Conseil National de Recherche Canada avaient créé à Cap-Chat, près de Sainte-Anne-des-Monts, un prototype d’une centrale à axe vertical qui demeure à ce jour la plus haute centrale jamais construite.

Exploitée commercialement à partir de 1988, il y a 35 ans, elle produira 12000 MWh d’électricité jusqu’à un puissant coup de vent qui la désaxe subitement en 1992. Elle n’a jamais été remise en fonction.

Transformée en musée, l’ancienne structure trône aujourd’hui au milieu du plus ancien parc éolien du Québec, Le Nordais, comptant 130 turbines exploitées par TransAlta.

Notre journaliste au sommet de l’éolienne #1 du parc éolien Viger-Denonville, à 100 m d’altitude.
Notre journaliste au sommet de l’éolienne #1 du parc éolien Viger-Denonville, à 100 m d’altitude. Photo MRS

Acceptabilité sociale

À l’aube d’un nouveau développement de la filière éolienne au Québec – la société d’État a lancé en 2023 un appel d’offres pour 1500 nouveaux mégawatts produits par le vent –, mes hôtes d’Innergex m’assurent que la population accepte de mieux en mieux cette filière énergétique.

La MRC de Rivière-du-Loup est d’ailleurs partenaire du projet où nous nous trouvons et la compagnie a annoncé la deuxième phase du projet Mesgi’g Ugju’s’n à Rivière-Nouvelle, dans la MRC d’Avignon, en Gaspésie, qui comptera 24 éoliennes, en collaboration avec la première nation micmaque (Mi’gmaq). Ce sont 100 MW qui s’ajouteront aux 150 installés depuis 2016.

Le bruit causé par le vent dans les pales ne semble pas être un problème en cette journée peu venteuse. Quant aux oiseaux heurtés en plein vol par les hélices, ils sont rares selon mes interlocuteurs. «Je n’en ai vu qu’un seul en 11 ans, une perdrix qui a frappé la tour», résume M. Robichaud. 

L’arrivée d’une composante de l’éolienne au parc Mesgi’g Ugju’s’n, en 2016. Photo Innergex
L’arrivée d’une composante de l’éolienne au parc Mesgi’g Ugju’s’n, en 2016. Photo Innergex Photo Innergex

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