Une première Canadienne se prépare à s’envoler vers la Lune
Deux Canadiens pourraient vivre leur baptême de l’espace d’ici deux ans


Mathieu-Robert Sauvé
L'Albertaine Jenni Gibbons pourrait être la première Canadienne à quitter l'attraction terrestre en direction de la Lune l'an prochain si l’astronaute Jeremy Hansen ne peut réaliser sa mission dans la fusée Artemis II, dont le décollage est prévu fin 2024 pour survoler la surface lunaire.
L’ingénieure mécanique de 35 ans s’est dite «honorée d’assumer ce rôle» au siège social de l’Agence spatiale canadienne, à Longueuil, mercredi matin. «J’ai hâte d’emmener le Canada avec moi dans cette grande aventure», a-t-elle ajouté en français.
«Il peut arriver que des astronautes doivent être cloués au sol pour des raisons de santé ou à cause d’un accident; Mme Gibbons suivra donc un entraînement similaire à celui de M. Hansen pour être prête à le remplacer jusqu’au tout dernier moment», a précisé au Journal le chef de l’équipe des astronautes canadiens, Mathieu Caron.
Ce dernier était présent dans le hall de l’Agence où ont été dévoilées deux missions «cruciales pour les astronautes canadiens», selon François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada.

Baptême de l’espace
En plus de la mission de l’Albertaine de 35 ans, le ministre a annoncé que Joshua Kutryk vivra son baptême de l’espace dans le cadre d’une mission de six mois dans la Station spatiale internationale.
Lui aussi originaire de l’Alberta et âgé de 41 ans, le pilote de chasse et ingénieur, colonel dans l'Aviation royale canadienne, joindra l’équipe d’astronautes au début de l’année 2025.
«Jenni Gibbons et Joshua Kuytryk s’apprêtent à écrire une autre page de l’histoire du Canada dans l’espace», a dit M. Champagne qui les a présentés comme des «explorateurs des temps modernes».
Questionné sur la participation controversée de la Russie à la Station spatiale internationale – la Fédération a annoncé son retrait du projet pour se concentrer sur sa propre station spatiale, prévue pour 2027 – le ministre Champagne a affirmé que la priorité du Canada était d’assurer la sécurité des astronautes, qui n’était aucunement mise en doute d’ici la fin du programme en 2030.

Qui sont-ils?
- Née à Calgary en 1988, l’ingénieure Jenni Gibbons est chercheuse spécialisée en combustion à l'Université de Cambridge. Ses travaux de recherche portent notamment sur la réduction des polluants émis par les systèmes de combustion. Elle aime piloter, faire des poids et haltères et est une adepte de vélo de montagne. Elle a été recrutée dans l’équipe d’astronautes canadiens en 2017.
- Né à Fort Saskatchewan en 1982, Joshua Kutryk a grandi dans une ferme de l'est de l'Alberta. De 2007 à 2011, il a piloté des avions de chasse CF-18. Il a notamment effectué des missions en Libye et en Afghanistan. Il pratique le ski hors piste, le cyclisme, l'alpinisme et le parapente.

Artemis II: destination Lune
D’une durée de 10 jours en novembre 2024, la mission Artemis II sera le «premier vol d'essai avec équipage du programme Artemis», selon l’Agence spatiale canadienne. Celle-ci collabore avec la NASA dans ce programme qui vise à installer une station permanente sur la Lune. À partir de cette installation, on pourra envisager l'exploration habitée de Mars. La fusée Artemis II, qui comptera quatre astronautes, ne prévoit pas d’alunissage.
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